Pallier la contamination des réseaux d'eau par le chlorure de vinyle monomère

Dans le bassin Loire-Bretagne, de nombreuses canalisations d'eau potable, posées entre 1970 et 1980, sont en PVC (polychlorure de vinyle). Une fraction d'entre-elles relargue, plus particulièrement dans les extrémités de réseaux ruraux où l’eau stagne plus longtemps, du CVM (chlorure de vinyle monomère), un gaz néfaste pour la santé. C'est pourquoi, l'agence de l'eau Loire-Bretagne, accompagne les collectivités rurales pour remplacer ces canalisations.

Le chlorure de vinyle monomère (CVM) est un gaz organique, incolore à température ambiante. Il est utilisé pour l'élaboration du PVC (polychlorure de vinyle) qui a de multiples usages. Sa présence dans l'eau potable peut résulter de pollutions dues à des rejets d'industrie et/ou provenir des canalisations d'eau en PVC datant d'avant 1980. La limite de qualité pour l’eau du robinet est fixée à 0,5 µg/l.

Le remplacement des canalisations à risque CVM

503 km de canalisations d'eau remplacées de 2012 à 2019 en Loire-Bretagne

Photo d'illustration

mai 2016

© Jean-Louis Aubert

Depuis 2013, l'agence de l'eau Loire-Bretagne finance le remplacement des tronçons de canalisation en PVC qui contaminent les réseaux de distribution d'eau potable. Depuis 2019, le financement, sous forme de subvention, est limité aux communes situées en zones de revitalisation rurale. Les études patrimoniales des réseaux d'eau permettent d'identifier précisément les tronçons homogènes et contaminants des conduites d'eau à remplacer.

De 2012 à 2019, 583 tronçons représentant 503 km de réseaux ont ainsi été remplacés sur le bassin Loire-Bretagne.

Des opérations pionnières en Pays de la Loire

L'agence régionale de santé des Pays de la Loire a été la première à lancer un programme d'actions important au niveau national. En 2020, 55 % des opérations financées dans le bassin Loire-Bretagne se situent dans cette région.

De 2014 à 2020, 38 collectivités bénéficient au total de 7,5 millions d'euros de subventions de l'agence de l'eau réparties sur 92 projets.

Sur la période 2019-2020,  près de 50 kilomètres de canalisation dont 30 km en Sarthe sont remplacées grâce aux aides financières de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Par exemple, dans le cadre de l'appel à projet « Alimentation en eau potable des collectivités » de l'agence de l'eau, lancé en 2020, la communauté de communes Loir Lucé Bercé est  accompagnée pour renouveler 12 km de conduites d'eau potable relarguant du CVM. Un projet important de treize opérations réparties sur 7 communes : Pruillé l'Eguillé, St Pierre, St Vincent, Chahaignes, Montval, Courdemanche et Le Grand Lucé.

En 2021, l’agence  de l'eau continue à accompagner le remplacement de canalisations relarguant du CVM dans les zones de revitalisation rurale dans le cadre du plan de relance des investissements en cours.

Les canalisations en PVC des réseaux d'eau potable

Bassin Loire-Bretagne

  • un tiers du réseau d'eau potable du posé entre 1971 et 1980
  • 68 % des réseaux en PVC

Moyenne nationale

  • près d'un quart du réseau d'eau potable posé entre 1971 et 1980
  • 47 % des réseaux en PVC

Source : Études INRAE - A. Husson et all 2018 - 2020

L'étude patrimoniale, un atout pour faire face au risque CVM

L'agence de l'eau Loire-Bretagne a analysé les différentes actions départementales et régionales menées sur le bassin Loire-Bretagne pour identifier les tronçons polluants, mettre en place des solutions curatives dont le remplacement des canalisations. Cette analyse est riche d'enseignements pour les collectivités. Elle met en évidence l'intérêt des études patrimoniales de réseau d'eau potable pour faire face au risque CVM.

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En savoir plus

Solutions curatives pour pallier la contamination des réseaux d'eau potable par le chlorure de vinyle monomère
Thèmes : Eau potable

janvier 2021 - Auteur : Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le bassin Loire-Bretagne est caractérisé par un équipement rural récent avec une forte proportion de réseaux d’eau en polychlorure de vinyle (PVC). Il est très concerné par le risque de contamination par le chlorure de vinyle monomère (CVM). Un nombre croissant de dépassement de la valeur limite de 0,5 µg/l a été mesuré sur les réseaux en PVC posés avant 1980. L’agence de l’eau a décidé d’accompagner les collectivités concernées en finançant le remplacement des canalisations. Les résultats de l’étude des demandes d’aides reçues de 2012 à 2019 sont présentés. Au regard des résultats, il est souhaitable que chaque collectivité mène une étude patrimoniale et des prélèvements suffisamment exhaustifs.

Les études patrimoniales

Connaître le patrimoine des réseaux d'eau