Peut-on faire de l’agriculture avec juste de l’eau de pluie ?

Vidéo - Peut-on faire de l’agriculture avec juste de l’eau de pluie ?

Ce spot TV fait partie de la campagne de communication « A la source », composée de 14 programmes courts inédits diffusés sur France Télévisions du 9 septembre au 4 octobre 2024 sur France 2, France 3 et France 5. Ces spots coproduits par les agences de l’eau et le Ministère de la Transition écologique couvrent des actions déployées sur toute la France métropolitaine.

février 2025

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Retrouver « À la source » avec les agences de l'eau. Chaque geste compte préservons les ressources.

[Musique]

[Voix off] Peut-on faire de l’agriculture avec juste de l’eau de pluie ?

Entre Rennes et Nantes, Virginie Roussel cultive en bio des légumes locaux et « exotiques » sur 5 000 m2 de sols, dont 1 600 m2 couverts par des serres.

Pour l’arrosage, elle aurait pu installer des forages, elle a préféré utiliser l’eau de pluie.

Ses quatre serres sont accolées deux à deux.

Entre les serres de chaque paire, Virginie a installé une gouttière.

L’eau de pluie s’y écoule, et rejoint un bassin qui a été récemment agrandi : il fait aujourd’hui près de 500 m3.

Malgré l’évaporation, l’eau de pluie stockée permet à Virginie Roussel d’être autonome pour l’arrosage de ses légumes.

Plus aucun prélèvement dans le milieu naturel !

C’était « À la source » avec les agences de l'eau. Chaque geste compte préservons les ressources.

Grandes cultures : produire mieux

Vidéo - Grandes cultures : produire mieux

Une expérimentation réalisée avec 55 céréaliers de l'Ouest de la France montre qu'il est possible de concilier économie d'intrants (fertilisants et pesticides) et rentabilité de l'exploitation. Expérimentation réalisée par la fédération régionale des centres d'initiatives et de valorisation de l'agriculture et du milieu rural, FRCIVAM Pays de la Loire (44). Action lauréate des Trophées Loire-Bretagne 2013

octobre 2013

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Dans quatre régions françaises : la Bretagne, les Pays de la Loire, Poitou-Charentes, et ici dans le Centre, les fédérations régionales des centres d'initiatives et de valorisation de l'agriculture et du milieu rural, ont aidé 55 agriculteurs a testé des systèmes de culture économes en intrants. Explication et résultats.

Benoît Drouin, Président du réseau agriculture durable des CIVAM : le réseau est né dans les années 50. C’est donc un réseau issu des mouvements d’éducation populaires et progressivement nous sommes venus à travailler en groupe d’agriculteurs sur des thématiques très agricoles et toujours en lien avec la société civile. C’est pour cela que tous les problèmes de qualité de l’eau, de rapport avec la société nous ont toujours paru importants. 

(musique, à l’image : vaches dans un pré, et cultures)

Alexis de Marguerye, chef de projet-réseau agriculture durable des CIVAM : il y avait plusieurs objectifs, le premier était d’accompagner les agriculteurs dans la réduction de leurs intrants et formaliser les techniques d’accompagnement. On a produit un cahier, un mémento destiné aux agents de développement pour formaliser les techniques d’animation. Un deuxième objectif pour répondre à des enjeux eau en faisant l’écho à la directive cadre sur l’eau, mais aussi à l’énergie, la directive « 3x20 » avec l’objectif  de 20 % de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2020, et le plan Ecophyto, avec la réduction de 50% de l’usage des pesticides d’ici 2018. On a construit un cahier des charges visant à promouvoir des systèmes permettant d’atteindre ces résultats. Nous proposons maintenant ce cahier des charges au ministère, pour qu’il puisse être instruit dans la PAC post 2013, mais aussi aux collectivités territoriales qui auraient envie d’accompagner des politiques de développement sur leur territoire, et aux agences de l’eau pour les problèmes dans les aires d’alimentation de captage en eau potable.

(musique, à l’image : plantations de maïs)

Sébastien Lallier, agriculteur céréalier à la Chapelle-du-Noyer (28) : je connaissais des agriculteurs qui étaient partants pour aller dans ce groupe. Ils m’ont invité à aller à une première réunion et j’ai trouvé le sujet intéressant. Par la suite je me suis moi-même intégré à ce groupe. J’avais vraiment la volonté d’économiser les intrants. Je savais que j’allais le faire. Je voulais aussi diversifier mes cultures car je n’avais que trois cultures sur mon exploitation : le blé, l’orge d’hiver et le colza. J’avais déjà l’idée d’une nouvelle culture, le tournesol, et avec l’entrée dans ce groupe finalement j’ai été bien plus loin que prévu dans la réduction des intrants. J’ai été bien plus dur que ce j’avais prévu initialement. L’important c’est de savoir que réduire les utilisations d’intrants tout en gardant économiquement une démarche correcte, c’est réalisable. Et plus la technique va être connue, plus cela sera facile à généraliser et à être adapté sur d’autres exploitations.

Alexis de Marguerye : on a une diversité de raisons, pour lesquelles les agriculteurs sont venus. Parfois pour des problèmes sanitaires suite à une désintoxication suite à l’utilisation des pesticides. Parfois pour réduire leur coût et faire des économies sur les engrais, les pesticides qui coûtent cher. Parfois pour ne pas subir la réglementation, parce que de toute façon il faudra tendre vers cela, et plutôt que de subir des choses assez technocratiques, proposons quelque chose sur une construction agronomique cohérente avec assez de souplesse agronomique pour pouvoir piloter dans les fermes mais qui puissent garantir des résultats satisfaisants.     

Le FRCIVAM Pays de la Loire (44) a été lauréat des Trophées de l’eau 2013. Concours de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Implantation de couverts végétaux sous céréales avant moisson sur l’Arguenon

Vidéo - Implantation de couverts végétaux sous céréales avant moisson sur l’Arguenon

novembre 2019

© Agence de l'eau Loire-Bretagne / Une Image à part

Implantation de couverts végétaux sous céréales avant  moisson
Syndicat mixte Arguenon-Penthièvre (SMAP 22)

 

Voix-Off : Cet immense barrage, au bord de l’Arguenon, le fleuve côtier qui se jette dans la Manche, retient la plus importante réserve d’eau des Côtes d’Armor. 11 millions de mètres cubes d’eau peuvent y être stockés. Cette retenue alimente 220 000 habitants en eau potable, un tiers du département. Le traitement, la qualité de l’eau, c’est donc un enjeu majeur pour le syndicat mixte Arguenon-Penthièvre, gestionnaire de ce site.

Ici, avant traitement, l’eau arrive chargée de nitrates, de pesticides et de tonnes de terre.

 

Michel Raffray, Président / Syndicat mixte Arguenon-Penthièvre
Ici, c’est relativement simple. On enlève toutes les matières grossières qui sont dans l’eau. À peu près 8 tonnes de terre, de matière tous les jours. C’est énorme donc il faut qu’on essaye d’en limiter l’apport.

 

Voix-Off : Et justement, pour obtenir une eau brute moins polluée, en amont du barrage, les élus du syndicat et les acteurs du monde agricole ont monté un groupe de pilotage. Ils travaillent ensemble depuis 20 ans, dans ce bassin où les céréales occupent environ la moitié de la surface agricole.

 

David Bouvier, conseiller agronome / Chambre d’agriculture de Bretagne
Comme partout en Bretagne, on est sur des territoires avec un réseau dense de cours d’eau. Il y a des interactions obligatoirement entre les cultures et les rivières. Et donc c’est pour cela qu’on met en place des couverts végétaux pour capter l’azote et le mettre dans les plantes plutôt que de le laisser partir dans les rivières.

 

Voix-Off : Le couvert végétal, c’est un semis de Phacélie, de moutarde ou de radis chinois. Des plantes qui, après la récolte de céréales, vont donc couvrir, protéger le sol, limiter le lessivage de l’azote et l’érosion des sols, favoriser la biodiversité.

 

Guy CORBEL, agriculteur / Trémeur (22)
On a semé 48h avant la moisson donc on a un couvert là, qui est déjà bien levé.

 

Voix-Off : Ici, il est utilisé ici, depuis une dizaine d’années. Mais depuis 3 ans, les producteurs ont innové et implanté les couverts végétaux avant la moisson.

 

David Bouvier, conseiller agronome / Chambre d’agriculture de Bretagne
Pour qu’ils soient efficaces il faut qu’ils soient semés le plus tôt possible. En semant tôt, ils profitent des conditions de températures et d’ensoleillement de l’été pour vraiment pousser et protéger le sol.

 

Guy CORBEL, agriculteur / Trémeur (22)
Quand on couvre notre sol entre chaque culture, on a une terre qui est beaucoup plus facile à travailler, des cultures de meilleure qualité, une absorption de l’azote qui est excellente et puis derrière, voilà, une eau qui est de meilleure qualité tout simplement.

 

Voix-Off : Pour implanter ces couverts végétaux avant la récolte, les céréaliers du bassin utilisent un semoir de 24 mètres d’envergure, financé par le syndicat, conçu et fabriqué dans cet atelier breton.

 

Yves Marie Devrand, Directeur Entreprise Devrand / Concepteur du semoir Maxi Couv’
Il faut que le semoir soit positionné aux alentours d’1 mètre, 1,50 mètre au-dessus de la récolte. On a mis une bâche sous le tracteur, pour que la bâche puisse glisser et ne pas casser les épis de céréales. On participe, à notre échelle, à l’amélioration de l’environnement.

 

Voix-Off : Guy Corbel et les céréaliers sèment ainsi plus de 12 hectares à l’heure,
le temps de travail est réduit, tout comme les pollutions diffuses.

 

Guy CORBEL, agriculteur - Trémeur (22)
Si l’on veut continuer à garder des exploitations en Bretagne, il faut absolument qu’on ait une performance environnementale au niveau de l’exploitation qui soit à la hauteur parce que l’enjeu est quand même très important.

 

Voix-Off : Et le travail de fond, collectif, engagé, avec les agriculteurs et les élus, est payant. À l’usine de traitement, en moins de 10 ans, les taux de nitrates et pesticides ont été divisés par 2.

 

Michel Raffray, Président / Syndicat mixte Arguenon-Penthièvre
On a des résultats intéressants, on ne peut faire avancer et accepter des démarches que si chacun y retrouve son compte. Et c’est au fil du temps qu’on a découvert qu’on était assez unique dans la démarche, qu’on a créé un climat de confiance qui nous a permis d’avancer. On est prêt à exporter notre savoir-faire.