Voix off : « Polluée pendant près de trente ans par les rejets chimiques des industries locales de fabrication du cuir, la Céphons était devenue au fil des années une rivière sans vie. Les années de procédure et des travaux conséquents ont permis de restaurer le cours d’eau, devenu une véritable fierté pour les habitants des environs. »
Joël RETY, président du Syndicat du bassin du Nahon, maire de Veuil : « Ce point noir était dû à une pollution des mégissiers de Levroux qui rejetaient tous les détritus, tous les traitements dans cette rivière : le chrome, tous les détergents, tout ce qui pouvait se passer pour la fabrication des peaux. Il n’y avait plus de poisson, il n’y avait aucune végétation, les animaux ne pouvaient plus y vivre tellement c’était pollué. L’eau était noire, on avait souvent aussi des mousses qui apparaissaient au déversoir, et tout ça, qui pouvaient représenter un mètre de haut, voilà un petit peu pourquoi je dis que c’était une rivière morte. »
Bruno BARBEY, directeur de la Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de l’Indre : « La première étape qui a été mise en œuvre dans les années 90, ça a été déjà de refaire la station d’épuration de la ville de Levroux en amont, d’avoir une eau traitée et qui soit aujourd’hui de qualité. Une fois que cette eau a été traitée, les eaux sont devenues transparentes, on s’est rendu compte qu’il y avait une accumulation de pollution dans les sédiments et, à titre exceptionnel, au niveau départemental et régional, il a été décidé collégialement, tout le monde était vraiment d’accord, du curer la rivière. »
Joël RETY, président du Syndicat du bassin du Nahon, maire de Veuil : « Les boues ont été mises dans des embâcles avec des géotextiles. Le chrome, c’était du chrome trivalent, on pouvait le stocker sur place. »
Bruno BARBEY, directeur de la Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de l’Indre : « Il a été curé environ 25 000 tonnes de sédiments, ça représente quand même 16 kilomètres de long, le volume d’un peu moins de 20 000 mètres cubes. Globalement, c’est environ un mètre cube de sédiment au mètre linéaire de rivière. Il a fallu quand même, une fois les travaux de curage faits, restaurer, comment on dit, le matelas alluvial de la rivière, c’est-à-dire le fond du cours d’eau, pour mettre ce que l’on appelle de la recharge granulométrique. Donc tout le fond de la rivière a été retapissé avec des alluvions, des cailloux, des graviers. L’objectif était vraiment de diversifier les écoulements avec des zones profondes, des zones moins profondes, des zones de courant, des zones lentes. Et donc il a été rajouté beaucoup beaucoup de matière alluviale et en plus il a été ajouté ce qu’on appelle des micro-seuils ou des épis. L’objectif étant clairement de vouloir redifférencier les écoulements et de faire une diversité d’habitats, qui permette le développement d’une vie biologique au sein de la Céphons. »
Delphine LARTOUX, animatrice du Contrat territorial Fouzon, Syndicat mixte du pays de Valençay en Berry : « De faire ce même type d’aménagements sur l’ensemble du bassin versant va forcément permettre son amélioration au fil du temps. Ça a été un facteur déclencheur pour l’ensemble des syndicats du bassin versant du Fouzon, donc 5 syndicats de rivière. Ça prend du temps mais au final ça ne peut qu’être positif pour le cours d’eau en tous cas. »
Jean-Pierre CHÊNE, Maire de Moulin sur Céphons : « D’une part on a augmenté le contenu de la rivière, ce qui nous permet d’avoir moins d’inondations et, aujourd’hui, nous avons une qualité et une quantité d’eau importante. Ça nous permet aussi, puisque nous sommes dans un milieu agricole, de faire voir que tout le monde participe à produire de l’eau propre. »