L’eau a quelque chose à vous dire - épisode 1 « En immersion »

Vidéo - L’eau a quelque chose à vous dire - épisode 1 « En immersion »

décembre 2018

© Les agences de l'eau

En Immersion

Eaux usées – de nos tuyaux à nos cours d’eau

En pleine nuit, poussée par la chaleur étouffante de l’été, Léa entre à moitié endormie dans sa cuisine ouvre un placard, prend un très grand verre et le remplit d’eau du robinet. Elle en boit quelques gorgées et s’apprête à verser l’eau restante dans l’évier, c’est à dire la quasi totalité du verre. Grave erreur ! Une voix l’interpelle : « Non mais ça va pas la tête ? J’me casse les molécules à être clair comme de l’eau de roche et tu me jette comme une malpropre »

Léa : « désolé, c’est juste que je n’ai plus soif »

L’eau : « baba cool, c’est le but mais c’est pas la question »

Léa : « Ah ! »

L’eau : « La question c’est les eaux usées. T’imagines pas l’énergie qu’il faut pour les assainir »

Léa : « Ah ! J’me rend pas compte…Je suis bien en train de parler à mon verre d’eau ?»

L’eau  : « Tout à fait ! Enchanté…je t’explique ? Tu vois là c’est moi…la fluidité incarnée. Au départ, quand j’arrive chez toi, je suis propre mais ça c’est avant de rencontrer tous les polluants et macropolluants du quartier. Après une machine à laver, une chasse d’eau, une grosse pluie, une petite soif ou un grand verre d’eau, si tu vois ce que je veux dire, 

Léa : « Oui »

L’eau  : « Heureusement, il y a les STEP, Station d’épuration. C’est un peu comme nos SPA quand on est fatigué on en ressort en pleine forme. Une vraie cure de jouvance.

(-11 % de nitrates, -46 % de matières organiques, -50 % d’orthophosphates, -73 % d’Ammonium dans nos cours d’eau depuis 20 ans). Honnêtement, au niveau des prestations c’est de mieux en mieux. Et contrairement à ce qui ce dit…à chaque fois je retrouve mon éclat naturel.

Léa : « ça, il n’y a pas de doute, on ne peut plus se passer de toi ! »

L’eau  : « Tu sais Léa, il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour »

Léa : « des preuves ? »

L’eau  : « Parfaitement, plein de petites attentions comme éviter de me jeter comme une vulgaire eau sale quand ce n’est pas le cas ; ou utiliser les produits ménagers fabriqués à partir de composants naturels ; mais surtout en s’interdisant de vider des produits toxiques dans les canalisations »

Léa : « Promis, je ferai attention »

L’eau  : « J’en suis sûr !

Léa va comprendre pourquoi jeter de l’eau parfaitement potable comme une vulgaire eau usée n’est pas une bonne idée. Traiter la pollution domestique, notamment les macropolluants, est un défi de tous les jours, et Léa peut y prendre sa part. C’est ce qu’elle va apprendre grâce à cette rencontre… les stations d’épuration pour assainir l’eau et tout le travail de dépollution des eaux domestiques n’auront plus de secret pour elle ! Si Léa ne s’en rend pas encore compte, son quotidien va être bouleversé par cette drôle de rencontre…

La suite au prochain épisode !

Eau et climat, un sujet bouillant - épisode 2 "En immersion"

Vidéo - Eau et climat, un sujet bouillant - épisode 2 "En immersion"

janvier 2019

© Les agences de l'eau

En Immersion

Eaux & climat, un sujet bouillant !

A la cafétéria bureau, bruits de mastication.

Max : « J’ai été voir le dossier Bertier, ça fait quand même 2 mois qu’on est dessus, 2 mois »

Léa : « Tu sais que j’ai rêvé de toi !  »

Max : « Poufff »

Musique

Léa : « Cette nuit, j’ai rêvé de l’eau et de la pollution domestique. Du coup, j’ai fait mes recherches et je me suis intéressée au changement climatique.    »

Max : « Ouais, passionnant et… »

Léa : « Le problème c’est que les situations extrêmes vont être de plus en plus fréquentes. Euh, pénurie d’eau sur une plus longue période et inondation à cause de fortes pluies »

Max : « Qu’est-ce qu’on peut y faire nous ? »

Léa : « Bah, justement, faut agir et maintenant. Il y a des solutions. OK, démonstration. »

Voix off : « L’originalité c’est la renaturation. Ici par exemple on a élargi le lit du cours d’eau pour lutter contre les inondations. On lui a redonné un fonctionnement plus naturel. Le béton c’est fini. Libéré, délivré ! »

Max : « Ah, mais le béton ce n’était pas pour nous protéger des inondations justement ? »

Léa : « C’est plus efficace de le faire avec la nature qu’avec le béton. »

Voix off : « En donnant plus d’espace au cours d’eau les crues peuvent s’écouler sans débordement. Donc il y a moins d’inondations... »

Max dans le rêve de Léa : « Et on est mieux armé face au changement climatique. Pluies violentes, forte sècheresse. Bon là, il est vraiment sec, mais quand il faisait 35 degrés les habitants venaient chercher de la fraicheur ici au milieu de la végétation.  »

Bip, bip et bruit de cailloux

Léa : « C’est l’effet domino, d’une rivière plus libre qui se régule toute seule. »

Rire

Léa : « Une biodiversité favorisée et un cadre de vie plus agréable. »

Max : « Bon c’est cool tout ça, mais je ne vois toujours pas le rapport avec le fait que tu ais rêvé de moi. »

Léa : « Ouais, une histoire de combinaison bleue pas très sexy... Tu fais toujours du théâtre ? »

Max : « Ouais »

Léa : « J’ai une petite idée… »

Virginie Mistretta, Instructrice redevances - Les pros de l'eau, épisode 2

Vidéo - Virginie Mistretta, Instructrice redevances - Les pros de l'eau, épisode 2

mars 2023

© Les agences de l'eau - En immersion

Les pros de l’eau avec Jérôme Pitorin

Jérôme Pitorin : « Bonjour à tous, je me trouve aujourd'hui à Orléans-la-Source à deux pas de la Loire dans la région Centre Val de Loire. »
[Musique]
« Et j'ai rendez-vous avec Virginie Mistretta qui va me parler et nous parler de son métier. Bonjour Virginie ! Alors toi, tu es instructrice redevances. Ça c'est ton métier, est-ce que tu peux m'expliquer déjà ce qu'est la redevance ? »

Virginie Mistretta - Instructrice redevances, Agence de l’eau Loire-Bretagne : « Bonjour Jérôme. Alors les agences de l’eau ont pour mission de protéger l’eau et les milieux aquatiques en surveillant leur état de santé et en finançant les projets visant à protéger la ressource. Mais pour mener toutes ces actions les agences ont la particularité de se financer elles-mêmes. »

Jérôme Pitorin : « D'accord, donc cet argent vient d'où ? Ce sont des taxes, des impôts ? »

Virginie Mistretta : « Oui, c’est ça, c'est des impôts, c'est le principe en fait, chaque usager de la ressource que ce soient des particuliers, des agriculteurs, des entreprises contribuent à sa protection. C’est ce qu'on appelle le principe pollueur-payeur. »

Jérôme Pitorin : « Oui, parce que si on fait même notre maximum pour impacter le moins possible les milieux, finalement on est malgré tout par défaut des pollueurs. »

Virginie Mistretta : « Oui tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Alors, instructrice redevance… Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Quelles sont les différentes facettes de ton métier ? »

Virginie Mistretta : « En fait, je calcule les montants à payer, mais j'ai aussi un rôle de conseils et d'accompagnement auprès des redevables pour qu'ils paient un montant juste. Plus précisément, moi je m'occupe des collectivités qui collectent les redevances sur les factures d'eau et d'assainissement des abonnés. »

Jérôme Pitorin : « D’accord donc les particuliers comme moi ? »

Virginie Mistretta : « Tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Alors comment tu les conseilles ? Par exemple les collectivités. »

Virginie Mistretta : « Améliorer son réseau, limiter les fuites, éviter les pertes qu’il peut y avoir dans les réseaux de façon à moins consommer. Elles ont des réseaux parfois qui sont fuyards parce que des réseaux vieillissants et ce qui fait qu'on peut avoir jusqu'à 30% de perte d'eau entre le volume prélevé à la source et puis le volume consommé.

Jérôme Pitorin : « 30%, mais c'est énorme ! »

Virginie Mistretta : « Mon conseil c'est d'inciter les collectivités à prendre en charge leurs réseaux, à apporter des modifications. »

Jérôme Pitorin : « À réparer ou à changer ? »

Virginie Mistretta : « C’est ca »

Jérôme Pitorin : « Donc ça, c'est pour les collectivités, pour par exemple le milieu agricole ? »

Virginie Mistretta : « Alors les agriculteurs, ils sont concernés par deux redevances, une redevance qui peut être sur l'élevage, et là on va les inciter à changer un peu leurs pratiques dans l'usage qui est fait pour abreuver les animaux. »

Jérôme Pitorin : « En prenant des eaux, par exemple de pluie ? »

Virginie Mistretta : « Oui, après ils peuvent être concernés par une redevance irrigation pour les cultures et là pareil on va essayer de les inciter à changer un peu leurs pratiques. »

Jérôme Pitorin : « Pour optimiser en fonction des saisons. »

Virginie Mistretta : « Oui, c’est ça tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Et enfin, tu parlais des entreprises aussi.

Virginie Mistretta : « On peut prendre par exemple le cas des laiteries qui prélèvent beaucoup d'eau pour le lavage des cuves. »

Jérôme Pitorin : « Sinon ils sont taxés en conséquence en fait. »

Virginie Mistretta : « C’est ça en fait, plus l’eau rejetée est polluée, plus la redevance est importante. »

Jérôme Pitorin : « Grande pédagogie dans ton travail aussi. »

Virginie Mistretta : « C’est effectivement calculer une redevance, mais pas uniquement. C’est vraiment accompagné et sensibiliser tous les usagers à préserver cette ressource qui devient rare. »

Jérôme Pitorin : « Virginie, je ne te cache pas que c'est la première fois que je suis dans une station d'épuration, est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu m’as demandé de venir ici ? »

Virginie Mistretta : « Alors on est dans la station d'épuration qui traite les eaux usées des habitants et qui permet d'éliminer plus de 90% de pollution organique. La mise aux normes de ces stations est financée par les agences de l'eau et donc par les redevances que j'instruis. »

Jérôme Pitorin : « Merci Virginie pour ces explications. J’ai appris plein de choses et bravo pour ta mission et ton métier, ce que tu fais, c'est précieux. »

[Musique]