Réduire les pollutions à la source

L’agence de l’eau Loire-Bretagne privilégie la réduction des pollutions à la source en soutenant financièrement et techniquement les collectivités et les acteurs économiques dans leurs projets de prévention. Elle aide à la mise aux normes des stations d'épuration et à la réduction des pollutions agricoles et industrielles, et sensibilise les acteurs aux enjeux de la qualité de l'eau.

Une fois les cours d’eau, nappes phréatiques ou littoraux contaminés, les opérations de dépollution mobilisent des moyens techniques complexes et coûteux. Comparé aux investissements nécessaires pour éviter la pollution dès le départ, le prix à payer pour réparer les dégâts est toujours bien plus élevé, sans garantir un retour à l’état initial des milieux naturels.

Préserver aujourd'hui l'eau de demain : un impératif économique autant qu'environnemental.

LoicObled-creditStephaneHussein_2I1A8607-WEB320.jpgLoïc Obled, directeur général de l'agence de l'eau Loire-Bretagne :

Les chiffres sont là : le coût des événements naturels liés à la dégradation de l’environnement a atteint 5 milliards d’euros en 2024 pour les assureurs français. Ces sinistres, souvent aggravés par la pollution des eaux et des sols, pèsent lourdement sur les collectivités, les entreprises, et sur le prix final de l’eau. Dans le même temps, le prix moyen global de l’eau s’élève aujourd’hui à 4,69 €/m³ TTC, et les besoins d’investissement pour maintenir un assainissement performant laissent présager une hausse durable.

Face à cette situation, une évidence s’impose : agir en amont coûte beaucoup moins cher que dépolluer. Le coût moyen du traitement des eaux usées atteint déjà 2,37 €/m³, sans compter le renouvellement des réseaux. À l’échelle nationale, plus de 2,4 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour la dépollution des eaux et des sols. Ces sommes pourraient être en grande partie évitées si les pollutions étaient limitées à la source.

C’est tout le sens de l’action de l’agence de l’eau Loire-Bretagne : accompagner les collectivités et les acteurs économiques dans des solutions préventives, efficaces et durables. 

              Priorité aux solutions de réduction des pollutions à la source

L’agence de l’eau encourage prioritairement le préventif plutôt que le curatif. Pour éviter les traitements coûteux et énergivores, il est essentiel de faire en sorte que la pollution ne se mélange pas à l’eau.

Quelles mesures mettre en œuvre ?

montage photos illustration gestion de l'eau

© Une image à part / Agence de l'eau Loire-Bretagne

  • Optimiser les procédés industriels en remplaçant les technologies fortement consommatrices d’eau par des solutions plus sobres, voire des procédés « à sec », afin de limiter la quantité d’effluents et donc de polluants rejetés.
  • Agir sur les produits et matières premières en privilégiant des composants exempts de micropolluants ou en adaptant les formulations pour réduire l’impact de leur usage.
  • Encourager de nouvelles pratiques agricoles comme l’agriculture raisonnée, voire sans intrants chimiques, en substituant par exemple le désherbage mécanique à l’usage de produits phytosanitaires, pour protéger plus efficacement les ressources destinées à l’eau potable.

Thomas Viloingt, chargé de mission expertise agricole, agence de l'eau Loire-Bretagne :

photo portrait de Thomas Viloingt, agence de l'eau Loire-Bretagne

Thomas Viloingt

© Aelb

« La conversion à l’agriculture biologique (CAB), transition vers un système vertueux pour la ressource en eau et la biodiversité, est financée sur tout le bassin Loire-Bretagne. L’agence de l’eau contribue ainsi à répondre à l’objectif national d’atteindre 18 % de la surface agricole utile (SAU) en agriculture biologique d’ici 2027, fixé dans le cadre du plan stratégique national (PSN). »

  • Promouvoir l’évolution des habitudes au quotidien que ce soit chez les particuliers ou dans les entreprises, par exemple en préférant le balayage manuel au lavage à grande eau, afin de réduire les apports polluants.
  • Gérer les eaux pluviales à la source en favorisant leur infiltration directement dans le sol, avant qu’elles ne ruissellent sur des surfaces polluées et n’emportent des contaminants vers les nappes et les cours d’eau.

Vincent Nalin, chargé de mission Eaux pluviales à l'agence de l'eau :

photo portrait de Vincent Nalin, agence de l'eau Loire-Bretagne

© Aelb

« En 2024, c'est 204 opérations de gestion intégrée des eaux pluviales qui ont bénéficié d’aides, permettant d'infiltrer les eaux pluviales de 1,2 millions de m2 en ville. La solution curative alternative aurait été la construction de bassins de stockage temporaires de milliers de m3, mais leur coût est très supérieur, renforçant ainsi l’importance de la prévention en amont qui apporte de plus de multiples avantages pour la qualité de vie et la santé des habitants. »

Pour les collectivités

  • Il est important de rechercher les émetteurs de micropolluants dans les réseaux d’assainissement pour faire en sorte que la pollution soit traitée et éliminée chez l'émetteur avant qu'elle ne rejoigne le réseau collectif puis la station, qui n'est généralement pas équipées pour les éliminer efficacement.
Exemple avec Loire Forez agglomération
logo de Loire Forez Agglomération

L'agence de l'eau Loire-Bretagne a soutenu, sur la période 2022-2024, la première opération collective de réduction des micropolluants dans le cadre du plan micropolluants de Loire Forez agglomération (LFA).

Avec l'appui du bureau d'études SEPIA, la collectivité a d'abord réalisé l'inventaire des activités économiques susceptibles d'émettre des micropolluants sur son territoire. Puis, ces sites ont fait l'objet d'un classement en fonction de leur taille, de la typologie des activités, de problèmes de rejets éventuellement constatés et de leur situation géographique.

Au total, une trentaine d'établissements se sont engagés dans des travaux de réduction des micropolluants et/ou de prévention des pollutions accidentelles. L’agence de l'eau a accompagné certains projets pour un total d’environ 350 000 euros d’aides (aides à l'animation comprises) et plus d’une centaine de kilos de micropolluants évités au milieu, chaque année.

Le second volet de l'opération en préparation pour la période 2025-2027 flèche également les économies d'eau et la gestion intégrée des eaux pluviales.

ReseauREGARD_macrodechets.PNGREGARD : un réseau technique pour accompagner les collectivités du bassin à agir contre les déchets plastiques dans les réseaux urbains

 

Le Centre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE) et l’Office international de l’eau (OIEau) ont créé et animent un nouveau réseau thématique, le réseau REGARD. Axé autour de la pollution des réseaux d’eaux pluviales et d’assainissement par les macrodéchets, ce réseau, soutenu par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, a trois objectifs principaux :

  • établir un réseau de collectivités et d’experts à l’échelle du bassin Loire-Bretagne
  • accompagner la mise en œuvre d'actions de lutte contre les macrodéchets plastiques
  • produire et mettre à disposition des ressources de référence

Ce réseau propose aux collectivités et aux exploitants de réseaux urbains de les soutenir dans une démarche de lutte contre les macrodéchets plastiques avec un appui scientifique et technique, des conseils indépendants, la mise en place d’actions et des ressources et références à disposition.

Toutes ces actions permettent de développer une stratégie efficace et pérenne de lutte contre ces macrodéchets.

Les redevances, un levier anti-pollution

Les redevances des agences de l’eau sont un levier financier essentiel pour accompagner des projets de lutte contre la pollution. Elles jouent également un rôle incitatif, invitant les acteurs à revoir leurs pratiques pour réduire leurs pollutions et, ainsi, alléger leurs redevances. Ces mécanismes encouragent une gestion plus responsable et durable de l’eau.

Entreprises & industries

  • La redevance Pollution d’origine non domestique vise à inciter les acteurs à diminuer leurs rejets de polluants, soit par l’amélioration de leurs procédés industriels grâce à des technologies propres, soit par l’optimisation de leurs dispositifs d’épuration.

Collectivités

  • La redevance Performance des systèmes d’assainissement collectif vise à encourager les collectivités à améliorer en continu le fonctionnement de leurs systèmes d’assainissement.

Acteurs agricoles

  • La redevance Pollution élevage vise à inciter l’adoption de nouvelles pratiques pour diminuer la quantité de pollution générée par les animaux et rejetée dans les milieux naturels.
  • La redevance Pollutions diffuses vise à encourager la réduction de la pollution des milieux ainsi que la diminution de l’exposition des personnes aux risques liés aux substances phytosanitaires.

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