Maine-Loire-Océan, une situation très dégradée
Le sous-bassin Maine-Loire-Océan regroupe les bassins du Loir, de la Sarthe et de la Mayenne jusqu’à la confluence avec la Loire, de la Loire aval et ses affluents depuis l’aval de Chinon jusqu’à l’estuaire,ainsi que les bassinscôtiers vendéens. C’est un territoire de 34 600 km². 13 % des cours d’eau y sont en bon état écologique.
13 % des cours d’eau en bon état écologique et 39 % en état moyen
Les cours d’eau en bon état se situent plutôt au nord du sous-bassin, c’est-à-dire dans les secteurs bocagers de l’amont ou ceux avec une hydrologie plus favorable. Les pressions sont plus fortes dans la partie aval du territoire, depuis le Maine-et-Loire jusqu'à la côte, avec des conditions hydrologiques défavorables, une présence humaine et une activité économique très importantes. C’est le secteur le plus dégradé du bassin Loire-Bretagne.
Le territoire a subi de nombreux aménagements (barrages, chaussées, plans d’eau, prélèvements, drainage, rectification des cours d’eau,...) aggravant les déficits à l’étiage et l’eutrophisation, même si les capacités épuratoires se sont partout améliorées. La résultante de ces pressions exercées sur les milieux s’exprime fortement dans les cours d’eau notamment sur le paramètre oxygène dissous particulièrement pénalisé à l’étiage, avec conjointement de nombreux déclassements par les nutriments et une biologie comprenant peu de bons indices poisson principalement en Loire-Atlantique, Maine et Loire et Vendée.
Aucun des plans d’eau n’est en bon état, avec des problèmes d’eutrophisation liés aux excès de nutriments.
Douze des quatorze masses d’eau estuariennes et côtières sont en bon état écologique.
Évaluation 2017 de l'état écologique des eaux de surface - Maine-Loire-Océan
Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2015 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne
Nitrates, pesticides, quantité : moins de la moitié des eaux souterraines en bon état
47% des eaux souterraines sont en bon état. Si ce taux global est proche de celui de 2013, il y a une nette tendance à l’augmentation du nombre de masses d’eau déclassées par les pesticides en lien avec la meilleure connaissance des molécules. Une tendance qui devrait conduire à des déclassements dans beaucoup de secteurs en bon état actuellement.
Évaluation 2017 de l'état chimique des eaux souterraines - Maine Loire-Océan
Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2012 à 2017
À l’est du sous-bassin, les sables et grés du Cénomanien captif faisant l’objet d’un important programme de maîtrise des prélèvements montrent un retour au bon état quantitatif.
Évaluation 2017 de l'état quantitatif des eaux souterraines - Maine Loire océan
Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2012 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne
Des actions qui portent leurs fruits !
Amélioration de la qualité des eaux superficielles et côtières pour les macropolluants
Évolution des rendements épuratoires des stations d'épuration en Pays de la Loire de 2007 à 2015
août 2020
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
L’amélioration des performances épuratoires se poursuit en Pays de la Loire même si les faibles débits des cours d’eau à l’étiage, notamment en Vendée et Loire-Atlantique, constituent un frein à l’atteinte du bon état. La mise en service d’une nouvelle station d’épuration de 13 500 équivalent-habitants à Chantonnay sur la Mozée en Vendée a ainsi permis dès 2011 de fortement réduire les flux et diviser par deux les concentrations moyennes en phosphore mesurées dans le cours d’eau.
Sur le littoral, la mise en place d’un bassin tampon de 1000 m3 au droit du poste de relèvement de La Normandelière, situé au Sud de Brétignolles-sur-Mer (85) s’est traduite par le passage du site de pêche à pied local d’une recommandation sanitaire « Déconseillé » à « Toléré » en 2018 et 2019.
Effacements et contournements de plans d’eau en Mayenne
En Mayenne une forte dynamique de restauration de la continuité écologique a été mise en place, le bassin du Vicoin a reçu un trophée de l’eau en 2017 pour la restauration complète de la continuité sur le drain principal du cours d’eau. Il a aussi été précurseur pour la suppression des plans d’eau avec l’effacement de celui de Saint-Berthevin dès 2008. De nombreux plans d’eau ont depuis été effacés ou contournés dans le département.
Les sites concernés montrent une nette amélioration des populations piscicoles comme c’est le cas pour les suivis réalisés sur le site de Montsûrs.
Suppression des clapets du plan d'eau de Montsûrs et de son déversoir aval
Sur la Jouanne en Mayenne
© Scop - Hydro Concept
Les premiers suivis réalisés sur le site du contournement du plan d’eau d’Argentré montrent également de bons résultats.
Adaptation au changement climatique face à la baisse des nappes en Maine-et-Loire
Le syndicat de bassin de l’Authion et de ses affluents, sur près de 2 km du Lathan, a restauré la continuité écologique, diversifié les habitats aquatiques, diminué la largeur et l’enfoncement du lit par une recharge granulométrique importante. Le but était à la fois de rétablir l’ensemble des fonctionnalités du cours d’eau, de lui redonner les capacités de débordement et de recharge de la nappe alluviale, dans un contexte de baisse chronique de niveau, encore accentué en 2017.
Les suivis piézométriques mis en place montrent l’efficacité des actions menées sur le niveau de la nappe d’accompagnement dès la première année.
De l’autre côté de la Loire, constatant en 2017 la baisse accrue du niveau de la nappe dans laquelle elle prélevait, la coopérative des producteurs légumiers « Rosée des champs » a investi dans le recyclage des eaux de son process de lavage pour une économie de 20 % de son prélèvement d'eau.
Quelles priorités pour demain ?
En cohérence avec le niveau de dégradation des eaux et les forts enjeux littoraux, le coût prévisionnel du programme de mesures associé au Sdage est particulièrement élevé dans le sous-bassin Maine-Loire-Océan. Avec 1 100 millions d’euros sur les six années 2016 à 2021, il représente à lui seul près de 40 % des dépenses estimées pour l’ensemble du bassin Loire-Bretagne. Le premier facteur limitant l’atteinte du bon état reste l’hydrologie et l’ensemble des acteurs doivent à la fois se mobiliser sur ce levier et simultanément sur la restauration des milieux aquatiques, sur les pollutions agricoles et l’assainissement.