Vienne et Creuse, le plus préservé des territoires de Loire-Bretagne
Le territoire Vienne et Creuse recouvre l'ensemble du bassin versant de la Vienne et de ses affluents, dont le principal, la Creuse. C’est le plus petit, le moins densément peuplé et, avec 30 % des cours d’eau en bon état écologique et 44 % en état moyen, le plus préservé des territoires de Loire-Bretagne. Une raison de plus pour poursuivre l’action et relever le défi du bon état des eaux.
30 % des cours d’eau sont en bon état
Une situation favorable, mais très inégale géographiquement
30 % des cours d’eau sont en bon état et 44 % en état moyen. Mais de l’amont à l’aval, les écarts sont importants, puisque la proportion de bon état passe de 57 % sur l’amont de la Vienne à 0 % sur le secteur Clain (contrats territorial de la Vienne amont et du Clain).
Le principal élément déclassant est l’indice poissons. Il rend compte des altérations de l’hydrologie, de la continuité et de la morphologie des cours d’eau que connaît ce territoire. La physico-chimie déclasse l’état de façon ponctuelle, la majorité des stations d’épuration étant conformes. Sur le Clain, quelques masses d’eau sont déclassées par une concentration en nitrates supérieure à 50 mg/l.
Évaluation 2017 de l'état écologique des eaux de surface - Vienne Creuse
Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2015 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne
Une connaissance plus certaine
Évolution de l'état écologique des cours d'eau Vienne-Creuse
Description longue de l'infographie
août 2020
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Diagramme en bâtons présentant l'évolution de l'état écologique des cours d'eau Vienne - Creuse de 2006 à 2013 avec en ordonnées le pourcentage (de 0 à 100 %) de cours d'eau et en abcisses les périodes d'évaluation (2006-2007 ; 2007-2008 ; 2008-2009; 2009-2010 ; 2011à 2013 ; 2015 à 2017). Pour chacune des périodes, dans un bâton, la part des cours d'eau en très bon état, en bon état, en état moyen en état médiocre et en mauvais état est représentée et différenciée par une couleur sur laquelle est inscrit le pourcentage correspondant.
Pour la période 2006-2007, l'état écologique des cours d'eau est :
- Très bon état : 10 %
- Bon état : 30 %
- État moyen : 53 %
- État médiocre : 7 %
- État mauvais : 0 %
Pour la période 2007-2008, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 11 %
- Bon état : 33 %
- État moyen : 49 %
- État médiocre : 6 %
- État mauvais : 2 %
Pour la période 2008-2009, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 10 %
- Bon état : 36 %
- État moyen : 45 %
- État médiocre : 8 %
- État mauvais : 1 %
Pour la période 2009-2010, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 10 %
- Bon état : 39 %
- État moyen : 43 %
- État médiocre : 7 %
- État mauvais : 1 %
Pour la période 2010-2011, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 7 %
- Bon état : 38 %
- État moyen : 43 %
- État médiocre : 8 %
- État mauvais : 3 %
Pour la période 2011 à 2013, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 3 %
- Bon état : 36 %
- État moyen : 44 %
- État médiocre : 9 %
- État mauvais : 7%
Pour la période 2015 à 2017, l'état écologique des cours d'eau est
- Très bon état : 1 %
- Bon état : 29 %
- État moyen : 44 %
- État médiocre : 18 %
- État mauvais : 9 %
Cet état des cours d’eau est désormais mieux connu.
En 2007, l’évaluation reposait sur des mesures dans le milieu pour 43 % des eaux seulement. Pour 57 % elle résultait de simulations. Aujourd’hui l’état est évalué par des mesures sur 84 % des eaux. Cette amélioration de la connaissance, et l’augmentation importante du nombre d’inventaires piscicoles, ont conduit à déclasser certains cours d’eau de l’amont. Si l’on considère seulement les eaux dont l’état a toujours été mesuré : 27 % des eaux étaient classées en bon état en 2007, elles sont 30 % en 2017.
Eaux souterraines : bon état à l’amont, mauvais à l’aval
6 des 13 masses d’eau souterraines sont dégradées par les nitrates, quatre d’entre elles sont également déclassées par les pesticides. À l’ouest du sous-bassin, les calcaires et marnes du Dogger du bassin du Clain sont une des cinq masses d’eau en mauvais état quantitatif, ce qui entraîne une dégradation des eaux superficielles et des écosystèmes associés.
Évaluation 2017 de l'état chimique des eaux souterraines - Vienne Creuse
Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2012 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne
Des actions qui portent leurs fruits
Amélioration de la qualité de l'eau dans la Vienne
Un tiers de rejets polluants en moins dans la Vienne par l'entreprise International Paper (87). En 2014, l'usine de pâte à papier situé à Saillat rejetait encore chaque jour une quantité importante de matières organiques (22 tonnes de DCO) et d'éléments toxiques (190 kg d'AOX). En investissant pour faire évoluer son procédé de fabrication, l'entreprise a permis de réduire ces deux rejets respectivement de 35 % et 28 %.
Restauration morphologique des cours d'eau
En réponse notamment aux problématiques de piétinements et de rectifications ou recalibrages de lit, l'objectif est de diminuer le colmatage, de diversifier les écoulements et de restaurer les zones de frayères et les habitats permettant aux espèces cibles de réaliser l'intégralité de leurs cycles vitaux.
La Menuse
La Menuse après restauration du lit
Après les travaux pour diversifier les écoulements et augmenter les habitats et zones de fayères, la truite fario apparaît.
© É. Brangeon / FDAAPPMA 86
Sur la Menuse (86), les suivis réalisés après les travaux de la fédération de pêche de la Vienne mettent en évidence l'amélioration des capacités auto-épuratoires du cours d'eau, la disparition des espèces indésirables et l'apparition de la truite fario, espère repère attendue.
Les Vergnes
Sur les Vergnes (23) où la faune piscicole était totalement absente, les travaux ont permis de faire réapparaître des truitelles.
Pour la continuité écologique,
Sur la Vienne, en quinze ans, un linéaire de 120 km a été ouvert grâce aux programmes de reconquête.
Sur le bassin de la Glane (87), le programme d'actions particulièrement volontariste et ambitieux mené est à souligner : effacement du Gué Giraud, un barrage de 7 mètres de haut et de 36 de long - interventions sur quinze autres ouvrages Grenelle - effacement d'étangs et restauration de zones humides…
Effacement du barrage du Gué Giraud à Saint-Junien sur la Glane
La glane après effacement du barrage - le barrage avant l'effacement
© Y. Brizard / syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne
Quelles priorités pour demain ?
Trois enjeux majeurs identifiés sur le territoire Vienne et Creuse : quantité de la ressource en eau, continuité écologique et qualité des eaux. Ce sous-bassin se caractérise par une forte fragilité quantitative de la ressource, mise encore davantage en exergue par les sécheresses de ces dernières années.
Des efforts d'économie d'eau et une diminution des prélèvements en étiage sont indispensables.
Restaurer et préserver les zones humides est également un axe d'actions fort pour l'avenir afin de soutenir hydrologie, notamment sur les têtes de bassin versant.
Pour lever les pressions sur l’hydrologie liée aux plans d’eau et sur la continuité piscicole et sédimentaire du fait des obstacles sur les cours d’eau, les actions nécessaires sur les milieux aquatiques représentent la moitié du programme de mesures associé au Sdage pour ce sous-bassin, tant en coût qu’en nombre d’actions.
Des actions complémentaires de restauration morphologique sont à mener pour répondre à l'impact du piétinement par le bétail en zones d'élevage et aux modifications de lits liées aux travaux d'aménagements hydrauliques.
Là où la biologie est bonne, il faut encore réduire les rejets : l’assainissement est le deuxième domaine le plus important du programme de mesures.
Pour Vienne et Creuse, le programme de mesures est évalué à 311 millions d’euros sur les six années 2016-2021, c’est 11 % du programme de mesures de l’ensemble du bassin Loire-Bretagne.