Continuité écologique - L'Aigre à Romilly-sur-Aigre (28)

Vidéo - Continuité écologique - L'Aigre à Romilly-sur-Aigre (28)

Le syndicat mixte d’aménagement et de restauration du bassin du Loir en Eure-et-Loir va restaurer la continuité de la rivière Aigre sur le site d’une ancienne scierie, à Romilly-sur-Aigre.

octobre 2016

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

L’Aigre à Romilly (28) – Août 2016 : Arasement partiel / Retour vers le lit naturel

Céline Morin – Responsable du Smar Loire 28 : « Nous sommes sur la commune de Romilly-sur-Aigre. L’Aigre est un cours d’eau qui a une exsurgence de la nappe de Beauce. Il existait avant une ancienne scierie qui a pris feu en 1970 dont il reste encore l’ouvrage. »

Philippe Gasselin – Maire de Romilly-sur-Aigre : « Ce que l’on appelait la roue, c’était un vestige du moulin, qui existait à l’époque, accompagné d’une scierie. C’est vrai que c’est très joli, que tout le monde nous l’envie. On avait la volonté de conserver ce patrimoine ».

Yves Ségard – Riverain : «  C’est d’abord une source de plaisir d’avoir l’eau en bas de sa porte et d’avoir un bateau mais c’est aussi évidement un souci puisqu’on a été inondé y a 3 ans. »

Céline Morin – Responsable du Smar Loir 28 : « L’ouvrage s’est dégradé au fil du temps et le bief qui est en amont de l’ouvrage n’est plus entretenu depuis longtemps. Ce qui fait que des brèches se sont formées tout le long de l’Aigre. »

Michel Boisard – Président du Smar Loir 28 : «  Vous voyez qu’il y a beaucoup d’eau dans le bief mais pratiquement peu dans la rivière. Il faut donc essayer de remettre les choses en état, faire une répartition des 2 débits. »

Isabelle Méresse – Chargée de mission Agence de l'eau Loire-Bretagne : « Le Smar s’est inscrit dans un contrat territorial qui est l’outil de l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Dans ce cadre, il  mène des actions de restauration des cours d’eau. Le site de Romilly répond à ces objectifs de restauration de la continuité écologique. »    

Philippe Gasselin – Maire de Romilly-sur-Aigre : « L’idée nous est venue de proposer au syndicat, une possibilité de remise en état de nos berges. »

Céline Morin – Responsable du Smar Loire 28 : « Nous avons fait depuis 2014, les premières études pour définir une première solution technique d’aménagement. »

Isabelle Méresse – Chargée de mission Agence de l'eau Loire-Bretagne : « Le scénario initial prévoyait l’effacement de l’ouvrage. On a fait des investigations complémentaires et on s’est aperçu que les piles des ponts pouvaient être fragilisées. On a étudié d’autres scénarios et notamment celui qui est approuvé aujourd’hui. »     

Michel Boisard – Président du Smar Loir 28 : « Le but, c’est de réduire un petit peu l’importance du bief et de remettre en valeur la rivière primitive qui était dans le fond de la vallée. »   

Philippe Gasselin – Maire de Romilly-sur-Aigre : « Il a fallu convaincre les riverains parce qu’il y allait avoir une modification du cours d’eau. Au départ une suppression du veinage qui finalement ne vas pas aller jusque-là mais il y aura certainement des choses qui vont un petit peu être changées. »

Jean-Louis Caillard – Propriétaire de l’ouvrage : « Dès que l’on veut changer quelque chose, on est toujours inquiet. On n’est jamais sûr du résultat, mais si c’est pour la bonne cause, je ne vois pas d’inconvénients. »   

Michel Boisard – Président du Smar Loir 28 : « On a fait une réunion publique où tous les riverains sont venus. On a vu tout le monde, ça s’est très bien passé. On a eu l’accord. En général, ils sont toujours un peu méfiant au départ »

Philippe Gasselin – Maire de Romilly-sur-Aigre : « Leur plus grosse inquiétude, c’était la baisse du niveau d’eau. Ils voulaient que même s’il y avait deux bras de rivières, qui étaient à peu près équivalents, ils restent de l’eau dans ces 2 bras. »

Céline Morin – Responsable du Smar Loir 28 : « Ce projet a bien montré que le syndicat a entendu tout le monde pour créer un projet qui répond d’une part aux objectifs européens de bon état des eaux mais aussi à la demande sociale locale. »    

Céline Morin – Responsable du Smar Loir 28 : « Aujourd’hui, à l’échelle du département de l’Eure-et-Loir, ce projet est novateur puisqu’on n’a pas eu de projet de cet ampleur pour restaurer la continuité écologique. »    

Isabelle Méresse – Chargée de mission Agence de l'eau Loire-Bretagne : « Ce scénario tient compte de la restauration de la continuité écologique, mais aussi des usages qui sont sur ce site. »

Yves Ségard – Riverain : « Ce projet va dans le sens de l’histoire puisque c’est le retour de la rivière à son lit initial. »

Jean-Louis Caillard – Propriétaire de l’ouvrage : « Si ça peut favoriser le bon partage de l’eau, son bon état et éviter les inondations, je ne vois pas d’inconvénients. »

Philippe Gasselin – Maire de Romilly-sur-Aigre : « On espères que ce sera un gros projet qui pourra être montré en exemple. On sera fiers de ce qui aura été fait. »    

Rendez-vous en 2017 pour la phase travaux et en 2018 pour l’inauguration.

La rivière Céphons retrouve son bon état – Syndicat du bassin du Nahon (36)

Vidéo - La rivière Céphons retrouve son bon état – Syndicat du bassin du Nahon (36)

Depuis 15 ans, le syndicat de bassin du Nahon dans l’Indre s’emploie à restaurer la Céphons victime d’anciens déversements de polluants. Au programme : extraction des boues polluées de la rivière et restauration du lit. Objectif atteint : la rivière revit ! Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

 

Voix off : « Polluée pendant près de trente ans par les rejets chimiques des industries locales de fabrication du cuir, la Céphons était devenue au fil des années une rivière sans vie. Les années de procédure et des travaux conséquents ont permis de restaurer le cours d’eau, devenu une véritable fierté pour les habitants des environs. »


Joël RETY, président du Syndicat du bassin du Nahon, maire de Veuil : « Ce point noir était dû à une pollution des mégissiers de Levroux qui rejetaient tous les détritus, tous les traitements dans cette rivière : le chrome, tous les détergents, tout ce qui pouvait se passer pour la fabrication des peaux. Il n’y avait plus de poisson, il n’y avait aucune végétation, les animaux ne pouvaient plus y vivre tellement c’était pollué. L’eau était noire, on avait souvent aussi des mousses qui apparaissaient au déversoir, et tout ça, qui pouvaient représenter un mètre de haut, voilà un petit peu pourquoi je dis que c’était une rivière morte. »

 

Bruno BARBEY, directeur de la Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de l’Indre : « La première étape qui a été mise en œuvre dans les années 90, ça a été déjà de refaire la station d’épuration de la ville de Levroux en amont, d’avoir une eau traitée et qui soit aujourd’hui de qualité. Une fois que cette eau a été traitée, les eaux sont devenues transparentes, on s’est rendu compte qu’il y avait une accumulation de pollution dans les sédiments et, à titre exceptionnel, au niveau départemental et régional, il a été décidé collégialement, tout le monde était vraiment d’accord, du curer la rivière. »


Joël RETY, président du Syndicat du bassin du Nahon, maire de Veuil : « Les boues ont été mises dans des embâcles avec des géotextiles. Le chrome, c’était du chrome trivalent, on pouvait le stocker sur place. »


Bruno BARBEY, directeur de la Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de l’Indre : « Il a été curé environ 25 000 tonnes de sédiments, ça représente quand même 16 kilomètres de long, le volume d’un peu moins de 20 000 mètres cubes. Globalement, c’est environ un mètre cube de sédiment au mètre linéaire de rivière. Il a fallu quand même, une fois les travaux de curage faits, restaurer, comment on dit, le matelas alluvial de la rivière, c’est-à-dire le fond du cours d’eau, pour mettre ce que l’on appelle de la recharge granulométrique. Donc tout le fond de la rivière a été retapissé avec des alluvions, des cailloux, des graviers. L’objectif était vraiment de diversifier les écoulements avec des zones profondes, des zones moins profondes, des zones de courant, des zones lentes. Et donc il a été rajouté beaucoup beaucoup de matière alluviale et en plus il a été ajouté ce qu’on appelle des micro-seuils ou des épis. L’objectif étant clairement de vouloir redifférencier les écoulements et de faire une diversité d’habitats, qui permette le développement d’une vie biologique au sein de la Céphons. »

 

Delphine LARTOUX, animatrice du Contrat territorial Fouzon, Syndicat mixte du pays de Valençay en Berry : « De faire ce même type d’aménagements sur l’ensemble du bassin versant va forcément permettre son amélioration au fil du temps. Ça a été un facteur déclencheur pour l’ensemble des syndicats du bassin versant du Fouzon, donc 5 syndicats de rivière. Ça prend du temps mais au final ça ne peut qu’être positif pour le cours d’eau en tous cas. »


Jean-Pierre CHÊNE, Maire de Moulin sur Céphons : « D’une part on a augmenté le contenu de la rivière, ce qui nous permet d’avoir moins d’inondations et, aujourd’hui, nous avons une qualité et une quantité d’eau importante. Ça nous permet aussi, puisque nous sommes dans un milieu agricole, de faire voir que tout le monde participe à produire de l’eau propre. »

Le bassin du Vicoin retrouve sa continuité écologique - Syndicat de bassin du Vicoin (53)

Vidéo - Le bassin du Vicoin retrouve sa continuité écologique - Syndicat de bassin du Vicoin (53)

Le syndicat de bassin du Vicoin en Mayenne a effacé ou aménagé 24 ouvrages hydrauliques bloquant la circulation des poissons et des sédiments. Il n’y aura bientôt plus aucun obstacle sur le bassin : un travail global à saluer ! Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Voix off : « Comment œuvrer pour la restauration écologique du Vicoin ? Alors qu’historiquement des moulins, puis des barrages, et autres ouvrages hydrauliques empêchaient l’écoulement naturel du courant, le Syndicat du Vicoin a opté, à partir de 2008, pour un réaménagement complet du lit principal du Vicoin et de ses affluents. »

 

Christian RAIMBAULT, président du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « On avait 26 ouvrages sur le bassin du Vicoin et, aujourd’hui, sur les 26, il en reste deux à aménager et les deux vont être aménagés en 2018. On a travaillé sur les autres ouvrages et on a travaillé aussi sur la partie abreuvoir pour les animaux avec clôture sur le lit majeur. »

 

Nicolas BOILEAU, technicien de rivière du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Dans les années 70-80, l’homme a cherché à contrôler les rivières, à contrôler les niveaux pour contrôler les crues, donc les ouvrages anciens souvent dégradés, en tous cas sur le Vicoin, ont été remplacés par des ouvrages plus récents en béton et clapets métalliques oscillants. Ce système a prévalu pendant 40-50 ans. »

 

Christian RAIMBAULT, président du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Les ouvrages étaient en très très mauvais état, les propriétaires n’avaient pas du tout les moyens de remettre leur ouvrage en activité, on est partis avec notre pioche pour voir les propriétaires et ce qu’on pouvait faire comme aménagement. »

 

Nicolas BOILEAU, technicien de rivière du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « ça nécessite beaucoup de débats, beaucoup de discussions, une concertation qui prend souvent plusieurs années pour arriver à trouver une façon d’aménager qui satisfait tout le monde. »


Christian RAIMBAULT, président du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Au départ les propriétaires étaient complètement réticents par rapport à ces aménagements-là, ils ne comprenaient pas ce qu’on voulait faire. »


Nicolas BOILEAU, technicien de rivière du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Le riverain est attaché à la ligne d’eau, à l’effet miroir que peut faire le barrage lorsque celui-ci est remonté et puis au débit qui peut être dérivé dans le moulin lorsqu’il y a un potentiel d’hydroélectricité, et lorsque le moulin est encore titulaire d’un droit d’eau valide. Avec une autre façon de voir la rivière, notamment une approche très environnementale des choses, s’est posée la question de remplacer ou de réaménager ces ouvrages ; et le parti pris qui a prévalu ici sur le bassin du Vicoin, avant même les avancées réglementaires qui s’en sont suivies, c’est de ne pas remplacer les ouvrages mais plutôt de réaménager tous les sites. Donc on vient avec des pelleteuses pour casser les bétons, les fondations. Ces mêmes engins servent ensuite à mettre en place les matelas de graviers, les grosses pierres, les enrochements qui vont constituer le nouveau lit de la rivière. »

 

Christian RAIMBAULT, président du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Chaque rocher qui est posé, n’est pas posé comme ça n’importe comment. Le poisson a des étages pour se reposer, pour monter chaque mini seuil, il peut se reposer, repartir, remonter de façon à ce qu’il puisse retrouver après, la libre circulation au fur et à mesure des remontées de chaque ouvrage. »


Nicolas BOILEAU, technicien de rivière du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Les pierres créent des petits courants, créent des fosses qui sont favorables à l’accueil des invertébrés et des poissons. Son deuxième rôle, à cet enrochement, il est de créer des veines, des couloirs de passages pour que le poisson puisse remonter à l’intérieur de l’ouvrage. »


Christian RAIMBAULT, président du Syndicat de bassin du Vicoin et de la Jouanne : « Aujourd’hui je peux dire qu’on est en train de réussir, puisque la qualité de l’eau s’est fortement améliorée au cours de ces dernières années. C’est vrai qu’on a aujourd’hui une multitude de poissons qu’on n’avait pas avant. »

Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

Vidéo - Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance le rétablissement de la continuité écologique et le suivi des populations de poissons migrateurs dans le cadre du Plan Loire Grandeur nature (2014-2020). Sur la rivière du Cher aval, un suivi des poissons migrateurs est réalisé par l’Etablissement public Loire : découvrez les méthodes utilisées.

septembre 2017

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Les poissons migrateurs ont besoin, pour effectuer leur cycle de vie, de pouvoir  circuler de l’océan au cours d’eau. Dans le Cher, aujourd’hui, on note une forte régression de la présence de poissons migrateurs. Une des raisons aujourd’hui, est la présence d’obstacles. L’Etablissement public Loire réalise actuellement un état des lieux de la présence des poissons migrateurs dans le Cher. Cet état des lieux bénéficie d’un financement de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

David Maffre, Etablissement public Loire

Pour restaurer la continuité, il existe différentes solutions. Cela peut être des solutions d’équipements, avec ce que l’on appelle des passes à poissons, mais également des rivières de contournement, qui peuvent permettre aussi de concilier les enjeux écologiques et les usages, mais également la gestion sur les barrages à aiguilles qui présentent une certaine « franchissabilité ». Donc ce suivi doit nous permettre de disposer d’un état initial avant restauration de la continuité écologique sur le Cher aval.

Vidange de passe à poissons à l’Ile Balzac à Tours

Grégoire Ricou, chargé d’études à la Fédération de pêche d’Indre-et-Loire

Ce dispositif de franchissement sert à assurer la migration des espèces. Au cours de la période avril à juin, on fait plusieurs vidanges de la rivière. Donc nous remontons la vanne principale pour réaliser une vidange de la rivière de contournement, donc pour la mettre quasiment à sec. On va se mettre sur des points stratégiques pour essayer d’identifier les espèces qui vont dévaler dans la rivière. Aujourd’hui, on doit dénombrer une quinzaine d’espèces de poissons, d’eau calme et d’eau vive, des poissons carnassiers, des poissons migrateurs, l’alose, la lamproie ou l’anguille. Les populations sont plutôt en diminution ces dernières années, mais on observe tout de même quelques indices de présence, notamment sur le bassin du Cher.

Comptage des nids de lamproies à la confluence de la Loire et du Cher

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Les lamproies, il faut savoir que ce sont des Agnathes qui, pour se reproduire, vont construire des nids. Le but c’est de parcourir toute la zone que l’on voit ici, et de rechercher les nids de lamproies. On va les repérer au GPS. Pour le Cher, on est sur un état zéro avant aménagement des ouvrages. Il y a deux objectifs : essayer de quantifier combien de lamproies ont fréquenté l’axe cette année, et le deuxième but, c’est de voir jusqu’à quel niveau elles arrivent à monter.

Comptage des bulls d’aloses

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

L’alose c’est un poisson migrateur qui va venir se reproduire dans les fleuves, dans des habitats particuliers, qui vont être la transition entre une zone profonde et lente, et une zone peu profonde et rapide. La reproduction de l’alose se déroule de nuit, entre vingt-deux heures et cinq heures du matin. Le mâle et la femelle vont venir en surface, et frapper la surface de l’eau avec leurs nageoires en décrivant des cercles. On appelle ce phénomène un bull. Donc on va aller suivre différentes frayères, différentes zones de frayère qui ont été préalablement localisées, tout le long du Cher, pour déterminer jusqu’où les aloses ont été une année donnée. La deuxième chose qu’on peut faire c’est tenter d’estimer un stock de géniteurs présents sur une frayère.

Comptage des anguilles au Barrage de Savonnières (37)

David Maffre, Etablissement public Loire

Donc aujourd’hui nous cherchons à pêcher spécifiquement les anguilles pour connaître leur distribution à l’échelle de l’axe. Et nous allons ensuite comparer ces résultats aux résultats qui se feront après restauration de la continuité écologique.

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Ici on fait une pêche électrique et, vu que le milieu est grand, on installe le matériel sur un bateau qui nous suit tout le long de la pêche. On envoie donc le courant par l’intermédiaire de l’anode, c’est la tige avec le rond qu’on voit, qu’on met dans l’eau. Donc en fait on va les obliger à nager vers nous, et ensuite on a deux « épuisetteurs » qui viennent les récupérer.

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Dans quelques années, après les aménagements qui seront nécessaires, et qui auront été réalisés sur le Cher, un deuxième état des lieux sera sûrement réalisé, et il montrera, je l’espère, une amélioration des populations de poissons migrateurs dans le Cher. Ce qui viendra valider les efforts réalisés par l’ensemble des acteurs de la vallée du Cher pour améliorer la circulation des populations de poissons migrateurs dans le Cher.
 

Démarche de restauration des cours d’eau du bassin de l’Horn

Vidéo - Démarche de restauration des cours d’eau du bassin de l’Horn

Pour restaurer les cours d’eau du bassin de l’Horn, dans le Finistère, le syndicat mixte de production et de transport d’eau a mis en place un programme d’envergure dans le cadre d’un contrat restauration entretien de rivière. Une démarche lauréate des trophées Loire-Bretagne 2015

octobre 2015

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Démarche de restauration des cours d’eau du bassin de l’Horn
Intervention des acteurs de la restauration des cours d’eau du bassin de l’Horn

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
On est intervenu en restauration de ripisylve il y a déjà 3 ans sur une zone qui était très encombrée, beaucoup d’embâcles, des grosses sections de saules en travers du cours d’eau, un envasement vraiment prononcé jusqu’à 1 mètre par endroit.

Jacques MOAL : ancien président du syndicat mixte de production et de transport d’eau de l’Horn
Dans les années 1970, on a commencé à connaître des problèmes d’eau et de qualité d’eau sur le territoire du Haut-Léon, puis elle s’est dégradée depuis les années 2000.

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
J’ai contacté le propriétaire en 2009 qui a tout de suite compris l’importance de restaurer le Kerallé dans son état d’origine.

Americ LANGLOIS : agent d’entretien de cours d’eau
Le saule va tomber et créer un envasement, un embâcle au niveau de la rivière. Donc notre but va être de couper le saule qui va être impactant sur la reproduction de la truite

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
Le but était de relancer les écoulements, pour favoriser l’autoépuration du cours d’eau.

Laurent LAGUNEGRAND : agent d’entretien de cours d’eau
En général on reprend l’entretien de la rivière à l’endroit où on avait commencé, et cela nous permet de voir si les poissons ont repris place dans la rivière.

Americ LANGLOIS : agent d’entretien de cours d’eau
On va réfléchir par rapport à la coupe que l’on va faire et ainsi garder un bon habitat pour les truites et les autres espèces présentes sur les rivières de première catégorie qu’on a ici.

Des améliorations importantes

Jean-Guy GUEGUEN : Président du syndicat mixte de production et de transport d’eau de l’Horn
L’eau de l’Horn s’est très nettement améliorée puisqu’en quelques années le taux de nitrates est descendu très sérieusement et continue de descendre. De 90mg/L on est descendu aux environs de 60mg/L.

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
Le résultat a été une remontée quasi immédiate des anguilles et des truites de mer et du saumon atlantique, espèce à laquelle nous ne nous attendions pas.

Jean-Guy GUEGUEN : Président du syndicat mixte de production et de transport d’eau de l’Horn
L’une des motivations pour produire ce travail est réglementaire, puisque nous étions sur une prise d’eau positionnée dans un bassin versant contentieux. L’autre motivation pour ce type de travail, est de faire en sorte que la population locale puisse trouver l’intérêt que représente la rivière ou les rivières (50 ouvrages aménagés, remplacés ou supprimés) dans la vie générale d’un territoire et rendre ainsi ce territoire attractif.

Jacques MOAL : ancien président du syndicat mixte de production et de transport d’eau de l’Horn
Le fait de faire prendre conscience à tout le monde qu’il fallait à tout prix mener des actions plus fortes sur notre bassin versant n’a pas été très facile.

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
Il a fallu 5 ans de discussions et de négociations pour arriver à l’aboutissement du projet.

Jean-Guy GUEGUEN : Président du syndicat mixte de production et de transport d’eau de l’Horn
C’est rentré totalement dans les mœurs que de protéger notre environnement direct, naturel soit une nécessité. Non pas qu’il y est eu intérêt à nuire précédemment, mais il n’y avait peut-être pas cette prise de conscience de l’état de fragilité de notre milieu aquatique.

Fabien BOSSIERE : technicien de rivière
Le travail que l’on fait ici sur les cours d’eau fait partie d’un tout. Il faut vraiment prendre le territoire dans sa globalité pour avoir une efficacité sur la qualité de l’eau.
On a également en charge le plan algues vertes qui vise à améliorer les pratiques agricoles. Chaque maillon a un rôle à jouer pour l’amélioration de la qualité de l’eau. Mais il est certain qu’il y a encore beaucoup de travail.

Restauration d’annexes hydrauliques sur la Loire et la Vienne

Vidéo - Restauration d’annexes hydrauliques sur la Loire et la Vienne

La fédération de pêche et de la protection du milieu aquatique d’Indre-et-Loire a conduit un programme d’envergure pour restaurer les annexes hydrauliques sur la Vienne et la Loire, dans le cadre d’un contrat territorial avec l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Une action lauréate des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2015

octobre 2015

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Jacky Marquet, président de la Fédération d’Indre-et-Loire pour la pêche et la protection du milieu aquatique :

« Historiquement la fédération de pêche qui avait des vocations à re-alviner, à redéverser du poisson dans les rivières a en ce qui nous concerne, a revu sa copie et nous avons considéré que le milieu était tout à fait capable de se suffire à lui-même, de fait nous l'avons aidé un petit peu, beaucoup même sur certains sites, et il s'avère que cinq ans après nous faisons la constatation que le milieu est tout à fait capable de se régénérer seul et qu’aujourd'hui la présence de carnassiers tels que le brochet notamment montre combien il est capable de le faire. Alors il a été mené des opérations relativement simples somme toute, qui sont des opérations de reconnexion des boires et de ce qu'on appelle les annexes hydrauliques, sont des travaux de terrassement ont enlevé un certain nombre de ligneux du milieu qui sont des entraves un peu à la circulation de l'eau. Et on a reconnecté les sites de façon à ce que les poissons puissent venir y frayer mais quand les poissons viennent et bien d'autres animaux ils viennent également et on a un très haut lieu de richesse au niveau de la biodiversité. »

Grégoire Ricou, chargé d’étude à la Fédération d’Indre-et-Loire pour la pêche et la protection du milieu aquatique :

« La restauration des annexes hydrauliques va consister à rabaisser le plancher de la boire pour qu'ils soient plus accessibles et plus en communication avec soit, le bras secondaire, soit le lit mineur de la Loire et cela va consister à ouvrir le milieu, donc à ôter la végétation ligneuse pour permettre aussi l'implantation de la végétation herbacée. »

[Musique]

« Alors nous sommes ici au cœur d'une annexe hydraulique. Aujourd'hui, il n'y a pas d'eau parce que nous sommes en période estivale et donc l'objectif des travaux est d'assurer une reconnexion des points bas dans le site, notamment pour assurer le transit des poissons à la remontée à la descente. Et l'idée des travaux s'est également que ces sites soient asséchés en période estivale pour permettre l'implantation de la végétation que l'on a sous les yeux. Cette végétation qui va être noyée lors du printemps et de l'hiver suivant et qui va servir de support de ponte notamment aux espèces piscicoles. Dans cette annexe hydraulique, on a un certain nombre de végétaux qui sont implantés et une espèce spécifique ici la baldingère qui est une végétation typique des annexes hydrauliques et qui a un support de ponte assez idéale notamment pour la reproduction du brochet. »

[Musique]

Assurer un suivi cohérent et efficace pour vérifier les résultats

Grégoire Ricou, chargé d’étude à la Fédération d’Indre-et-Loire pour la pêche et la protection du milieu aquatique :

« Donc là nous sommes en train de faire une pêche de contrôle sur cette annexe hydraulique qui a été restauré, pour voir un petit peu quelles sont les espèces présentes et notamment voir si le brochet qui est l'espèce repères de ce type des deux milieux et présent. »

« Donc là on a capturé quand même un certain nombre de brochets de l'année ici un poisson qui fait une vingtaine de centimètres mais on a aussi capturé d'autres espèces, de la bouvière du gardon, du rotengle qui est une espèce aussi intéressante dans ce type de milieu, qui est plutôt adapté à des milieux de bonne qualité et puis également un poisson plus rare que j'ai ici dans les mains la loge de rivière qui est une espèce assez rare dans le département et qui est amenée à fréquenter ce type de milieu. »

Une parfaite maitrise du projet

Benoit Coudrin, ingénieur au conseil départemental 31, en charge de la cellule ASTER :

« Avant tout c'est le premier facteur de réussite une forte volonté locale et donc une application des élus ça c'est le premier point. Le deuxième point, c'est la qualité du diagnostic technique a été établi sur le terrain pour répondre aux enjeux, donc ça nécessite effectivement d'avoir un technicien qui définit l’opération techniquement et puis qu'il anime sur le terrain la mise en place des travaux. Il y a deux types de partenariats très importants. Il y a un partenariat financier justement c'est la spécificité de l’intérêt du contrat territorial et puis aussi un partenariat réglementaire pour tout ce qui relève des aspects de police de l'eau, des déclarations d'intérêt général éventuellement. »

Jacky Marquet, président de la Fédération d’Indre-et-Loire pour la pêche et la protection du milieu aquatique :

« La plus grande satisfaction que nous puissions avoir nous les élus du monde de la pêche de loisir, c'est de montrer combien quand on prend un problème en main, avec des techniciens puisqu'il faut reconnaître que nos techniciens fédéraux et tous nos chargés de mission sont des gens hautement compétents, quand on a des partenariats de très grande qualité comme ceux de l'agence, du département  ou de la région y compris les associations locales qui se sont impliqués financièrement, ce n'est pas une contrainte c'est plutôt une joie de pouvoir continuer ce type de projet. »

Aménagement des méandres de la Sazée

Vidéo - Aménagement des méandres de la Sazée

Pour restaurer un milieu naturel dégradé et réduire le risque d’inondation, la mairie d’Aviré, dans le Maine-et-Loire, a supprimé l’étang et laissé la Sazée s’écouler de nouveau aux abords de la commune. Une action lauréate des trophées Loire-Bretagne 2015

octobre 2015

© C Tout Vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

(musique de générique)

Marie-Agnès James, maire de la commune d’Aviré (49) : en 2007, la commune a acheté cet étang à des particuliers. Dès le départ, on s’est rendu compte qu’il était très dangereux et que la population ne pouvait pas faire le tour de l’étang, donc on l’a fermé.

Sylvain Lacôte, ingénieur milieux aquatiques au Syndicat de bassin de l’Oudon sud : il faut imaginer un étang d’environ 7 000 m2, entouré par une digue de 2 à 3 mètres de haut (à l’image : photo d’archives aérienne de l’étang). Cet étang était implanté dans le lit majeur de la Sazée, et la Sazée ne pouvait plus aller dans son champ d’expansion en période de crue. Du coup elle avait tendance à aller dans les habitations du bourg d’Aviré (à l’image : photos d’archives des inondations de la Sazée dans le bourg d’Aviré) qui ont notamment été inondées en 2001.

(à l’image : la Sazée)

Arnauld Delacroix, architecte paysagiste à l’agence Talpa : l’idée, c’était de s’emparer de ce site pour pouvoir vraiment le faire revivre. On a des photos où même au fond de l’étang à certaine période, il n’y avait plus d’eau du tout. On avait prévu dans le dossier de prélever les poissons pour les remettre dans la rivière, mais on n’a même pas eu à le faire parce qu’il n’y avait plus aucun poisson dans le site.

(à l’image : les méandres de la Sazée)

Joël Roncin, président du syndicat de bassin de l’Oudon sud : c’était un petit peu novateur le fait que c’était un étang qui fallait réaménager, trouver des solutions pour améliorer la qualité aquatique, et le fait que ce soit dans le cœur du village.

Arnauld Delacroix : j’avais l’étang d’un côté qui était mort, et la petite rivière de l’autre côté que personne ne voyait (à l’image : photos d’archives des bords de l’étang), parce qu’elle était derrière la digue et créait en plus des problèmes d’inondation (à l’image : photos d’archives de l’étang et des inondations). J’ai tout de suite eu envie de recréer un grand méandre avec cette rivière qui réenvahit une prairie humide pour qu’elle fasse revivre le site, sachant que dans tout ce qui est milieu humide ça va très très vite en réalité.

Marie-Agnès James : nous avons créé un comité de pilotage qui comprenait l’agence de l’eau, le conseil général, le conseil régional. Il y avait l’Onema, la police de l’eau et le conseil municipal qui participait à chaque réunion de comité de pilotage. L’étude étant bien faite, on a été subventionné au niveau de l’étude à 80 %. Tout seul, je ne pense pas qu’on y serait arrivé. Les petites communes ce n’est pas très riche.

Restaurer un milieu aquatique dans l’intérêt de tous

Sylvain Lacôte : on a demandé deux types d’études. Une étude sur le volet écologique : quel est l’état du milieu aquatique ? Et on s’est aussi intéressé au volet hydraulique. L’étude hydraulique nous a permis d’étudier des scénarios d’aménagement, et l’impact de ces scénarios sur la lame d’eau. Il s’avère que le scénario qui a été retenu permettait de diminuer les niveaux d’eau de 40 centimètres sur une crue de retour 50 ans. Ce qui permettait donc de mettre hors d’eau, pour ce type de crue, les habitations.

Marie-Agnès James : ils ont fait une étude formidable qui n’a pas été facile au départ à accepter par le conseil municipal parce que ça changeait complètement, c’était une métamorphose du site.

Sylvain Lacôte : dans le cadre du projet, on a créé une mosaïque d’habitats, des zones de mares, des bras morts, des zones aussi où la rivière coule sur des radiers (à l’image : fleurs et les bords de la rivière). Cette mosaïque d’habitats a permis de créer toute une diversité qui s’est exprimée très rapidement sur le site, comme en témoigne notre suivi qu’on réalise sur les libellules, les odonates. On a déjà plus une dizaine d’espèces qui ont colonisé le site. On a donc une réaction très rapide du milieu.

Marie-Agnès James : aujourd’hui c’est une zone naturelle (à l’image : l’étang aujourd’hui). Le lit de la rivière a repris son cours et on peut aussi se balader autour en admirant toute la faune et la flore (à l’image : faune et flore autour de l’étang). Cela a pallié aussi au problème d’inondation qui était un enjeu important.

Sylvain Lacôte : dès l’hiver 2014, on a pu constater l’effet des aménagements réalisés puisqu’on a eu une crue importante sur la Sazée qui a mobilisé tout le champ d’expansion comme prévu initialement. On s’est aperçu que cela avait épargné les habitations.

Marie-Agnès James : on était en recherche d’exemples parce qu’on avait un étang fermé qui était dangereux. On ne savait pas du tout comment l’aménager pour conforter les berges etc. On a donc été voir beaucoup de communes qui avaient des étangs. On se rend compte qu’on n’a pas du tout gardé notre étang et, qu’en fait, ce sont les communes qui viennent visiter notre site pour faire la même chose (à l’image : les bords de l’étang), dont une commune qui a réalisé un projet dans le même esprit que celui-ci.

La mairie d’Aviré (49) a été lauréate des Trophées de l’eau 2015. Concours de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Restauration de la continuité de l’Arnon

Vidéo - Restauration de la continuité de l’Arnon

À Saint-Georges-sur-Arnon (Cher), la commune restaure la continuité écologique de la rivière et améliore le fonctionnement du milieu aquatique. Un projet vitrine, précurseur d’une démarche globale sur la rivière et son bassin versant. Lauréat des trophées Loire-Bretagne 2015

octobre 2015

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Restauration de la continuité de l’Arnon

Intervention des acteurs

Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Ici nous sommes sur la rivière Arnon qui présente une densité d’ouvrages assez conséquente sur son linéaire. Il y a un barrage tous les deux kilomètres en moyenne. C’est la présence de ces ouvrages qui va déclasser la qualité du cours d’eau. »

Jacques PALLAS – Maire de St-Georges-sur-Arnon
« La directive cadre sur l’eau pour le bon état écologique de l’eau recommandait d’enlever le barrage, de faire une échancrure de façon à ce que les poissons puissent remonter avant l’amont et que les sédiments circulent librement. Ce qui contribue au bon état écologique de l’eau donc des poissons, donc de la clarté de l’eau pour le bonheur des pêcheurs, marcheurs et cyclistes. »

Mathieu ROUSSEAU – Conseiller technique – fédération départementale de la pêche 18
« L’enjeu était de répondre aux enjeux de la loi sur l’eau notamment par le rétablissement de la continuité écologique. Au niveau des pêcheurs c’est quelque chose que l’on essaye de développer de plus en plus, de faire en sorte que les moyens financiers et humains des associations de pêche des fédérations soient investis dans la restauration des milieux qui vont nous produire naturellement des poissons en quantité et en qualité suffisante pour satisfaire la demande de pêche. Plutôt que d’être dans une gestion de déversement de poissons dans des milieux dégradés. »

Jean-Claude GOBYN – Président de l’association « La Rippe »
« Nous avons fait un inventaire piscicole avant les travaux et allons en refaire un pour comparer l’avant/après travaux. Avant les travaux, nous avons trouvé 22 espèces, on avait des aberrations par exemple nous n’avons pas pêché un seul brochet. Maintenant que la rivière a changé nous devrions trouver du carnassier, de la carpe, des poissons de fond donc beaucoup gros que les gardons, ablettes qu’on trouve en pêchant dans les radiers. »

Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Le but était de retrouver une certaine dynamique naturelle sur le cours d’eau en essayant de trouver la meilleure solution technique qui permet de concilier à la fois les aspects milieux naturels, continuité écologique et les aspects préservation des enjeux. On peut penser à la pêche, à la promenade, à la baignade pourquoi pas qui sont présents sur ces sites. »


Une adhésion de tous les acteurs pour la continuité de l’Arnon

Aimie ADELAINE – Chargée de mission rivière – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« L’adhésion c’est un élément nécessaire mais pas suffisant dans un contexte où l’on a un cours d’eau qui est plutôt un cours d’eau privé. On a besoin que les mairies, les communautés de communes pour la plupart soient moteurs et puissent porter un message, parce que nous en tant que techniciens et chargés de mission on est là pour donner toutes les clefs, mais le portage est plutôt à l’échelle communale et intercommunale au niveau du syndicat. »

Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Ici nous sommes sur le premier ouvrage qui a été effacé et qui correspondait à un rideau de palplanche, un peu comme celles qui sont sur les berges et qui ont été maintenues pour éviter toute forme d’érosion trop importante en berges. Ce rideau de palplanche barrait le lit mineur dans toute sa largeur et créait un effet plan d’eau sur la partie amont du cours d’eau. Il faut imaginer une rivière qui faisait cinquante mètres de large avec une eau très stagnante, très sensible au réchauffement en période estivale avec un envasement également très important qui limitait considérablement la biodiversité des habitats et des écoulements, donc très peu propice à la biodiversité inféodée aux milieux aquatiques. »

Mathieu ROUSSEAU – Conseiller technique – fédération départementale de la pêche 18
« Souvent lorsque l’on veut faire ne serait-ce qu’une brèche voire enlever complètement un barrage quand c’est possible, la grosse crainte c’est qu’il n’y ait plus d’eau. Le travail des fédérations c’est de faire la promotion auprès des associations de pêche et même des pêcheurs quand on a l’occasion de ce type de travaux de restauration, de réhabilitation des rivières. La plupart des pêcheurs, tant qu’ils n’ont pas vu ce qu’il se passe sur un chantier comme ici où l’on retrouve une jolie rivière courante qui est tout à fait pêchable, la peur c’est qu’il n’y est plus d’eau donc qu’ils ne puissent plus pratiquer leur activité de loisir. »

Jacques PALLAS – Maire de St-Georges-sur-Arnon
« L’adhésion je pense qu’elle y était, mais elle ne s’exprimait pas car il y avait cette inquiétude de détruire ce qui a été construit, donc beaucoup d’interrogations. Je pense qu’aujourd’hui l’adhésion est plus forte, mais il faut expliquer par des panneaux d’explications, faire des réunions et des visites avec la population et les élus pour qu’ils comprennent ce que l’on veut faire et ce qu’est l’état écologique de l’eau pour eux, pour l’environnement et pour la biodiversité. »

Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28) - Phase 2/3

Vidéo - Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28) - Phase 2/3

octobre 2017

© Agence de l'eau Loire-bretagne / CToutVu

Transcription en cours... à bientôt.

Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28) - phase 3/3

Vidéo - Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28) - phase 3/3

août 2018

© Agence de l'eau Loire-Bretagne, CToutVu

Romilly-sur-Aigre (Eure-et-Loir) : Fin des travaux et retour vers le lit naturel

 

Philippe Gasselin, Maire délégué de Romilly-sur-Aigre : Notre belle rivière, et principalement ses berges, nous pausaient de gros soucis au niveau du bief avec un risque d'inondation en amont du pont. Le bief n'était plus entretenu, le vannage n'était pas communal, de nombreux propriétaires se partageaient les rives du canal qui menaçaient de rompre.

 

Céline Morin, responsable du SMAR 28 : Ces travaux, c'était 20 semaines de chantiers, qui se sont déroulés des mois de juillet à décembre 2017.

 

Martin Gutton, directeur général de l'agence de l'eau Loire-bretagne : Je souhaite pouvoir mettre en avant des exemples d'actions réussies. Les pouvoirs publics ont demandé aux agences de l'eau d'investir sur les milieux aquatiques dans une logique de grand cycle de l'eau. Ce sont des projets de territoire, des projets de société, des projets d'une collectivité puisqu'il faut que les élus puissent convaincre, convaincre les riverains, convaincre les habitants que l'on va modifier leur environnement quotidien.

 

Philippe Gasselin, Maire délégué de Romilly-sur-Aigre : Il a fallut communiquer mais pas vraiment négocier ; le projet a bien été présenté. L'équipe du SMAR a été à l'écoute des riverains et de la municipalité et franchement, dès le début, les gens ont adhéré au projet. Ils ont eut des garanties, on a donné des réponses à leurs questions...il y avait quand même une inquiétude par rapport à ce que cela allait donner à la fin ; ça s'est bien fait et dans la concertation.

 

Philippe Vigier, député d'Eure-et-Loir : Mon travail a été de regrouper 4 syndicats, de créer ce grand syndicat de rivières, d'obtenir une contractualisation avec l'agence de l'eau Loire-bretagne qui a été présente au rendez-vous avec le conseil régional Centre-Val de Loire et le département.

 

Céline Morin, responsable du SMAR 28 : C'est vraiment un site ou iil y avait une grande opportunité dont on est pas certains qu'elle se représente. La volonté politique a été forte pour le développement de cette opération.

 

Michel Boisard, Président du SMAR Loir 28 : Ce n'était pas évident au départ, il y avait un gros pari à relever et je crois qu'il l'a été et que le résultat est intéressant. On a beaucoup dialogué. On a rencontré dans gens, ceux qui étaient réfractaires on les a convaincu. On ne fait rien si l'on n'obtient pas l'accord des riverains.

 

Sylvain Reverchon, Directeur départemental des territoires d'Eure-et-Loire : Evidemment on touche au milieu naturel, on ne peut pas faire n'importe quoi n'importe quand. Le travail de la DDT, dans ce cadre là, c'est d'accompagner les porteurs de projet et le syndicat sur ses aspects réglementaires, en leur disant, les dates d'intervention ce serait plutôt à cette période là ; En discutant ensemble des contraintes des uns et des autres, on a réussit à élaborer le calendrier d'intervention.

 

Estelle Cochard, Conseillère régionale Centre-Val de Loire : Un projet local ainsi abouti, finalement donne à voir ce que nous souhaitons porter, c'est-à-dire comment, sur la méthode, la façon de faire, sur le tour de table, sur l'aboutissement du projet, on peut arriver à mener un projet à bien et surtout qui réponde à tous ces projets environnementaux.

 

Philippe Vigier, député d'Eure-et-Loir : Quand on a construit ce syndicat mixte d'aménagement de rivières, il y avait beaucoup de doutes, beaucoup d'inquiètudes, est-ce-que demain la continuité écologique de nos rivières sera meilleure ou pas ? Voilà un exemple ! un exemple avec un grand E, parce que tout y est...la continuité écologique bien sûr, la restauration des sites naturels, une végétation formidable que l'on retrouve, l'empoissonnement que nous avons fait.

 

Pierre Fetter, Directeur de la fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques d'Eure-et-Loir : On a réalisé le suivi piscicole ; en fait, on a réalisé une pêche électrique dans le bief et dans le cour d'eau initial avant les travaux, en 2015, et on va être amené à en réaliser après les travaux pour évaluer l'efficacité.

 

Pierre Tribouart, Président de l'AAPPMA des pêcheurs des rives du Loir : On va disposer des mêmes poissons qu'avant ; par contre, la seule chose que l'on essaye de modifier, c'est les proportions. Notre but sur le parcours, c'est de retenir une majorité de truite fario d'origine Atlantique.

 

Céline Morin, responsable du SMAR 28 : On est sur un site ou il y a beaucoup de parcelles publiques ; l'objectif...c'est de le valoriser au maximum, de l'ouvrir aux enfants, donc on a fait un sentier qui s'appelle "au fil de l'Aigre" ou une mascotte "Charlie" va expliquer les richesses de l'Aigre, le fonctionnement naturel de la rivière ; tout le long du parcours, on retrouve des bornes de jalonnement, des totems qui illustrent tout ça.

 

Philippe Vigier, député d'Eure-et-Loir : l'écologie, c'est avant tout, la compréhension des milieux naturels dans lesquels nous vivons. La bataille de la transition énergétique passe par la connaissance de l'espace ou nous vivons au quotidien, qui est en complète mutation et qu'il nous faut, c'est une exigence, mieux protéger.

Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28)

Vidéo - Continuité écologique - L' Aigre à Romilly-sur-Aigre (28)

janvier 2019

© Agence de l'eau Loire-bretagne / CToutVu

Cette liste de lecture comporte quatre films. Elle débute par les 3 films des phases correspondantes (avant, pendant et après les travaux) et intègre un reportage réalisé par France 3. Dans le cadre du contrat territorial Loir amont, le SMAR Loir 28 - syndicat mixte d’aménagement et de restauration du bassin du Loir en Eure-et-Loir a restauré la continuité de la rivière Aigre sur le site d’une ancienne scierie, à Romilly-sur-Aigre. Le projet initial portait sur l’arasement simple de l’obstacle. Les riverains ont manifesté leur attachement à cet ancien site, au cœur de l’activité du village, et exprimé des inquiétudes sur le risque d’inondations. Le projet final a recréé un bras semi-naturel dans l’ancien talweg. 80 % du débit passe dans ce cours d’eau qui méandre sur environ 610 m, 20 % du débit continuant à circuler dans le bief de l’ancienne scierie qui sert de bras de décharge en cas de crue. Les témoignages des riverains, des élus et des acteurs de l’eau montrent l’engagement de chacun pour la réussite de ce projet de restauration du cours d'eau.

L’effacement du barrage du Gué Giraud sur la Glane - Saint-Junien (87)

Vidéo - L’effacement du barrage du Gué Giraud sur la Glane - Saint-Junien (87)

octobre 2019

© Agence de l'eau Loire-bretagne / Une image à part

Voix-Off : Une vallée encaissée et arborée, des coteaux granitiques et une rivière, la Glane, qui coule librement, sauvagement. Voilà le site du Gué Giraud aujourd’hui.

Et pourtant, la vallée de la Glane, un affluent de la Vienne, n’a pas toujours été un site naturel. A partir de 1957 et la fin de sa construction, ce barrage artificiel, a permis d’alimenter en eau potable, les 12 000 habitants de Saint-Junien.

Mais après plus de 60 ans d’exploitation, cette retenue d’eau de 77 000 mètres cubes s’est envasée, branches, sable se sont accumulés en amont du barrage.
Conséquences : une faible profondeur, le réchauffement de l’eau et un débit inadapté aux besoins d’alimentation en eau des habitants.

Michel BURGUET
Directeur / Services Techniques de Saint Junien (87)
"Phénomène d’envasement, difficultés sur le respect des débits réservés, quantité d’eau restituée en aval et donc également difficultés sur les normes de qualité de l’eau brute."

Philippe BARRY
Président / Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne
"Le barrage était devenu inopérant, un obstacle écologique, malgré tout cela était une infrastructure donc il fallait de l’entretien, entretenir un équipement strictement, en fait, pour rien. Donc, au bout du bout, malheureusement, après avoir rendu beaucoup de services, ce barrage n’engendrait plus que des inconvénients."

Voix-Off : Alors en 2008, l’exploitation du site est abandonnée. 2010, Saint-Junien est raccordé à Limoges pour l’approvisionnement en eau potable. Les élus décident d’effacer le barrage.

Pierre ALLARD
Maire de Saint-Junien (87)
"Et donc nous avons pris la décision de supprimer ce barrage pour que la Glane retrouve son cours initial et que l’on n’ait plus une retenue qui est un obstacle au développement simplement écologique de cette rivière."

Voix-Off : Ce vaste chantier, conduit par le syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne a débuté en mai 2017, avec la réalisation d’une piste digue, la construction d’une rivière de dérivation et le curage de 20 000 mètres cubes de sédiments.

Yoann BRIZARD
Directeur / Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne
"Et on ne peut pas lâcher 20 000 mètres cubes de sédiments d’un coup parce que là on va faire une grosse consommation d’oxygène et quasiment tuer tout ce qui peut vivre dans la rivière en aval du barrage."

Voix-Off : Pour éviter ce désastre écologique, un choix technique rare et innovant a permis de déconstruire en douceur. Les 1 200 tonnes de béton du barrage, ont été sciées, découpées, méthodiquement, par tranches, au fil diamant.

Yoann BRIZARD
Directeur / Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne
"On commence par faire un forage dans le barrage, un trou, pour pouvoir passer un câble fil diamant qui fait à peu près 1 centimètre de diamètre de manière à créer une sorte de boucle et raccorder ces deux boucles à une machine qui va commencer à faire tourner ce fil et à le tirer en même temps."

Voix-Off : Ce chantier spectaculaire, qui a attiré des milliers d’habitants, a coûté 1 million et demi d’euros, financés à 80 % par l’agence de l’eau Loire Bretagne, 20 % par la Région Nouvelle Aquitaine.
Janvier 2019, un an après la fin de travaux, la Glane a retrouvé son lit naturel, la continuité écologique de la rivière est restaurée.

Yoann BRIZARD
Directeur / Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne
"Donc, retour de la biodiversité, les libellules, les invertébrés, la loutre, les espèces piscicoles.

Voix-Off : Sur les berges, des arbres sont replantés pour recréer une biodiversité.

Pierre ALLARD
Maire de Saint-Junien (87)
"Et on va y aménager un sentier d’interprétation qui permettra de retrouver les espèces, de retrouver l’histoire et je crois que le résultat que l’on a aujourd’hui est à la hauteur de ce que l’on espérait à Saint-Junien."

Philippe BARRY
Président / Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne
"Ce fonctionnement naturel, immanquablement, y contribue à améliorer la qualité de l’eau."

Pierre ALLARD
Maire de Saint-Junien (87)
"Et c’est un lieu au-delà du développement durable qui est important pour notre population. Ça fait partie, aussi, du poumon vert de la ville."

Voix-Off : Le Gué Giraud, en haute Vienne, est l’un des 25 sites du programme de travaux pour reconquérir la continuité écologique du bassin de la Glane.

Restauration de la Brenne et du Gault à Château-Renault (37)

Vidéo - Restauration de la Brenne et du Gault à Château-Renault (37)

octobre 2019

© Agence de l'eau Loire-bretagne / Une image à part

Syndicat de rivière de la Brenne

Restauration de la Brenne et du Gault à Château-Renault

Voix-Off : Restaurer les rivières en zone urbaine, un sacré pari, dans une ville au passé industriel riche mais polluant. Et pourtant, à Château-Renault, au Nord de l’Indre-et-Loire, le défi a été relevé. À la confluence de deux cours d’eau, la Brenne et le Gault, l’histoire de Château-Renault est étroitement liée à l’activité de ses tanneries. Il y en avait 24 au 19e siècle. Si la dernière a fermé en 1978, l’empreinte de ces industries a marqué l’environnement, en centre-ville.

Georges MOTTEAU, Président du syndicat de la Brenne & adjoint au maire de Château-Renault (37)

« Alors avant c’était des murs en béton de chaque côté de la rivière, qui faisaient au moins 3 mètres de haut. Et ce cours d’eau était aussi bordé de fosses en béton pour le tannage des peaux. Et bien entendu, l’eau, après usage, était en piteux état. »

Voix-Off : Alors, pour redonner leur cours naturel à la Brenne, au Gault, et rétablir une bonne qualité de l’eau au cœur de la ville, un grand chantier de réhabilitation a été lancé par la ville et le syndicat de la Brenne, en 2014. 1e opération, la plus coûteuse du projet, il a fallu casser et extraire plus de 500 tonnes de béton qui encadraient les rivières. Sur la Brenne, le clapet du camping a été effacé. Deux autres barrages ont été supprimés et le lit des rivières réaménagé.

Grégoire RICOU Chargé d’études

Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques 37

« Ici, en fait, auparavant, nous étions dans un plan d’eau puisque nous avions un ouvrage hydraulique présent 50 mètres à l’aval. On avait à peu près, 2m50 de hauteur d’eau. Donc on était vraiment dans une zone plutôt close et complètement stagnante. Le but de ces travaux, ça a été d’avoir une rivière un peu plus vivante, ici, par la suppression du barrage. On rétablit la continuité piscicole et sédimentaire, donc on a des espèces caractéristiques des cours d’eau qui sont revenues.

Voix-Off : Le bras Sud du Gault, artificiel, bétonné, à ciel ouvert, a été aménagé pour que les poissons puissent circuler.

 

Fabien LANGUILLE, Technicien de rivières / Syndicat de la Brenne

« Donc on a fait des banquettes bétonnées, avec des échancrures pour recréer des lames d’eau sur la rivière. Ces échancrures permettent aux poissons de remonter et donc en complément on a dû rompre le seuil sur lequel on est ici pour prolonger la continuité écologique sur un bras naturel qui était peu alimenté en eau.

Voix-Off : Plus haut, à 200 mètres en amont et à deux pas des anciens abattoirs municipaux, une nouvelle répartition des débits de l’eau a donc été mise en place.

Fabien LANGUILLE, Technicien de rivières / Syndicat de la Brenne

« Avant les travaux, le bras Nord qu’on a ici, n’était quasiment pas alimenté. Donc ce qu’on a proposé c’est de supprimer ce Gué busé, remettre une passerelle et ce qu’on a recréé aussi c’est une répartition des débits avec des apports de matériaux entre le bras Nord et le bras Sud. »

Voix-Off : Sur le Gault, le chantier a duré 2 ans. Montant des travaux : 700 000 euros, financé à 70 % par l’agence de l’eau, 20 % par le Conseil Régional , 5 % par le Conseil Départemental d'Indre-et-Loire, 5 % également par la Fédération Nationale et Départementale de Pêche. La restauration de la Brenne a coûté 60 000 euros et bénéficié d’un co-financement : agence de l’eau 80 %, région centre-val de Loire 20 % . À Château Renault, un peu plus de 5 000 habitants, ces 2 gros chantiers ont interpellé, parfois divisé, les promeneurs, les riverains, les pécheurs.

Fabien LANGUILLE, Technicien de rivières / Syndicat de la Brenne

« Y’a beaucoup d’inquiétudes surtout, par rapport à un endroit qu’on fréquente et qu’on connaît. Donc il a fallu rassurer tout le monde au fur et à mesure, convaincre. »

Georges MOTTEAU, Président du syndicat de la Brenne & adjoint au maire de Château-Renault (37)

« Au moment des travaux et puis dans les deux années qui suivent, c’est moins bien, c’est moins beau, mais on a bâti pour l’avenir. On a une grande satisfaction à profiter de ce milieu-là en plein coeur de la ville de Château-Renault maintenant. »

Voix-Off : Depuis plus de 15 ans, c’est une mission phare du Syndicat de la Brenne : réduire les pollutions sur le bassin versant de la Brenne, restaurer les cours d’eau et redonner l’accès à la rivière.

Restauration de l'Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd (85)

Vidéo - Restauration de l'Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd (85)

© Agence de l'eau Loire-Bretagne / Une image à part

Restauration de l’Issoire sur l’Espace Naturel Sensible de la Chabotterie à Montréverd

Cécile Barreau / Vice-présidente du conseil départemental de Vendée

"La Chabotterie est un site culturel de notre département avec l’histoire et les guerres de Vendée.C’est un site culturel qui est aussi au milieu d’espaces naturels sensibles et donc nous avons fait le choix justement d’aménager ses cours d’eau d’Issoire au niveau de nos espaces naturels sensibles."

voix off : Sur ce domaine de 47 hectares, un vaste chantier de restauration écologique a été lancé en 2017, avec un objectif : restaurer le lit et les berges de l’Issoire et rétablir les zones de débordement, la flore et la faune aquatique.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Le début du chantier commence à environ 150 mètres un peu plus en aval. Donc on a élargi le lit majeur ici et on a recréé un lit mineur à l’intérieur, pour éviter que l’été il soit à sec, pour avoir une lame d’eau plus haute. On est dans le lit d’avant, exactement, qui avait été très impacté par les remembrements agricoles."

voix off : Dans les années 70, au cœur du bocage vendéen, le remembrement, l’agriculture, le développement urbain ont fortement impacté l’environnement.
À la Chabotterie, le ruisseau sinueux est alors devenu un chenal rectiligne d’un kilomètre 200, bordé d’habitations.

Frédéric PORTIER / Chef de service en Vendée / Agence française pour la biodiversité

"Le besoin effectivement, c’était l’aménagement du territoire notamment par rapport au remembrement, pour pouvoir mettre en culture de plus grandes surfaces pour évacuer l’eau plus rapidement. D’où ce type de travaux qui se sont standardisés sur la majorité des bassins versants dans un milieu de plaine."

voix off : Du chenal rectiligne, il ne reste aujourd’hui que ce court tronçon, près des habitations.
Ailleurs dans la domaine, le chantier a permis à l’Issoire de retrouver son tracé historique, de nouveaux méandres et des zones naturelles d’expansion des crues.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Voici ici l’ancien lit de la rivière donc très rectiligne et ici le nouveau lit. Le ruisseau ressemble à ce qu’il y avait à l’époque Napoléonienne avec ses méandres, ses banquettes, sa végétation sur les côtés de la banquette."

Mikaël LE BIHAN / Technicien de l’environnement, Direction Bretagne Pays de la Loire, Agence française pour la biodiversité
"Donc en crue, on voit que le cours d’eau a une capacité à déborder dans son lit majeur donc ça c’est intéressant parce que ça permet de limiter les inondations en aval où il y a des enjeux notamment pour la sécurité des biens et des personnes."

voix off : Pour reconstituer les habitats connexes au ruisseau, deux mares ont été restaurées. Bénéfices environnementaux, recommandations techniques : les experts de l’agence française pour la biodiversité ont accompagné ce projet.

Mikaël LE BIHAN / Technicien de l’environnement, Direction Bretagne Pays de la Loire, Agence française pour la biodiversité

"On a du saule, on a du jonc, on a des massettes donc en fait, quelques années après restauration, la ripisylve se refait. Cette ripisylve va avoir une fonction très importante pour la stabilité des berges, pour la rétention des polluants et, dans le cadre du changement climatique, de par l’ombrage produit, elle va limiter la température de l’eau."

voix off : La renaturation de l’Issoire, études comprises a duré 2 ans, les travaux sur la rivière 4 mois. Coût total de l’opération :180 000 euros, dont 106 000 euros financés par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Alors ici on est dans l’emprise de l’ancien étang qui était supprimé pour restaurer la continuité écologique."

voix off : Sur ce site désormais accessible au public, l’étoile d’eau, une plante qui avait disparue depuis 30 ans et les loutres sont de retour.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"On a valorisé cette action par la création d’un ponton qui permet, du coup, d’observer les poisons, les plantes pour donner, du coup, de l’accès à cet aménagement et cette restauration et cette vitrine écologique."

Cécile Barreau / Vice-présidente du conseil départemental de Vendée

"Donc on veut vraiment travailler sur l’environnement global. Il ne faut pas le mettre non plus sous cloche, il faut vraiment le faire découvrir pour qu’on puisse le protéger au maximum que tout le monde se rende compte de la richesse que nous pouvons avoir sur le département au niveau de l’environnement. Mais nous poursuivons cet objectif d’avoir une qualité de l’eau plus importante en Vendée."

voix off : Dans un département qui compte seulement 2 % de cours d’eau en bon état. Le conseil départemental, a acquis 2 750 hectares, une centaine d’espaces naturels remarquables pour améliorer la qualité de l’eau, préserver et valoriser l’environnement.

Suppression de deux seuils sur la rivière la Gorre

Vidéo - Suppression de deux seuils sur la rivière la Gorre

Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne pour la suppression de deux seuils sur la rivière Gorre

novembre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (87) pour la suppression de deux seuils de moulins sur la rivière Gorre

Voix-off : La Gorre, un affluent de la Vienne. 40 kilomètres, au cœur du parc naturel régional Périgord Limousin, en Haute-Vienne, et 28 seuils construits au 19ème siècle. En 2013. 12 seuils sont identifiés, ils sont infranchissables pour les poissons. Ils doivent être effacés, ou remis en état. L’enjeu, c’est la restauration de la continuité écologique.

Philippe BARRY – Président - Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (SABV) : Effacer un seuil, ce n'est absolument pas mettre en péril la rivière et la quantité d'eau. C'est au contraire travailler pour assurer une vraie qualité de la ressource.

Les chantiers

Voix-off : Premier chantier : juste en aval de Saint-Laurent-sur-Gorre, chez un particulier, au pied d’un moulin. Le seuil de Limont, du béton et des pierres, a été abîmé par les crues de 2016, il est supprimé.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : On avait un seuil, là, qui faisait deux mètres de hauteur, un ouvrage qui était complètement plein de sable, 4 à 500 mètres en amont de l'ouvrage, on avait en effet un plan d'eau.

Voix-off : 2e chantier, à 15 kilomètres en aval. Le seuil, sur la Gorre, à Rochechouart, qui appartient à la mairie, est détruit sur 20 mètres, la largeur du lit historique de la rivière. De gros blocs issus de la démolition, sont utilisés pour protéger la berge.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : Avant les travaux, là, il faut s'imaginer qu'on est dans le lit de la rivière, juste en amont d'un seuil qui fait 2,10 mètres de hauteur. Il a une longueur de plus de 60 mètres en travers de la rivière. On a ouvert une brèche pour rétablir l'écoulement de la rivière correspondant à son gabarit naturel et on a stabilisé la berge en rive gauche.

La concertation

Voix-off : 2 sites, 2 chantiers, et une concertation indispensable. Réunions publiques, information : les habitants, les élus, les pêcheurs évidemment ont été associés aux projets.

Jean-Pierre MATHIEU - Président de la Gaule Saint-Laurentaise : On était à peu près certain que ça allait détruire la rivière parce que manque d'eau. On a dit ça y est, la rivière est morte. Et puis, en définitive, c'est mieux qu'avant.

Pierre VARACHAUD - Maire de Saint-Laurent-sur-Gorre - Membre de l’ancien syndicat mixte Vienne-Gorre : La première des choses, ça a été de convaincre principalement les pêcheurs. Ils étaient les premiers intéressés. Ensuite, après les propriétaires, on les a amenés sur des sites qui avaient été réaménagés. Et ça, ça a été très bénéfique. On a réussi à faire cet effacement.

Le bilan

Voix-off : Avec l’effacement des 2 seuils, le niveau d’eau a baissé de 4 mètres, 7 kms de cours d’eau sont rouverts pour les truites, la circulation piscicole est rétablie sur 6 affluents de la Gorre.

Pierre POMMERET - Directeur - Fédération de la Haute-Vienne pour la pêche et la protection du milieu aquatique : Pour le moment, la rivière, est encore en cours de cicatrisation. Elle est en train de retrouver son profil d'équilibre et c'est pour ça que derrière nous, on peut voir des zones qui sont érodées. On peut voir des zones de dépôts. Les poissons sont toujours là, mais le peuplement va changer. On est en attente d'avoir des truites et toutes les espèces accompagnatrices : vairons, goujons, vandoise. C'est ce genre d'espèces qui risque de revenir en force sur ce tronçon de cours d'eau.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : Sur ces gros blocs, la loutre a bien réinvesti les lieux parce qu'on a une épreinte de loutre qui est déposée juste derrière nous. C'est signe que tout le monde reprend un petit peu ses marques, finalement, sur cette rivière qui est plus vivante qu'avant.

Samuel ANDRÉ - Chargé d’interventions spécialisé sur les milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne : On montre par-là que c'est possible d'effacer d'anciennes chaussées de moulins sans usage et ça permet d'améliorer le milieu et de satisfaire tous les usagers. Les propriétaires sont satisfaits forcément, les pêcheurs sont satisfaits parce que ça redynamise le cours d'eau. Les partenaires institutionnels sont aussi satisfaits puisque ça permet de tendre vers le bon état écologique des cours d'eau.

Voix-off : Les travaux ont duré 4 mois. Leur coût total : 100 533 euros, financés à 80 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 20 % par les fonds FEDER, via la Région Nouvelle Aquitaine.

Les perspectives

Voix-off : Élus, habitants, pêcheurs attendent désormais la 2e étape du projet : l’aménagement de l’ancienne zone de remous, un projet de diversification des écoulements.

Pierre POMMERET - Directeur - Fédération de la Haute-Vienne pour la pêche et la protection du milieu aquatique : La rivière reste un lieu d'échange intergénérationnel au travers de la pratique de la pêche. Les gens prennent du plaisir à se balader au bord des cours d'eau. Et ce que l'on souhaite, en tant que fédération, c’est que les pêcheurs puissent être les vecteurs de la politique de l'eau.

Samuel ANDRÉ - Chargé d’interventions - Spécialisé sur les milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne : C'est vraiment ce type de travaux qu'on veut faciliter, pousser et mettre en avant. S'il y a des travaux complémentaires à faire et s'il y a d'autres travaux qui sont reconnus prioritaires, nous, on continuera à les accompagner auprès du syndicat.

Philippe BARRY – Président - Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (SABV) : Il faut travailler à la continuité écologique et sédimentaire. C'est complètement indispensable. Et qui plus est, aujourd'hui, la direction que prend l'évolution climatique, surtout, il ne faut pas perdre de vue que l'eau, c'est un bien, un patrimoine commun. Et je crois qu'il faut que l'on base toutes nos actions sur ce postulat.

Voix-off : Ces 2 chantiers d’effacements de seuil, c’est la 1e étape de la restauration de la continuité écologique de la Gorre, au cœur de ce parc naturel régional.

Plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

Vidéo - Plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

Lauréat des Trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : le syndicat du bassin versant de la Seiche (35) pour la plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

novembre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le syndicat du bassin versant de la Seiche (35) pour la plantation de haies bocagères pour préserver la qualité de l’eau

Voix-off : Le bassin versant de la Seiche, en Ile et Vilaine et Mayenne, c’est 830 kilomètres carrés, de l’Ouest de Laval au Sud de Rennes, 56 communes, et plus de 1000 kilomètres de cours d’eau. Un territoire attractif, dynamique, et agricole. Culture, élevage : 1 200 exploitations sont installées, dont 75 % dédiés à la production laitière.

Les actions

Voix-off : A Louvigné-de-Bais, Olivier Renault est producteur de volailles. Poulets, pintades, dindes sont élevés en plein air, 150 jours, avant d’être vendues à la ferme, ou sur les marchés. Depuis 2 ans, avec Étienne, le spécialiste bocage du syndicat du bassin versant de la Seiche, il s’est lancé dans plusieurs chantiers verts : un talus parallèle à la rivière qui traverse sa ferme, et la plantation de haies bocagères autour de ses parcelles.

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : «Donc on a refait un chemin le long du ruisseau, le talus pour évier le ruissellement de l’eau. L'idée, c'est de maintenir la terre sur place pour éviter qu'elle s'en aille dans le ruisseau. C'est un intérêt écologique, environnemental.

Étienne GOUËSET - Technicien bocage - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Sur un versant qui a des pentes, s'il n'y a pas de talus ça dévale. Ce qui crée après en aval des inondations. Ce talus, il est planté puisque les arbres pompent aussi les excédents d'azote, consomme les sels minéraux, ce qui permet aussi de nettoyer l'eau au passage.

Voix-off : Olivier est même allé plus loin dans sa démarche environnementale : il a planté 600 arbustes dans ses prés, et des dizaines d’arbres, au milieu de ses champs de céréales, sur 13 hectares.

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : L'arbre dans mon système, c’est un moyen pour tempérer les amplitudes thermiques. Ça sert à couper le vent. Ça a créé de l'ombre. Ça amène de la biodiversité.

Voix-off : Conseil, mise en place, travaux, financements : la mission d’Étienne, et de Sandrine, coordinatrice des projets, c’est donc de faire des aménagements bocagers chez les agriculteurs du bassin versant...un programme volontaire auquel ont adhéré Jérôme Laveissière, et son associé. Ils sont producteurs de lait bio, 100 vaches, 92 hectares de terre, et 3 kilomètres de haies plantées depuis un an.

Jérôme LAVEISSIÈRE – Agriculteur - Domalain (53) : Pour les animaux, déjà, pour essayer de leur faire au niveau du parcellaire, de l'ombre, reboiser pour la nature, ça limite l'érosion en même temps, quand il y a de fortes pluies.

Étienne GOUËSET - Technicien bocage - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Donc, on a fait des haies plutôt denses, avec plusieurs strates, donc des hauts-jets et du bourrage en taillis, qui fait des haies continues et qui protège bien les animaux et les cultures.

L’objectif

Voix-off : L’accompagnement technique, les travaux de terrassement, les végétaux, ne coûtent rien aux agriculteurs. C’est le programme Breizh bocage. Il est co-financé : par les fonds européens à 60 %, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et le syndicat du bassin versant de la Seiche à hauteur de 20 % chacun. Depuis bientôt 10 ans, ici, au Sud Est de Rennes, la reconstruction bocagère est donc devenue une priorité pour restaurer la qualité de l’eau sur ce secteur.

Michel DEMOLDER - Président - Syndicat de bassin versant de la Seiche : On a l'ensemble des masses d'eau qui sont dégradées et en même temps, un cours d'eau re-méandré dans son lit naturel va filtrer dix fois plus l'azote, par exemple. Donc, l'important, c'est de retravailler sur la restauration des milieux aquatiques -cours d'eau, zones humides- et en même temps, retravailler avec les agriculteurs pour tout ce qui va être la réduction des pollutions, notamment l'azote, les pesticides, le phosphore.

Jérôme MARTIN - Chef de service – Espaces ruraux - Agence de l’eau Loire-Bretagne : Un paysage où il y a moins de haies, il retient moins l'eau. Donc, on a des paysages et des territoires qui sont plus sensibles aux changements climatiques et à la sécheresse. Donc la haie a aussi ce rôle-là : retenir l'eau et de ralentir l'eau à l'échelle des territoires.

Bilan & Perspectives

Voix-off : Depuis 2012, sur ce territoire, près de 200 kilomètres de haies ont été replantées. Coût total de l’opération : 883 000 euros.

Sandrine GARNIER – Animatrice – Coordinatrice - Syndicat de bassin versant de la Seiche : C'est un bilan très positif. Aujourd'hui, on a tellement de demandes qu’on a de quoi faire encore pour une année d'avance de programmation. Des agriculteurs qui nous font confiance, ont envie de continuer avec nous pour planter. Donc ça, c'est quand même très encourageant.

Michel DEMOLDER - Président - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Rien ne se construit si on travaille en collaboration avec le monde agricole. Et ce qui freine souvent, c'est le temps passé à entretenir le bocage. Donc, il faut qu'il y ait une réflexion sur la valorisation en biomasse du bocage ou du bois d'œuvre. Il faut peut-être recréer aussi des filières de bois d'œuvre qui ont un peu disparu en Bretagne.

Sandrine GARNIER – Animatrice – Coordinatrice - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Mais pourquoi pas imaginer qu'à un moment, la haie puisse être rémunérée parce qu'elle rend des services d'intérêt général pour la société?

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : De plus en plus de gens viennent me voir. Ce système-là, c'est l'avenir. Il faut planter, planter, planter pour les animaux, pour les végétaux, pour l'eau, pour tout le monde.

Rétablir la continuité écologique de la rivière Indre : effacement d'un seuil à Saint-Genou (36)

Vidéo - Rétablir la continuité écologique de la rivière Indre : effacement d'un seuil à Saint-Genou (36)

janvier 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Rétablissement de la continuité écologique - Effacement d’un ouvrage sur l’Indre - Saint-Genou (36)

Voix-off
L’Indre, 280 kilomètres, un affluent de la Loire, traverse 59 communes, dans 3 départements : le Cher, l’Indre-et-Loire et l’Indre.
Saint-Genou, à moins de 10 kilomètres du parc naturel de la Brenne, est une commune rurale, un millier d’habitants, une terre de polyculture, baignée par l’Indre.

Les constats

Voix-off
Au cœur de la commune, le seuil des Chaintres, une retenue de roches et béton, a été construite à la fin des années 80. En amont de l’ouvrage, sur 600 mètres, un plan d’eau destiné à la pêche, a été créé.
30 ans plus tard, cette retenue mesure plus de 50 mètres de large, pour parfois, moins de 20 centimètres de profondeur à l’étiage.
Complètement ensablée, elle empêche les sédiments de transiter.

Henry ZINCK, chef de projet rivière et milieu aquatique - Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« Une fois que le seuil a été installé, le sable a commencé par s'accumuler et donc on se retrouve dans cette situation aujourd'hui, qui entraîne une prolifération d'algues sur toute la surface. »

Voix-off
L’ouvrage, en aval, a créé une chute d’eau qui perturbe le franchissement des différentes espèces de poissons migrateurs, et a donc des conséquences sur le milieu et les usages.

Rémy LIONNAIS, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Avec un seuil, on a une retenue, une retenue qui va du coup forcément se réchauffer beaucoup plus vite qu'un cours d'eau qui coule. »

Le chantier

Voix-off
Septembre 2020, le chantier est lancé, 2 semaines de travaux pour la suppression du seuil, sur 32 mètres de large. L’ouvrage est arasé, et 300 mètres cubes de blocs sont extraits.

Henry ZINCK
« On a d'abord commencé par créer une échancrure pour vider la retenue progressivement. L'idée, c'est de pouvoir travailler à sec le plus possible afin de ne pas impacter le milieu.
Il y a beaucoup d'éléments de béton de récupération qui avaient été utilisés des poteaux électriques, des bordures de trottoir. Pour le reste, des blocs de calcaire naturel, on a choisi, pour une raison de coût, de les réutiliser pour réaménager le site, resserrer le lit de la rivière. Ce qui a changé, c'est un abaissement du niveau d'eau d'environ 1,10m, 1,20m. »

Le bilan

Voix-off
1 an après l’effacement du seuil, et la suppression d’une hauteur de chute de 1,15m, le transit sédimentaire et la continuité piscicole sont rétablis.

Rémy LIONNAIS
« Il y a des graviers qui sont présents pour tout l'aspect piscicole, qui sont vraiment des habitats potentiels par la suite. Donc c'est un véritable bond en avant sur ce secteur-là. »

Henry ZINCK
« La rivière est complètement transparente. On peut avoir des échanges entre la faune aquatique, que ce soit les poissons, les insectes, l'anguille qui est un grand migrateur.
Des petits migrateurs comme le brochet, la vandoise doivent parcourir des grandes distances pour accomplir leur cycle de vie. L'effacement du seuil, ici sur Saint-Genou, va permettre d'améliorer le fonctionnement global de l'écosystème. »

Rémy LIONNAIS
« Quand il n'y a plus le seuil, on se retrouve avec des écoulements libres, de l'oxygénation qui permet aussi au cours d'eau d'avoir une capacité épuratoire beaucoup plus importante. »

Voix-off
Sur ce bassin versant, dans le département, c’est le premier chantier d’effacement sur l’Indre.
Le coût des travaux : 25 000 euros, a été financé à 80 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 20 % par la région Centre-Val de Loire.

Rémy LIONNAIS
« Donc on est vraiment sur des niveaux de financement qui sont extrêmement forts parce que ça répond beaucoup mieux et beaucoup plus vite à des objectifs de qualité. »

Voix-off
Initié par la Communauté de communes Val de l'Indre-Brenne, le projet a été piloté par le Syndicat d’aménagement du bassin de l’Indre.
Le SABI 36, regroupe aujourd’hui 9 communautés de communes, 77 communes, et travaille sur la gestion de 1 600 kilomètres de cours d’eau.

Rémy LIONNAIS
« On a travaillé avec la communauté de communes, les élus du territoire, les riverains aussi qui étaient présents dans les différents Copil. »

Christophe VANDAELE, président du Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« C’est le financement idéal. On a mis en place des moyens humains. Tout ce travail de réflexion et de concertation. Donc, si en plus on arrive à dire aux gens : on va avoir une réalisation qui a du sens, on va restaurer la qualité environnementale d'un milieu sensible et ça ne coûte pas sous, tout le monde adhère. »

Henry ZINCK, chef de projet rivière et milieu aquatique - Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« Ce qu'on a voulu montrer surtout, c'est qu’un effacement de seuil, c’est tout à fait acceptable pour l'ensemble des usages, que ce soit pour la pêche, que ce soit pour l'abreuvement des troupeaux, pour l'activité canoë. D'un point de vue paysager, ça a son intérêt également, d'un point de vue diversité biologique. On a de la végétation là où il n'y en avait pas avant. »

Rémy LIONNAIS, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« C'est le meilleur outil, la continuité pour répondre à des exigences de qualité d'eau. Aujourd'hui, au niveau de la région Centre-Val de Loire, on doit être à 25 % des masses d'eau qui sont en bon état. L'objectif qui est fixé, c'est plus de 60 %. Donc effectivement, il faut continuer à aller dans cette direction. »

Voix-off
Le rétablissement de la continuité écologique va donc permettre d’améliorer le fonctionnement global de l‘écosystème sur 15 kilomètres de cours d’eau, en attendant de prochains chantiers sur l’Indre.

Restauration de la continuité écologique de la rivière Creuse à Yzeures-sur-Creuse et à Fontgombault

Vidéo - Restauration de la continuité écologique de la rivière Creuse à Yzeures-sur-Creuse et à Fontgombault

février 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Restauration de la continuité écologique de la Creuse - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire) et Fontgombault (Indre)

Voix-off
La Creuse, plus de 260 kilomètres de long, traverse 80 communes et 4 départements : la Vienne, l’Indre et Loire, l’Indre, et la Creuse.
C’est l’un des rares cours d’eau en France, où tous les poissons migrateurs - à part l’esturgeon - viennent se reproduire : le grand saumon atlantique, l’alose, la lamproie marine, l’anguille.
Dans ce bassin aval de la Creuse, pour préserver les espèces, la biodiversité et la qualité exceptionnelle de l’eau, des chantiers sont donc lancés pour araser, aménager les seuils, et rétablir la continuité écologique.

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« La Creuse est un cours d'eau remarquable, mais sur des conditions hydrauliques de plus en plus difficiles avec le réchauffement climatique, avec des débits faibles, il faut aider le poisson à monter le plus rapidement possible vers les zones des frayères, leurs zones de reproduction et à rester le moins possible bloqué derrière les seuils.
Et donc il va falloir travailler sur des aménagements, sur des arasements pour qu'on ait quelque chose de totalement efficace à l'échelle de l'axe. »

Arasement de seuil - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)

Voix-off
À Yzeures-sur-Creuse, en Indre et Loire, Pascal Gabrot, en achetant son moulin, est également devenu propriétaire du seuil. Construit en 1855, le seuil, 75 mètres de large, n'a plus d'usage aujourd'hui, mais il a permis pendant des années de rehausser la lame d'eau et d'alimenter le moulin, une chute d’eau a bouleversé l’environnement, et est devenue infranchissable pour certains poissons.

Pascal GABROT, propriétaire du moulin et de la digue - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)
« On voit bien depuis quelques années, ça fait à peu près quatorze ans qu'on est ici, l'ensablement qui s'est fait sur les berges, la disparition de certaines espèces végétales et animales. »

Voix-off
Ce particulier, amoureux du patrimoine, a donc choisi de faire aménager le seuil, l’abaisser, créer une brèche plus grande, pour éliminer tous les obstacles à la circulation des poissons migrateurs, au transfert des sédiments.

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« Donc on va travailler sur un aménagement qui est le plus efficient possible avec un arasement du seuil. »

Christelle SOULAS, responsable Génie Écologique - NCA environnement
« Techniquement, on va avoir des contraintes en termes d'accès, d'hydrologie, il faut qu'on intervienne quand les niveaux d'eau sont les plus bas. On va avoir des contraintes écologiques aussi. On a des espèces présentes sur le secteur qui peuvent être sensibles à la turbidité de l'eau. Donc, il ne faut pas que nos travaux génèrent trop de matières en suspension et de turbidité et qu'on vienne abîmer le milieu environnant. »

Voix-off
Coût total du chantier : 200 000 euros, financés à 75 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 25 % par la Région Centre-Val de Loire.

Pascal GABROT, propriétaire du moulin et de la digue - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)
« Les deux m'ont permis de voir le niveau de subvention suffisant pour pouvoir concrétiser financièrement ce projet qui n'était pas envisageable sans leur aide.
Tout ce qu'on peut découvrir en restructurant des ouvrages comme celui-ci demande quand même un haut niveau de technicité. Et il faut vraiment s'entourer de gens compétents pour mener à bien ce type de projet. »

Aménagement de deux passes à poissons - Seuil de l’abbaye de Fontgombault (Indre)

Voix-off
À 15 kilomètres en aval, au cœur du Berry, l’abbaye de Fontgombault, dans l’Indre.
Le seuil, a été construit au 12eme siècle. Et le moulin du 18eme produit toujours de l’énergie renouvelable.
Alors, pour concilier l’usage économique de production hydroélectrique du moulin, et la migration des poissons, un chantier innovant a été lancé, la construction de 2 passes à poissons.
Première étape du chantier, avec 4 000 tonnes de roches et 24 buses, une piste provisoire est construite pour traverser la rivière. Puis le seuil est aménagé, six mois de travaux pour réaliser une passe à poissons, sur chaque rive.

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« Une passe à poissons grand débit rive gauche qui permettra, sur des débits importants, de faire passer les poissons. Et lorsqu'on aura des débits un peu plus faibles, ce sera la passe technique à côté de l'usine hydroélectrique, qui sera le principal attrait pour les poissons.
Une passe technique qui permet de rattraper la chute d'eau qui était celle de la chute du seuil, de la décomposer en mini-bassins qui permet aux poissons de passer ces mini-chutes. »

Voix-off
Le coût des travaux, pour le seul aménagement des passes à poissons : 600 000 euros, financés à 50 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Frère Pierre-Antoine HENAUX, responsable énergie - Abbaye de Fontgombault (Indre)
« Ça représente un gros investissement qu'on n'aurait sans doute pas pu entreprendre, justement, si on n'avait pas été sûr du soutien de l'agence de l'eau. »

Le bilan

Voix-off
À Yzeures-sur-Creuse, six mois après la fin du chantier, la rivière a retrouvé son écoulement habituel et historique.

Pascal GABROT, propriétaire du moulin et de la digue - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)
« Donc on a de la végétation un peu spécifique qui a repris possession des lieux. »

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« On voit la renoncule réapparaître, qui est une plante aquatique protégée et signe également d'une bonne qualité d'eau. C'est un chantier totalement exemplaire parce qu'on a atteint l'ensemble des objectifs. »

Pascal GABROT, propriétaire du moulin et de la digue - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)
« J'avais vraiment le souhait de garder de l'eau dans mon bief pour pouvoir aménager plus tard une roue patrimoniale. Cet objectif est atteint au plus bas de la période d'été, il y a toujours eu de l'eau dans le bief, les passes qui avaient été aménagés pour les pêcheurs sont régulièrement occupées et je les vois prendre du poisson. Et ensuite, les kayakistes passent sans aucun problème avec la brèche qui s'élargit. »

Voix-off
À Fontgombault, les passes sont opérationnelles, la Creuse a retrouvé son lit naturel.

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« Aujourd'hui, les objectifs qui étaient de restaurer la qualité écologique ont été atteints avec deux équipements qui sont totalement fonctionnels. Ça s'est parfait. Ce qui rend aussi un peu exceptionnel ce chantier, c'est qu'on on arrive à démontrer que l'on peut concilier à la fois des enjeux environnementaux et des enjeux de patrimoine. »

Voix-off
Désormais, sur le bassin aval de la Creuse 4 seuils ont été arasés, ou équipés pour diversifier les écoulements, restaurer les habitats et les frayères, diminuer les effets bassines qui réchauffent l’eau.

Frère Pierre-Antoine HENAUX, responsable énergie - Abbaye de Fontgombault (Indre)
« C'est quand même une bonne chose pour nous de pouvoir participer à cet effort. »

Pascal GABROT, propriétaire du moulin et de la digue - Yzeures-sur-Creuse (Indre-et-Loire)
« On apprécie vraiment de pouvoir contribuer à remettre cette rivière dans son état initial. »

Christelle SOULAS, responsable Génie Écologique - NCA environnement
« On est content d'améliorer les choses. C'est le genre de chantier qui éclaire l'année en fait. »

David BRUNET, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l'eau Loire-Bretagne
« Tout l'intérêt des deux projets, c'est de s'intégrer dans une opération plus globale, sur un axe aussi majeur que la Creuse. Et lorsque l'ensemble de ces ouvrages auront été traités, on aura retrouvé une continuité parfaite qui permettra de préserver la biodiversité et la qualité de l'eau. »

Voix-off
Une quinzaine de seuils reste à aménager, pour rétablir durablement le cycle de vie des espèces, et améliorer encore la qualité de l’eau.

Peut-on redonner à une rivière un fonctionnement naturel ?

Vidéo - Peut-on redonner à une rivière un fonctionnement naturel ?

Les actions de la communauté de communes de Loches résumées en une minute.

juillet 2023

© Morgane Production - Les agences de l'eau

Retrouver « À la source » avec les agences de l'eau. Chaque geste compte préservons les ressources.

[Musique]

Peut-on redonner à une rivière un fonctionnement naturel ?

Au bord de l'Indre à Loches, les Prairies du Roy ont longtemps été des prairies. Dans les années 70, faute d'éleveurs, elles avaient été plantées de peupliers. Or les prairies humides avaient une fonction de filtration et d'infiltration de l'eau de pluie. C’étaient des éponges dépolluantes. Pour retrouver ce rôle majeur, les collectivités décident il y a 20 ans d'acheter les terrains et de couper les peupliers.

Floriane Sommier supervise aujourd'hui ses 250 hectares redevenus prairies humides. Neuf agriculteurs les fauchent régulièrement pour favoriser un maximum de diversité végétale. Cela leur fait 300 tonnes de foin gratuit !

Et l'Indre peut à nouveau s'épandre sur ces prairies lorsqu'elle est en crue et y soutirer de l'eau lorsque son débit diminue.

C’était « À la source » avec les Agences de l'eau. Chaque geste compte préservons les ressources.

Rétablissement de la continuité écologique sur l'Arroux et le Ternin - Communauté communes du Grand Autunois Morvan (71)

Vidéo - Rétablissement de la continuité écologique sur l'Arroux et le Ternin - Communauté communes du Grand Autunois Morvan (71)

décembre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Communauté de Communes Le Grand Autunois Morvan (CCGAM)
Rétablissement de la continuité écologique sur l’Arroux et son principal affluent le Ternin
Autun - Saône-et-Loire

Voix-off :
L’Arroux, un affluent de la Loire, 128 kilomètres, serpente en Bourgogne-Franche-Comté, 25 kilomètres en Côte-d'Or, 103 en Saône-et-Loire, en partie dans le Parc Naturel Régional du Morvan.
À Autun, dans ce bassin agricole et forestier, un premier barrage est construit sur le Ternin en 1940 pour créer un lieu de baignade, un deuxième en 1949 sur l’Arroux, pour accompagner l'essor industriel.


Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Une blanchisserie, une fonderie, de l'alimentation en eau, c'était aussi pour diluer les rejets d'effluents de la ville. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« Un barrage, c'est un obstacle, les poissons ont beaucoup de difficultés à franchir l'obstacle. »

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« On est sur des cours d'eau classés. L’Arroux était fréquenté historiquement par les migrateurs, saumons, grandes aloses, l'anguille. Il semblait normal de rétablir la continuité écologique. »

Voix-off :
En 2019 dans la cité gallo-romaine, un grand chantier est donc lancé sur les barrages de l’Arroux et du Ternin, son affluent, distants d'1 kilomètre 300.

Les travaux

Voix-off :
Sur l’Arroux, les clapets, les structures latérales sont supprimées. Le barrage est arasé.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« L'arasement : on maintient juste la dalle de béton qui était au fond de la rivière, et une échancrure au milieu avec beaucoup de roches, qui permet aux petits poissons d'avoir des vitesses de courants différentes et donc de remonter de l'aval vers l'amont en toute liberté.
On a aussi un pont en amont. Pour améliorer les conditions d'écoulement des eaux, 3 arches ont été complètement débouchées et les réseaux ont été déviés : des réseaux de gaz, d'assainissement, d'eau potable et d'électricité. »

Voix-off :
Sur le Ternin, l'ouvrage est totalement supprimé, le lit de la rivière renaturé.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« En supprimant ces deux ouvrages, on ouvrait la porte à la migration des poissons et l'accès aux frayères du Haut-Morvan. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« L'objectif, c’est finalement de redonner une vraie fonctionnalité au milieu aquatique, une bonne dynamique du lit, une diversification des substrats du lit, des berges diversifiées avec des arbres, avec de l'ombrage. »

La concertation

Voix-off :
Le chantier a été piloté par la Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan. Elle regroupe 55 communes plutôt rurales et un peu plus de 38 000 habitants.

Fabrice Voillot, Président du Syndicat mixte des bassins versants de l’Arroux et de la Somme :
« C'est une démarche collective, beaucoup de pédagogie, de concertation, de discussions. »

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« De quelque chose qui n'était pas forcément toujours bien perçu au début, il y a eu un vrai engouement, beaucoup de retours positifs. »

Voix-off :
10 ans ont été nécessaires pour les études, discussions, négociations, 1 an et demi pour les travaux, bouclés en 2020.

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Ça a permis à des salariés locaux d'avoir du travail et par ailleurs, 950 heures ont été dédiées à un public plutôt en insertion qui ont permis à des jeunes de retrouver un emploi. »

Voix-off :
Coût total des deux chantiers : 1 241 000 euros, financé à 62 % par l'agence de l'eau Loire-Bretagne, 15 % par les fonds européens FEDER.

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« S'il n'y avait pas eu les aides de l'agence de l'eau et du FEDER, nous ne serions pas arrivés à convaincre les élus. »

Vincent Chauvet, Maire d’Autun, Vice-président Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Nous avons accompagné le projet de l'intercommunalité par l'aménagement avec à la fois un espace de loisirs, de détente familiale, une continuité sous le pont, des panneaux explicatifs sur la flore, la faune et les enjeux des milieux aquatiques. »

Le bilan

Voix-off :
Les deux rivières ont donc retrouvé leurs cours historiques, les habitats sont diversifiés, 1 kilomètre 300 de berges réhabilitées.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Je vois une rivière redevenue naturelle. On trouve des barbeaux, des goujons, des vairons, donc des espèces qui aiment bien les eaux plus courantes. On facilite également la circulation des mammifères aquatiques tels que la loutre ou le castor. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« On a un potentiel d'accueil des poissons migrateurs avec des eaux beaucoup plus fraîches en amont, donc des zones de reproduction et d'habitat pour ces poissons. »

Les perspectives

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« C'est une attractivité économique et touristique supplémentaire. Ce lieu de vie est très fréquenté tant par les habitants que par les touristes. »

Fabrice Voillot, Président du Syndicat mixte des bassins versants de l’Arroux et de la Somme :
« L'eau est un bien commun. À nous de le préserver, de le protéger et de l'entretenir pour nous, mais surtout pour nos générations futures. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« Ce type de chantier est idéal pour s'adapter au changement climatique. En fait, ce sont des actions qui sont des Solutions Fondées sur la Nature. Donc, on a des milieux plus résilients qui permettent à la fois à la vie sauvage finalement de s'adapter et également à l'homme d'y trouver son intérêt. »

Voix-off :
Grâce aux travaux, près de 1 000 kilomètres carrés de bassins versants sont désormais connectés à plus de 100 kilomètres de cours d'eau.

Autun, cœur de Bourgogne – Le Grand Autunois Morvan