Plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

Vidéo - Plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

Lauréat des Trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : le syndicat du bassin versant de la Seiche (35) pour la plantation de haies bocagères et préservation de la qualité de l'eau

novembre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le syndicat du bassin versant de la Seiche (35) pour la plantation de haies bocagères pour préserver la qualité de l’eau

Voix-off : Le bassin versant de la Seiche, en Ile et Vilaine et Mayenne, c’est 830 kilomètres carrés, de l’Ouest de Laval au Sud de Rennes, 56 communes, et plus de 1000 kilomètres de cours d’eau. Un territoire attractif, dynamique, et agricole. Culture, élevage : 1 200 exploitations sont installées, dont 75 % dédiés à la production laitière.

Les actions

Voix-off : A Louvigné-de-Bais, Olivier Renault est producteur de volailles. Poulets, pintades, dindes sont élevés en plein air, 150 jours, avant d’être vendues à la ferme, ou sur les marchés. Depuis 2 ans, avec Étienne, le spécialiste bocage du syndicat du bassin versant de la Seiche, il s’est lancé dans plusieurs chantiers verts : un talus parallèle à la rivière qui traverse sa ferme, et la plantation de haies bocagères autour de ses parcelles.

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : «Donc on a refait un chemin le long du ruisseau, le talus pour évier le ruissellement de l’eau. L'idée, c'est de maintenir la terre sur place pour éviter qu'elle s'en aille dans le ruisseau. C'est un intérêt écologique, environnemental.

Étienne GOUËSET - Technicien bocage - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Sur un versant qui a des pentes, s'il n'y a pas de talus ça dévale. Ce qui crée après en aval des inondations. Ce talus, il est planté puisque les arbres pompent aussi les excédents d'azote, consomme les sels minéraux, ce qui permet aussi de nettoyer l'eau au passage.

Voix-off : Olivier est même allé plus loin dans sa démarche environnementale : il a planté 600 arbustes dans ses prés, et des dizaines d’arbres, au milieu de ses champs de céréales, sur 13 hectares.

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : L'arbre dans mon système, c’est un moyen pour tempérer les amplitudes thermiques. Ça sert à couper le vent. Ça a créé de l'ombre. Ça amène de la biodiversité.

Voix-off : Conseil, mise en place, travaux, financements : la mission d’Étienne, et de Sandrine, coordinatrice des projets, c’est donc de faire des aménagements bocagers chez les agriculteurs du bassin versant...un programme volontaire auquel ont adhéré Jérôme Laveissière, et son associé. Ils sont producteurs de lait bio, 100 vaches, 92 hectares de terre, et 3 kilomètres de haies plantées depuis un an.

Jérôme LAVEISSIÈRE – Agriculteur - Domalain (53) : Pour les animaux, déjà, pour essayer de leur faire au niveau du parcellaire, de l'ombre, reboiser pour la nature, ça limite l'érosion en même temps, quand il y a de fortes pluies.

Étienne GOUËSET - Technicien bocage - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Donc, on a fait des haies plutôt denses, avec plusieurs strates, donc des hauts-jets et du bourrage en taillis, qui fait des haies continues et qui protège bien les animaux et les cultures.

L’objectif

Voix-off : L’accompagnement technique, les travaux de terrassement, les végétaux, ne coûtent rien aux agriculteurs. C’est le programme Breizh bocage. Il est co-financé : par les fonds européens à 60 %, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et le syndicat du bassin versant de la Seiche à hauteur de 20 % chacun. Depuis bientôt 10 ans, ici, au Sud Est de Rennes, la reconstruction bocagère est donc devenue une priorité pour restaurer la qualité de l’eau sur ce secteur.

Michel DEMOLDER - Président - Syndicat de bassin versant de la Seiche : On a l'ensemble des masses d'eau qui sont dégradées et en même temps, un cours d'eau re-méandré dans son lit naturel va filtrer dix fois plus l'azote, par exemple. Donc, l'important, c'est de retravailler sur la restauration des milieux aquatiques -cours d'eau, zones humides- et en même temps, retravailler avec les agriculteurs pour tout ce qui va être la réduction des pollutions, notamment l'azote, les pesticides, le phosphore.

Jérôme MARTIN - Chef de service – Espaces ruraux - Agence de l’eau Loire-Bretagne : Un paysage où il y a moins de haies, il retient moins l'eau. Donc, on a des paysages et des territoires qui sont plus sensibles aux changements climatiques et à la sécheresse. Donc la haie a aussi ce rôle-là : retenir l'eau et de ralentir l'eau à l'échelle des territoires.

Bilan & Perspectives

Voix-off : Depuis 2012, sur ce territoire, près de 200 kilomètres de haies ont été replantées. Coût total de l’opération : 883 000 euros.

Sandrine GARNIER – Animatrice – Coordinatrice - Syndicat de bassin versant de la Seiche : C'est un bilan très positif. Aujourd'hui, on a tellement de demandes qu’on a de quoi faire encore pour une année d'avance de programmation. Des agriculteurs qui nous font confiance, ont envie de continuer avec nous pour planter. Donc ça, c'est quand même très encourageant.

Michel DEMOLDER - Président - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Rien ne se construit si on travaille en collaboration avec le monde agricole. Et ce qui freine souvent, c'est le temps passé à entretenir le bocage. Donc, il faut qu'il y ait une réflexion sur la valorisation en biomasse du bocage ou du bois d'œuvre. Il faut peut-être recréer aussi des filières de bois d'œuvre qui ont un peu disparu en Bretagne.

Sandrine GARNIER – Animatrice – Coordinatrice - Syndicat de bassin versant de la Seiche : Mais pourquoi pas imaginer qu'à un moment, la haie puisse être rémunérée parce qu'elle rend des services d'intérêt général pour la société?

Olivier RENAULT – Agriculteur - Louvigné-de-Bais (35) : De plus en plus de gens viennent me voir. Ce système-là, c'est l'avenir. Il faut planter, planter, planter pour les animaux, pour les végétaux, pour l'eau, pour tout le monde.