Interview Marie-Hélène Aubert, présidente du conseil d’administration de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
Un message, des priorités des objectifs pour l’agence de l’eau ?
Tout d'abord, c'est un grand honneur et une grande fierté d'être amenés et d'avoir été nommé par le président de la république pour présider le conseil d'administration de l'agence de l'eau Loire-Bretagne qui est une région que je connais fort bien par ailleurs puisque j'y suis né j'y ai exercé l'essentiel de mes activités. Donc cette présidence elle arrive à un moment difficile à la fois pour la situation de l'eau dans notre pays et partout sur la planète d'ailleurs en termes de quantité et de qualité. Peut-être aussi qu'au-delà des termes de quantité, qualité il faut avoir une vision sans doute plus transversale puisque l'eau est liée aussi aux activités économiques, agricoles, à notre consommation à tous, est lié aussi au sol et au climat c'est aussi un des grands enjeux de ce début de XXIème siècle. Et une des priorités qu'à fixer le ministre Nicolas Hulot que les agences de l'eau jouent un rôle dans l'adaptation au changement climatique qui a déjà des impacts considérables sur bon nombre de nos territoires. Donc ça c'est un enjeu très fort. On arrive aussi à un moment de climat je dirais budgétaire qui n'est pas facile, où on demande aux agences de l'eau de resserrer leur budget, sans doute de diminuer la redevance aussi pour les usagers, mais ce qui oblige un effort important pour resserrer ses priorités. Ce qui signifie qu'il faut les discuter vraiment à partir aussi des besoins du bilan de ce qui a été fait jusque-là et qui est considérable et dans le contexte d'aujourd'hui d'être en mesure d'annoncer des priorités qui vont correspondre à la fois l'intérêt général et puis à la multitude de préoccupations et de spécificités des territoires concernés. Il y a un sentiment d'urgence aussi par rapport à la situation. Je crois qu’en 2017, nous ne pouvons plus nous contenter même si les efforts et le travail fourni a été considérable de simplement distribuer des aides et dispositifs ici ou là en conformité avec les grandes directives sur l'eau européenne, l'accès à l'eau potable, l’assainissement. Il fallait le faire, il y a encore du travail, il faut continuer mais on est dans une situation aujourd'hui où l'eau comme les écosystèmes, la biodiversité, sont une situation extrêmement menacés, difficiles, dégradés parfois même si dans certains territoires aussi on a réussi de très belles choses, il faut continuer. Donc contexte très particulier pour cette présidence, mais je suis sûr que nous parviendrons à avec l'écoute, avec l’échange. Je vais m'efforcer de rencontrer aussi tous les acteurs aussi bien du conseil d'administration que du comité de bassin. D'échanger aussi avec le nouveau président monsieur Thierry Burlot. De voir comment dans le contexte actuel nous pouvons avec l'aide de tous, par le dialogue, l’échange, les synergies, à construire l'intelligence collective, comment nous pouvons aller de l'avant, rebondir et prendre à bras le corps ses enjeux majeurs.
Et votre message aux administrateurs de l’agence ?
La façon dont j'ai envie de travailler que les administrateurs, c’est d'abord faire connaissance dans tous les sens du terme. J'arrive, je n'ai pas la prétention de tout connaître des programmes de l'agence de l'eau, des spécificités de l'ensemble du bassin qui est immense, donc d'abord faire connaissance avec les administrateurs eux-mêmes et leurs parcours, leurs territoires et leurs enjeux leurs intérêts et faire connaissance de ce territoire lui-même. J’ai aussi un gros travail à la fois humain et aussi en termes de connaissances pour bien savoir de quoi nous parlons aujourd'hui, quel est le bilan global de l’agence, comment on va réussir à négocier ce tournant qui est à la fois difficile et qui comporte des risques mais qui comporte aussi des opportunités intéressantes qu'il faut saisir. Donc voilà c’est un message de dialogues, d’échanges. Les solutions concrètes aussi me tiennent beaucoup à cœur donc je ne souhaite pas avoir une présidence qui soit bavarde, qui passe son temps beaucoup en réunion dans des salles fermées, mais qui ouvre les yeux qui se déplace, qui regarde, qui écoute et qui est à cœur aussi de mobiliser au-delà du CA ou du comité de bassin tous les acteurs de terrain. Parce que c'est vraiment d’eux dont on a besoin aujourd'hui. L’agence n'est pas seulement un distributeur je dirais d’aides en tout genre ou d'eau mais aussi un catalyseur, un dynamiseur un fermant de multitude d'initiatives territoriales qui nous permettront de remplir les missions qui sont les nôtres.