Forum mondial de l'eau

A l'occasion du forum mondial de l’eau à Dakar, l'agence de l'eau Loire-Bretagne vous propose de découvrir quatre actions pour améliorer l'accès à l'eau et à l’assainissement présentées par des associations qui œuvrent aux côtés de l'agence de l'eau Loire-Bretagne.
Quatre associations présentent leurs actions en faveur de l'eau et de l'assainissement
Initiative Développement contribue à améliorer les services d’assainissement auTchad

L'association Initiative Développement, créée il y a près de 30 ans à Poitiers, présente un projet en cours à Moundou, ville jumelle de Poitiers, afin d’améliorer les services d’assainissement.
« L’action d’Initiative Développement relative à l’eau remonte à la fin des années 90. Elle fait partie des thématiques historiques d’action de notre ONG, au même titre que la santé, l’éducation et le développement local. Après avoir œuvré majoritairement sur les problématiques d’accès à l’eau potable et la professionnalisation des services, nous avons élargi nos champs d’actions aux secteurs de l’assainissement, la gestion des déchets et la gestion intégrée des ressources en eau. Nous intervenons aujourd’hui au Tchad, Bénin, Comores, Haïti, Madagascar notamment. ID accompagne les initiatives locales pour un développement autonome des acteurs, et agit à l’échelle des territoires pour une gestion concertée et inclusive des services et des ressources. »
Mickaël Josse, chargé de mission Eau-Assainissement-Déchets au sein d’Initiative Développement
Un projet majeur d’assainissement dans la ville de Moundou
Moundou, seconde ville du Tchad, a une population d’environ 200 000 habitants. Entre 2016 et 2020, Initiative Développement a porté un projet soutenu financièrement par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, avec un volet eau mais aussi un axe assainissement, visant à améliorer l’accès aux toilettes des ménages et professionnaliser le travail des vidangeurs manuels. L’évaluation réalisée à l’issue de ce projet mène à la recommandation de poursuivre la démarche, en dotant la municipalité d’une étude de base lui permettant de planifier l’assainissement à l’échelle de la ville, et de poursuivre l’appui auprès des acteurs du secteur.
Le projet, qui en découle, initié à la fin de l’année 2020, vise à définir un scénario de développement des services de l'assainissement à l’échelle de la ville, former les équipes communales, mettre en place un dispositif innovant de mobilisation des acteurs locaux sur une méthodologie d’Approche orientée changement (AOC) et d’accompagner des micro-projets améliorant les conditions d’hygiène et d’assainissement.
« Les équipes communales ont montré un grand intérêt pour les formations et ont pris conscience de l’importance de l’assainissement pour la santé des habitants. La mobilisation des acteurs sur une méthodologie AOC a été un succès. Des initiatives spontanées ont vu le jour avec la création de groupes de quartiers de coordination d’assainissement, qui mènent des opérations de sensibilisation à destination du public, réalisent des suivis et veillent à ce que chaque foyer s’équipe d’une toilette, réalisent des opérations de curage des caniveaux... Le fait que les populations locales s’emparent du sujet est un vrai succès pour nous. »
Mickaël Josse, chargé de mission Eau-Assainissement-Déchets au sein d’Initiative Développement
Le coût de l’opération qui se finalisera en avril 2022 est de 115 973 euros, financé à hauteur de 57 570 euros par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, de 52 000 euros par Grand Poitiers et de 6 403 euros par la ville de Moundou.
Trans’Mad Développement aide les populations malgaches à s'adapter au réchaufffement climatique

Trans’Mad Développement présente Apporteur d’Eau, un programme qui fait suite à sept années d’intervention dans le Sud Malgache et qui vise à permettre aux populations de s’adapter au réchauffement climatique frappant durement la zone.
« Trans’Mad Développement a été créée en 1997, suite au voyage à Madagascar d’un groupe de jeunes gens. 25 ans plus tard, nous comptons 32 salariés en CDI à Madagascar et une quarantaine en contrat à durée déterminée. Notre action vise à apporter l’eau potable au plus près des populations, permettant ainsi une plus grande résilience alimentaire. Nous réalisons nous-mêmes l’ensemble des projets d’adduction d’eau potable, en privilégiant l’énergie solaire et en installant, lorsque cela s’avère nécessaire, des unités de désalinisation (solaire) de l’eau. »
Frédéric Macquet, directeur de Trans’Mad Développement
Apporter l’eau en partenariat avec les collectivités et les populations locales
Le programme Apporteur d’Eau a débuté en 2019 et se terminera en 2025. A mi-parcours, 3 projets ont déjà eu lieu sur trois communes rurales, en collaboration avec la Direction Régionale de l’Eau et les communes concernées, maîtres d’ouvrage des projets.
Ces projets ciblés sur les communes d’Androka, Itampolo et Tsifota permettent l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour 12 200 habitants via la mise en place de 3 forages en nappe profonde équipés de pompes solaires et d’un captage d’eau de mer équipé d’une station de désalinisation solaire, qui alimentent respectivement 6 réservoirs (volume total 90 m3), 3 réseaux de desserte de 38 km de long, 47 bornes fontaines, 155 branchements privés pour les ménages les plus aisés, 165 latrines privées et 2 blocs sanitaires équipés de douches et WC.
« Nous commençons tout juste un nouveau projet de forage sur la commune d’Itampolo. Mais avant de procéder aux travaux, nous devons nous assurer que les populations locales adhéreront au projet. Nos équipes sont donc en immersion dans le village, afin d’en comprendre les us et coutumes et de respecter les usages locaux lors de la mise en œuvre de travaux. Une fois le forage creusé, nous construirons un château d’eau puis des kiosques à eau collectifs. Tout cela prendra 3 à 4 mois, mais nous resterons impliqués sur la zone pendant les 2 années à venir, pour appuyer le transfert de compétences auprès des acteurs locaux dans la mise en place du service public de l’eau. »
Frédéric Macquet, directeur de Trans’Mad Développement
Le coût des projets réalisés depuis 2019 dans le cadre d’Apporteur d’Eau s’élève à 798 420 euros donnant lieu à une aide de l’agence de l’eau Loire-Bretagne de 380 000 euros soit 47,6 %.
Amitié Madagascar Bretagne oeuvre pour l’accès à l’eau et à l’assainissement à Madagascar

« Amitié Madagascar Bretagne a pour objectif d’améliorer l’accès à l’eau et de démocratiser l’assainissement à Madagascar. Notre action inclut des dimensions sociales, environnementales et répond également à des problématiques de santé, d’éducation et de condition féminine. À Madagascar, ce sont les femmes qui vont chercher l’eau. Quand l’accès à l’eau est plus proche et que cette eau est de qualité, elles sont moins sollicitées, les petites filles disposent donc de plus de temps pour aller à l’école, la population générale se trouve en meilleure santé… On comprend bien à quel point la question de l’eau est centrale. »
Xavier Guiavarc’h, président d’Amitié Madagascar Bretagne
Des blocs sanitaires, lave-mains et points d’eau pour 9 communes
Le projet porté par Amitié Madagascar Bretagne soutenu par l’agence de l’eau Loire-Bretagne a permis l’installation de 65 points d’eau (6 puits et 59 bornes fontaines) pour amener de l’eau potable au plus près des habitations situées dans 9 communes du nord de Madagascar. Ces points d’eau ont été complétés par l’installation de 5 lave-mains, 2 blocs sanitaires et 2 lavoirs.
« Ce projet, qui s’est terminé il y a seulement quelques mois, a permis d’améliorer la situation sanitaire, notamment chez les enfants. Les communes concernées peuvent compter jusqu’à 30 000 personnes. L’impact de notre action a donc été majeur. »
Xavier Guiavarc’h, président d’Amitié Madagascar Bretagne
Former et sensibiliser pour pérenniser les investissements
Les bonnes relations qu’entretient Amitié Madagascar Bretagne avec les autorités locales et la population favorisent la réalisation de tels projets mais également leur pérennité. Une association des usagers de l’eau a ainsi été créée, qui vise à former et à sensibiliser les bénéficiaires sur l’importance de l’eau potable et sa gestion.
L’association effectue également une visite annuelle des travaux réalisés ou en cours afin de s’assurer de leur conformité, contribuant ainsi également à la pérennité de ces installations.
Le coût de l’opération s’élève à 161 884 euros, financé à 50 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne soit une aide de 80 942 euros.
Déployer l'action
Plus récemment, l’association vient d’achever l’installation de toilettes dans un collège de 1 500 élèves dans la commune de Sonira Ivongo, sur la côte est de Madagascar. Elle vient aussi de déposer une demande de subvention auprès de l’agence de l’eau Loire-Bretagne pour poursuivre le déploiement de points d’eau et la construction de sanitaires en 2022.
Ouest Allier Burkina Faso améliore l’accès à l’eau des Burkinabè

Ouest Allier Burkina Faso, association créée en 2001 à Désertines, présente un projet de 16 forages, soutenu à hauteur de 50 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.
« Ouest Allier Burkina Faso a pour objectif d’améliorer l’accès à l’eau dans ce pays. Notre association s’est créée il y a plus de 20 ans et compte à présente 100 adhérents. »
Michel Gervais, président d’Ouest Allier Burkina Faso
Créer et rénover des forages pour améliorer l’accès à l’eau potable
Le projet porté par Ouest Allier Burkina Faso soutenu par l’agence de l’eau Loire-Bretagne a permis la restauration de 11 forages sur la commune de Meguet et la création de 5 forages neufs sur la commune de Pilimpikou, très étendue et où les populations peuvent être amenées à faire plusieurs kilomètres pour accéder à l’eau.
« Ce projet, qui s’est terminé il y a seulement quelques mois, a permis de donner accès à l’eau potable à plus de 5 000 personnes. »
Michel Gervais, président d’Ouest Allier Burkina Faso
Et les gérer durablement
Pour chaque forage neuf ou réparé, un comité de gestion a été mis en place. Celui-ci veille notamment à l’entretien du forage dans le temps et intervient lorsqu’un investissement est nécessaire, assurant ainsi la pérennité de l’ouvrage.
Le coût de l’opération s’élève à 60 700 euros, financé à hauteur de 50 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne soit 30 350 euros d'aides.
Depuis ses débuts, l’association a réalisé 39 forages et en a réhabilité 164, permettant ainsi aux populations de Pilimpikou et Meguet - environ 45 000 personnes - un accès plus rapide à l’eau potable.
Pour 2022, Ouest Allier Burkina Faso anticipe la création de 4 forages neufs supplémentaires ainsi que d’un château d’eau et de deux bornes d’accès à l’eau. Le dossier est actuellement à l’étude au sein de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.
Les aides de l'agence de l’eau Loire-Bretagne
3 millions d’euros d'aides à l’international en 2021
Hervé Giliard

© Jean-Louis Aubert
« L’agence de l’eau Loire-Bretagne partage ses moyens humains, intellectuels et financiers pour faciliter l'accès de tous à une eau potable de qualité et à un assainissement approprié par le biais de la coopération institutionnelle et de la coopération de solidarité. La loi Oudin-Santini du 9 février 2005 autorise les agences de l’eau à financer des actions de solidarités internationales dans la limite de 1 % de leurs ressources dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. En 2021, l’agence de l’eau Loire-Bretagne a apporté son soutien à 39 projets portés par des collectivités territoriales et des associations telles qu’Initiative Développement, malgré une situation complexe du fait de la pandémie. »
Hervé Gilliard, chargé des relations internationales à l’agence de l’eau Loire-Bretagne
Sur les 39 projets aidés en 2021 par l'agence de l'eau Loire-Bretagne :
- 90 % des demandes concernaient l’Afrique (Burkina Faso, Sénégal ou encore Madagascar), conformément aux priorités de l’aide publique au développement de la France,
- 60 % des dossiers étaient relatifs uniquement à l’alimentation en eau potable,
- 30 % des dossiers étaient relatifs à l’alimentation en eau potable et à l’assainissement,
- 10 % des dossiers concernaient uniquement l’assainissement.
Le Forum mondial de l’eau en un clin d’œil

Le Forum de Dakar, du 21 au 25 mars 2022, est le 9ème Forum mondial de leau. Il s’inscrit dans la perspective de la conférence mondiale sur l’eau prévue à l’ONU en mars 2023 pour l’examen, à mi-parcours, de la réalisation des objectifs de la décennie internationale d’action sur l’eau et le développement durable (2018-2028).
Résolument tourné vers les solutions, il vise à mobiliser sur l’enjeu de « la sécurité de l’eau pour la paix et le développement », en déclinant quatre priorités autour desquelles seront organisées différentes sessions :
- la sécurité de l’eau et l’assainissement,
- l’eau pour le développement rural,
- la coopération internationale,
- les outils et moyens (financement, gouvernance, gestion des innovations et des connaissances).
Les agences de l’eau et les comités de bassin participeront à plusieurs sessions lors du forum mondial de l'eau pour valoriser à la fois leurs retours d’expériences dans la politique de l’eau déployée sur leurs bassins, mais aussi mettre en lumière leur soutien aux projets d’accès à l’eau et au développement de la gestion intégrée auprès des pays du Sud. Interviendront lors de ces sessions des représentants des comités de bassin et des agences de l’eau ; et la parole sera largement donnée à des partenaires et/ou bénéficiaires de projets cofinancés.