Le comité de bassin se dote d'un plan d'adaptation au changement climatique
Le plan d'adaptation au changement climatique pour le bassin Loire-Bretagne vise à sensibiliser et à mobiliser les acteurs. Il montre que des actions sont possibles, et que le changement climatique peut être envisagé comme un élément déclencheur, pour améliorer la gestion de la ressource en eau. C’est à chaque territoire d’analyser sa situation, d’affiner sa connaissance des impacts locaux du changement climatique, et de chercher quels leviers d’action, parmi ceux présentés dans le plan, seront les plus pertinents.
Plan d'adaptation au changement climatique
Vidéo - Plan d'adaptation au changement climatique
Film d’animation sur le plan d’adaptation au changement climatique. Le changement climatique a commencé et ses effets sont déjà visibles. Ensemble passons à l’action, adaptons nos pratiques, anticipons les effets du changement climatique.
Transcription textuelle de la vidéo
mai 2018
© Diaphonics.fr - Agence de l'eau Loire-Bretagne
Mobiliser et inciter à agir pour l’eau
Le plan d’adaptation au changement climatique est une invitation à agir, fondée sur la nécessité de se mobiliser dès maintenant en s’appuyant sur des exemples qui ouvrent la voie. Il a vocation à inspirer d’autres documents de planification et de programmation, à l’échelle du bassin Loire-Bretagne comme à l’échelle locale, dans une logique de développement durable. Ce n’est pas un document réglementaire qui s’impose aux acteurs du bassin.
Le plan repose sur des principes structurants pour mobiliser les acteurs dans la durée
Anticiper les changements à venir et les évolutions attendues à moyen et long terme :
- adapter un secteur d’activité,
- faire évoluer la façon de solliciter la ressource, d’une saison à l’autre et d’un territoire à l’autre,
- aménager le territoire de manière à anticiper la situation à venir... Le plan aborde l’atténuation, qui consiste à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, en signalant les initiatives qui peuvent exister en la matière.
Mettre en place des stratégies basées sur des scénarios « gagnant-gagnant », susceptibles de diminuer les impacts du changement climatique, d’améliorer la préservation de la biodiversité et d’augmenter la résilience des territoires au regard de l’évolution de la ressource en eau. Cela passe aussi par le maintien des activités économiques sur le territoire. Le plan s’inscrit dans la démarche de transition écologique et solidaire.
Améliorer et mieux diffuser la connaissance sur le changement climatique et ses impacts sur la ressource en eau.
S’orienter vers des mesures dites « sans regret », durables, à la fois gagnantes pour les acteurs concernés et la société, pour la politique de l’eau du comité de bassin, autant que possible multifonctionnelles et favorables à l’atténuation.
Eviter la maladaptation, avec des mesures qui auraient pour effet d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre et/ou d’impacter défavorablement les ressources en eau, ou encore de reporter le problème ailleurs ou dans le temps, alors que des alternatives durables et conciliables avec une bonne gestion des ressources existent.
Améliorer la « résilience » des sociétés, c’est-à-dire la capacité des écosystèmes et des territoires à s’adapter, à se réorganiser pour faire face à une perturbation. Il s’agit de :
- en ville, développer les sols filtrants, la végétalisation notamment au sol et désimperméabiliser,
- améliorer la connectivité des milieux aquatiques et humides, la continuité longitudinale des rivières,
- restaurer les ripisylves,
- maximiser les fonctions autoépuratoires des cours d’eau,
- en agriculture : privilégier des systèmes de cultures moins sensibles à une moindre disponibilité en eau, adapter les pratiques afin de favoriser l’infiltration de l’eau puis son stockage dans les sols, diversifier les productions, mettre en place des haies brise-vent, des talus et limiter la pollution diffuse afin de préserver la ressource en eau,
- en sylviculture : privilégier des essences adaptées à une moindre disponibilité en eau et à une hausse des températures,
- améliorer encore les économies d’eau et la gestion concertée de la ressource.
Le plan montre la voie à suivre : leviers et exemples d'action
Il recense 112 leviers d'action autour de 5 axes : qualité de l'eau, milieux aquatiques et biodiversité, quantité, inondations et submersion marine, gouvernance. Les principaux exemples sont :
- les actions visant à préserver les cours d’eau du réchauffement qui doivent être envisagées en fonction des contextes locaux : boisement des berges pour assurer un ombrage, suppression ou aménagement des ouvrages sur les cours d’eau qui ralentissent la circulation et favorisent son réchauffement…
- les actions visant à se rendre moins dépendants de l’eau : économies pour tous les usages, développement de l’infiltration naturelle de l’eau, notamment en ville, mise en place d’une gouvernance pour anticiper les conflits d’usages…
- le développement de la connaissance et mise au point d’outils d’aide à la décision, qui permettront aux acteurs d’éviter tout risque de maladaptation (ce terme désignant une « fausse bonne idée », ou une solution qui s’avèrerait insuffisante, voire néfaste, au fil des années). Toutes les politiques sont concernées : aménagement du territoire, agriculture, énergie, biodiversité…Un effort de formation et d’information doit être fait, vers des publics aussi divers que les techniciens, les élus, le grand public…
- les outils d’analyse socio-économiques notamment pour la gestion des espaces côtiers et des zones inondables : ils aideront à faire les choix d’aménagement les plus pertinents sur le long terme. Le renforcement d’un ouvrage de protection sera-t-il suffisant ? Ou bien s’agira-t-il de déplacer une activité ? De la remplacer par une autre ?
Un projet de plan co-construit soumis à l’avis du public
Le comité de bassin Loire-Bretagne a fait le choix de construire ce plan d’adaptation dans une démarche concertée, en identifiant les actions à conduire en fonction des enjeux des territoires et des acteurs.
Le comité de bassin a soumis le projet de plan d’adaptation à une consultation du public et des assemblées sur le territoire du bassin. La consultation s’est déroulée du 1er mai au 31 octobre 2017, sous forme dématérialisée. Elle a recueilli 284 réponses, rassemblant plus de 2 500 avis et propositions de modifications sur le contenu du plan. Ces avis proviennent des chambres consulaires, de collectivités, de citoyens... La prise en compte de ces retours a donné lieu à une seconde version du plan, adoptée par le comité de bassin Loire-Bretagne le 26 avril 2018.
En 2023, le plan d'adaptation au changement climatique fait un bilan des connaissances scientifiques disponibles à l'échelle du bassin et constitue un état des lieux de la prise en compte de plan précédent dans la politique de bassin afin de dégager des pistes d'amélioration.