Réseaux d’eau et d’assainissement, enjeux et pistes de solutions
Trouver des solutions pour lutter contre les fuites, améliorer la performance des services publics d’eau et d’assainissement, c’est l’objectif de la première séquence des assises de l’eau engagées par le premier ministre. Trois réunions d’échanges avec des acteurs de l’eau ont été organisées par le comité de bassin Loire-Bretagne pour échanger sur les enjeux, mettre en avant les bons exemples de gestion des réseaux d’eau et d’assainissement. Éclairage.
Des réseaux d’eau et d’assainissement vieillissants
Pour desservir la population en eau potable, transporter les eaux usées, la France comprend des milliers de km de réseaux souterrains. Le bassin Loire-Bretagne représente 34 % du linéaire métropolitain avec environ 340 000 km de réseaux d’eau potable et 82 000 km pour les eaux usées. La plupart des canalisations, créées dans les années 65 à 80 pour faire face au développement péri urbain et du littoral, sont vieillissantes. Elles peuvent occasionner des fuites d’eau : les pertes sur les volumes prélevés sont estimées à 16 % en Loire-Bretagne et 21 % à l’échelle nationale. Sur les réseaux d’eaux usées, des infiltrations d’eaux claires peuvent nuire à la bonne épuration des effluents.
Le renouvellement de ces infrastructures est un enjeu financier considérable pour les collectivités qui en ont la charge. Le besoin en travaux est estimé à 1,5 milliard par an en Loire-Bretagne.
Pistes de solutions et exemples à suivre
S’organiser, mutualiser pour mieux gérer
Confrontées à une ressource en eau plus rare sur la façade atlantique et en Poitou-Charentes, les collectivités de l’Ouest du bassin, se sont organisées pour gérer collectivement leur alimentation en eau potable. Elles se sont structurées pour mieux gérer leur ressource dans la durée, mutualiser leur ingénierie et perdre le moins d’eau possible. C’est le cas, par exemple de Vendée eau. Le prix de l’eau est adapté pour assurer un renouvellement optimal des réseaux.
Le résultat est là : le rendement des réseaux d’eau potable est, en 2015, de plus de 85 % à l’Ouest du bassin et s’approche des 90 % dans certains départements. A l’est du bassin, où les collectivités sont peu structurées, les résultats sont moins bons.
Le rendement est un indicateur simple qui permet d’apprécier les performances d’un réseau. C'est le rapport entre la quantité d’eau utilisée et celle introduite dans le réseau.
Mieux connaître le patrimoine de réseaux
La connaissance de l’emplacement des réseaux, de leur nature, âge et état, est un préalable pour localiser les fuites d’eau et réaliser les investissements là où ils sont le plus efficaces. Mais " 42% des élus font le constat d'un déficit de connaissance des réseaux d'eau et d'assainissement " (source - assises de l'eau - enquête auprès de 2 500 maires - Mai 2018).
La communauté de communes de Loches Sud Touraine l'a bien compris. Elle a investi dans un diagnostic de ses réseaux. A découvrir en vidéo !
Gestion durable des réseaux d’eau potable et d’assainissement - Communauté de communes Loches Sud Touraine (37)
Vidéo - Gestion durable des réseaux d’eau potable et d’assainissement - Communauté de communes Loches Sud Touraine (37)
La communauté de communes Loches Sud-Touraine a réalisé un état des lieux fin de ses réseaux d’eau potable et d’assainissement. Objectif : mieux les connaître pour mieux les gérer. Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017
Description longue de la vidéo
juin 2017
© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne
Le syndicat intercommunal d'alimentation en eau de Pannecière (SIAEPA) dans la Nièvre, a augmenté fortement le rendement de son réseau suite à un diagnostic, la pose de compteurs par secteurs et la mise en place d'une équipe d’intervention rapide. Passer d'un rendement de 50 à 83 %, c'est une vraie réussite pour un petit syndicat d'un peu plus de 2 000 habitants qui gère son eau en régie. Elle montre que des améliorations sont possibles même en milieu rural.
Aider à la prise de conscience des enjeux et de la nécessité d’adapter le prix de l’eau
Certaines collectivités n’intègrent pas le renouvellement des réseaux d’eau potable, d’assainissement ou la lutte contre les fuites dans le prix de l’eau. Cela se traduit par un prix de l’eau très bas, des pertes d'eau de plus en plus élevées.
Faire prendre conscience de la nécessité de pratiquer un prix adapté - gage de qualité du service - est un des leviers proposé. Les consommateurs doivent comprendre que ce n’est pas l’eau que nous payons mais le service de l’eau.
Un autre levier est de sensibiliser plus globalement sur les enjeux. Il s'agit, par exemple de montrer l'interêt de mieux en compte les déversements par temps de pluie ou l'importance, pour soulager les réseaux et les stations d'épuration, de gérer la pluie là où elle tombe.
Le conseil départemental de Loir-et-Cher incite et sensibilise les communes à la gestion patrimoniale de leurs réseaux. Une action à découvrir en vidéo.
Eau potable : un patrimoine à gérer
Vidéo - Eau potable : un patrimoine à gérer
Un outil de connaissance et de suivi du patrimoine eau potable est mis à la disposition des 129 collectivités du Loir-et-Cher. L'enjeu est double : anticiper le renouvellement nécessaire des équipements de distribution d'eau potable et maîtriser l'évolution du prix de l'eau facturé aux abonnés. Le Conseil général du Loir-et-Cher est lauréat des Trophées de l'eau 2013.
Description longue de la vidéo
octobre 2013
© Anaïs Production - Agence de l'eau
Favoriser la solidarité urbain rural
Des petites collectivités ont des difficultés structurelles: habitat dispersé, faible densité de population, exode rural, résidences secondaires... Un prix de l'eau adapté à leur contexte peut s'avérer insuffisant pour faire face aux investissements nécessaires. Faire appel à la solidarité urbain-rural pourrait être une piste de solutions.
Éclairage sur les réseaux d'eau potable
Depuis son captage dans le milieu naturel jusqu’au robinet, l’eau emprunte de nombreuses infrastructures :
- ouvrage de prélèvement (captage, puits...) ;
- usine de traitement pour rendre l’eau potable ;
- réservoirs ou châteaux d'eau pour stocker l’eau et sécuriser l’approvisionnement de la population ;
- robinetterie pour faciliter la maintenance et l’entretien des réseaux ;
- compteurs pour piloter et alerter des fuites ;
- branchement pour raccorder l’abonné au réseau de distribution et compteur pour mesurer la consommation individuelle.
Ces infrastructures sont reliées par un réseau souterrain de canalisations.
En Loire-Bretagne, une bonne part des canalisations ont été posées dans les années 65 à 85 et sont en PVC collé, fragile. Elles sont en fin de vie aujourd'hui.