Vilaine et côtiers bretons : d’est en ouest une situation contrastée

Le sous-bassin Vilaine et côtiers bretons couvre l’ensemble des bassins des petits fleuves côtiers de Bretagne ainsi que le bassin de la Vilaine, soit 30 000 km². Ses 3,3 millions d’habitants en font le 2e plus peuplé de Loire-Bretagne. Avec 31 % des cours d'eau en bon état et 41 % en état moyen, c’est aussi l’un des moins dégradés. Mais d'Ouest en Est, la situation varie très fortement.

A l’ouest, des eaux de surface plutôt en bon état

32 % des eaux de surface (cours d’eau, plans d’eau et eaux littorales) sont en bon état écologique et 42 % en état moyen.

La carte fait apparaître un gradient important d’ouest en est : des cours d'eau plutôt en bon état à l'ouest d'un axe reliant Saint-Brieuc à Lorient, et très dégradés à l'est de ce même axe. 50 % des déclassements sont  liés à la biologie, avec une répartition égale entre les indices diatomées, macro-invertébrés et poissons.

Les nitrates, avec un seuil fixé à 50 mg/l pour les cours d’eau, déclassent seulement 13 % des cours d’eau.

Seuls 2 plans d'eau sur les 37 que compte le territoire sont en bon état (ou bon potentiel), les apports de nutriments, et plus particulièrement de phosphore, entraînant une dégradation systématique des plans d’eau de ce territoire.

65 % des eaux littorales sont en bon état. La cause première de déclassement est la prolifération d’algues vertes. Mais les suivis mis en place dans le cadre du plan national de lutte contre les marées vertes montrent que, par rapport au début des années 2000, tous les flux d’azote des bassins contributeurs sont à la baisse, dans des proportions variables, et certaines baies atteignent l’objectif fixé par le Sdage pour 2015. L'effort est à poursuivre pour un bon état en 2017 ou 2021.

Évaluation 2017 de l'état écologique des eaux de surface - Vilaine et côtiers bretons

Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2015 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne

 62,5 % des eaux souterraines en bon état

Neuf des ving-quatre masses d’eau souterraine sont déclassées, huit pour des problèmes de nitrates uniquement, une par les nitrates et les pesticides.

Évaluation 2017 de l'état chimique des eaux souterraines - Vilaine et côtiers bretons

Date carte : 14 août 2020 - Période de données : 2012 à 2017 - © Agence de l'eau Loire-Bretagne

Des actions qui portent leurs fruits !

Améliorer la qualité des eaux superficielles et côtières pour les macropolluants

Évolution de la demande biochimique en Oxygène entre 2008 et 20019

Évolution de la demande biochimique en Oxygène (DBO5) entre 2008 et 20019 -Entre 2008 et 2019, le maximum de DBO5 varie de 0,5 à 3 mg/litre. Avant 2015, date de la mise en service de la nouvelle station d'épuration de Plouguin dans le Finistère , elle est en moyenne d'environ 1,75 mg/l. Après la mise en place de la station, la moyenne est d'environ 1,3 mg/l
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Résultats des analyses de qualité, sur le Garo, à 4 km de la station d'épuration de Plouguin (29)

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

À Plouguin dans le Finistère, le remplacement d’une lagune d'une capacité de 1 200 équivalent-habitants par un traitement plus performant par boues activées d’une capacité de 2 100 équivalent-habitants a permis de diviser par trois les flux rejetés dans le cours d’eau.

Cette amélioration du système d’assainissement est visible sur les résultats de la qualité des eaux du Garo au niveau du point du suivi de la qualité situé quatre km à l’aval du rejet de la station d’épuration (graphique d’évolution de la DBO5).

Améliorer la continuité écologique (interface terre/mer) sur le marais de Dol de Bretagne

Le marais de Dol est un vaste espace de 120 km² au sud de la Baie du Mont St Michel. Il est situé en aval de plusieurs bassins versants présentant plus de 560 km de cours d’eau pour une surface totale de 450 km² (marais inclus). Cet espace présente des caractéristiques particulières dont la première est d’être situé sous le niveau de la mer. Les principaux cours d’eau du marais sont inscrits dans l’arrêté fixant la liste des cours d’eau nécessitant des actions pour restaurer  la continuité écologique (transport des sédiments et circulation des poissons). La zone est totalement inclue dans la zone d’action prioritaire (ZAP) au titre de l’anguille. Il est nécessaire d’y assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs dont l’anguille.

Nombre d'anguilles capturées

Évolution du nombre d'anguilles capturées par station dans le marais de Dol de Bretagne : 48 en 218 et 232 en 2019 à la station Les Longrais - 9 en 2018 et 43 en 2019 à la station St Benoît - 23 en 2018 et 30 en 2019 à la station Guyoult aval - 353 en 2018 et 427 en 2019 à la station Guyoult Haut Pont - 73 en 2018 et 136 en 2019 à la station Cardequin - 38 en 2018 et 296 en 2019 à la station Blanche
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Évolution de 2018 à 2019 par station du marais de Dol de Bretagne

© Agence de l'eau Loire-Bretagne - Source : SBCDol

En 2016, la continuité écologique n’était pas assurée au niveau des ouvrages littoraux tant la problématique est complexe. En février 2017, des cales ont été placées afin de maintenir entrouvert un battant d’une porte à flot durant la marée haute ce qui a permis le passage des civelles et d’autres poissons migrateurs.

Les suivis du nombre d'anguille permettent aujourd’hui de percevoir des tendances à la hausse du recrutement des jeunes anguilles tout en démontrant la faisabilité des protocoles d’ouverture et le bon dimensionnement des aménagements. L’ensemble de ce travail s’est réalisé collectivement, ce qui a permis une validation et une acceptation de la démarche dans un contexte pourtant peu favorable au départ.

Le programme Breizh Bocage

Le programme Breizh Bocage est destiné principalement aux agriculteurs, mais également aux propriétaires fonciers. Il a pour objectif de restaurer le maillage bocager existant par la création de nouvelles haies ou la restauration de vieilles haies éparses. En plus de sa capacité de filtration des eaux, le bocage présente de nombreux intérêts comme la protection des cultures et du bétail, le maintien ou le développement de la biodiversité, la production de bois (chauffage, bois d’œuvre)… De plus, les haies sur talus, bien implantées, permettent de réguler les eaux et de freiner l'érosion et ainsi de limiter les transferts de polluants vers les cours d’eau.

En 2019, le syndicat mixte du bassin de la Seiche a planté 20,5 km de haies dont 49 % sur talus. Depuis le lancement de ce programme en 2010, 260 km de haies ont été créées sur le bassin versant de la Seiche par les différents maîtres d’ouvrage.

Photos d'illustration
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Recréation de haies et de talus pour limiter le ruissellement sur le bassin versant de la Seiche

© É. Goueset / SMBV

Quelles priorités pour demain ?

Les priorités sont fixées en identifiant les cours d’eau proches du bon état et en analysant les pressions à l’origine de leur déclassement. Sur les 268 cours d’eau qui n’ont pas atteint le bon état aujourd’hui, on estime que 110 cours d’eau (soit 41 %) pourraient atteindre le bon état en 2027, dont 37 masses d’eau « prioritaires » sur lesquelles on peut agir efficacement et rapidement. Cette analyse permet de décliner de façon opérationnelle, dans les contrats territoriaux par exemple, les actions du programme de mesures associé au Sdage dans les domaines de l’assainissement, de la restauration des milieux aquatiques et de la réduction des pollutions d’origine agricole.

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