Remise à ciel ouvert du ruisseau de Cubes – Commune de Châteauneuf-les-Bains (63)

Vidéo - Remise à ciel ouvert du ruisseau de Cubes – Commune de Châteauneuf-les-Bains (63)

La commune de Châteauneuf-les-Bains dans le Puy-de-Dôme, a redonné vie au ruisseau de Cubes auparavant caché sous terre. Le remettre à ciel ouvert a permis de réaménager le centre bourg et d’éviter un obstacle à la migration des poissons. Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

 

Voix off : « Au cœur de Châteauneuf-les-Bains coule le ruisseau de Cubes, qui vient se jeter dans la rivière Sioule. Des aménagements industriels et urbains ont fait tour à tour passer le ruisseau sous une route puis sous une usine d’embouteillage. Lors de l’aménagement du bourg, la commune a mené d’importants travaux afin de remettre à ciel ouvert ce ruisseau très prisé par les truites et les pêcheurs. »


Daniel SAUVESTRE, maire de Châteauneuf-les-Bains : Ici nous sommes dans les Combrailles, donc dans la petite station thermale de Châteauneuf-les-Bains. Le ruisseau de Cubes est un affluent de la rivière Sioule, et cet affluent est une réserve, pépinière pour les truites qui remontent ce ruisseau pour frayer. Dans le cadre de l’aménagement de notre bourg, nous avons décidé de créer une place, et nous sommes également engagés à rétablir la continuité écologique du ruisseau de Cubes. »


Vincent JOURDAN, animateur du contrat territorial Sioule : « La commune a vraiment choisi de créer un projet d’envergure avec la création complète d’un nouveau lit pour ce ruisseau, pour le remettre à ciel ouvert, restaurer au complet la continuité écologique. Les travaux ont consisté à terrasser sur 170 mètres de long un nouveau lit pour le ruisseau de Cubes, au travers de parcelles préalablement achetées par la mairie. Le lit a été complètement réaménagé selon différentes techniques : végétales et un peu plus minérales en fonction des contraintes en berges. Donc l’objectif c’était vraiment de retrouver des populations de truites qui communiquent entre le ruisseau et la Sioule. En trois années, le ruisseau s’est stabilisé, et il y a vraiment une végétation qui s’est réimplantée et qui devient de plus en plus intéressante. Les travaux pour les restaurations du cours d’eau ont coûté finalement 200 000 euros, avec une participation de 88 000 euros pour l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. » 


Dominique REGNAT, président de l’AAPPMA Combrailles-Sioule : « C’était surtout favoriser la remontée de poissons géniteurs, notamment la truite, qui est le principal salmonidé de cette rivière. Le parcours a été carrément recréé de toutes pièces sur, je ne sais plus, à peu près 500 mètres, je crois, de mémoire. A cette période qui a suivi donc la fin des travaux, on a vu beaucoup de truites circuler sur le ruisseau et qui tentaient de remonter. La rivière, bien qu’il y ait une pression de pêche énorme, est réputée pour ses poissons. On vient de loin, pour pêcher la truite à Châteauneuf ! »

Pour une bonne gestion agricole des zones humides en Bretagne – Chambre d’agriculture de Bretagne (35)

Vidéo - Pour une bonne gestion agricole des zones humides en Bretagne – Chambre d’agriculture de Bretagne (35)

Les chambres d’agriculture de Bretagne ont mis en place un réseau de fermes de référence. Objectif : produire des références techniques régionales pour faire cohabiter activités agricoles et protection des zones humides dans une relation « gagnant/gagnant ». Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

 

Voix off : « Comment faire cohabiter exploitations agricoles, activités économiques et protection des zones humides ? Entre tourbières, marais et prairies, la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne a réalisé un inventaire des pratiques et des types de zones humides dans vingt fermes bretonnes. Objectifs : mieux connaitre les savoir-faire locaux et promouvoir les échanges entre agriculteurs. »

 

Gwénaël CORBEL, représentant du groupe régional environnement des chambres d’agriculture de Bretagne : « Il y a un enjeu majeur, c’est qu’aujourd’hui 60 % des zones humides inventoriées sont exploitées ou entretenues par les agriculteurs. C’est une zone où il y a une flore particulière où il y a la présence d’eau une certaine partie de l’année, où il y a de l’oxydation dans le sol. Il y a beaucoup de richesses faunistiques, floristiques. On veut montrer l’intérêt d’avoir de l’agriculture dans ces zones humides. C’est aussi d’aller amener des idées, des idées neuves, des petites solutions à des agriculteurs pour qu’ils continuent de concilier leur exploitation avec la préservation de ces zones. Depuis quatre ans, les techniciens de la Chambre d’agriculture sont venus travailler sur les exploitations pour savoir comment ils gèrent ce genre de milieux. »

 

Benoit POSSEME, ingénieur chargé d’études à la Chambre d’agriculture de Bretagne : « Le choix des agriculteurs c’était déjà d’avoir des agriculteurs motivés pour communiquer autour de leurs zones humides. La première observation c’est que la quasi majorité de ces parcelles était conduite en conduite mixte fauche et pâturage, la majorité de ces parcelles était en prairie. Ce qui était fauché était collecté. Dans l’ensemble, nous étions sur des valeurs alimentaires qui correspondaient à des animaux de besoins moyens à modérés. La finalité c’est bien de diffuser auprès des agriculteurs des conduites qui leur permettent d’avoir le meilleur équilibre entre l’économique, d’un côté, et puis aussi la valeur environnementale des prairies humides qu’on peut avoir. »

 

François JAFFRENNOU, agriculteur dans le Morbihan : « Sur une zone humide comme ici, moi je fais de l’élevage ; j’ai des animaux qui pâturent régulièrement, puis je fais mes stocks de foin essentiellement. Pour moi, c’est des zones qui sont très intéressantes et il faut les conserver, surtout que c’est des endroits où l’on n’a pas besoin d’apporter ni engrais ni quoi que ce soit. Ça pousse tout seul, il y a toujours de l’herbe. En cas de sécheresse, ici, j’ai de l’eau qui coule quasiment toute l’année. Elle a son effet de rétention d’eau en hiver, quand il y a des grosses pluviométries, donc les conserver, je pense que c’est bien.

 

Gaétan MASSON, chargé d’étude au Conservatoire botanique national de Brest : « Dans ce type de prairies, on peut trouver différentes espèces qui sont adaptées à des milieux plutôt pauvres en matières organiques, par exemple ici la scorsonère humble, l’orchis tachetée, le jonc acutiflore, le carvi verticillé est également une espèce caractéristique de ce genre de milieux, c’est-à-dire des prairies humides sur sol acide et oligotrophe, donc c’est-à-dire peu enrichi en matière organique. Ce partenariat c’était vraiment l’occasion de mettre en lien à la fois les enjeux floristiques, les espèces et les milieux qui s’y développent, et les enjeux en termes de gestion. »

 

Marie-Hélène PHILIPPE, chargée de mission biodiversité et milieux aquatiques à la Chambre d’agriculture de Bretagne : « Il fallait chercher une solution pour que ces zones puissent rester dans le patrimoine de l’exploitation, être valorisées si possible avec une rentabilité économique, et éventuellement montrer qu’elles avaient un rôle important sur l’environnement, qualité de l’eau mais également biodiversité. On a mis en place des piézomètres dans différentes typologies de zones humides et on s’est rendu compte que de l’amont à l’aval de la zone humide, il y avait un pouvoir dénitrificateur important. Et je crois aussi que les agriculteurs ont été super contents de rencontrer sur leur terrain des botanistes, des gens spécialistes des invertébrés, mais également des économistes. Je pense que c’est aussi leur montrer demain que leur territoire a une valeur importante et que c’est eux les garants de cette valeur. »

Réaménagement du marais de Tasdon (17)

Vidéo - Réaménagement du marais de Tasdon (17)

Le marais de Tasdon est une richesse naturelle située à moins de deux kilomètres du centre-ville de La Rochelle. L’ambition du projet de réaménagement de ces espaces est de valoriser la présence de l’eau, les différents paysages et une riche biodiversité (154 espèces d’oiseaux).

mai 2021

© En immersion - Les agences de l'eau

[Musique]
Jean-Francois Fountaine, maire de La Rochelle (17)

« Écoutez le marais de Tasdon nous ramène à la genèse de la ville de La Rochelle. La ville de La Rochelle est née sur le littoral charentais pour une raison simple, c'était un territoire dans lequel on produisait du vin et du sel. Et donc nous sommes là dans tout un grand marais qui est derrière la ville de La Rochelle et qui jouxte un quartier qui s'appelle Villeneuve-les-Salines. Comme son nom l'indique on y produisait du sel. Donc c'est la naissance de notre ville et au fil de l'histoire ce marais était considéré comme un lieu qu'il fallait remblayer. On est dans la grande époque où on considère les marais comme nuisible pour la santé, moustiques, et on est dans des périodes on va plutôt nier le marais et essayer de le combler. Et lors de la construction du grand quartier de Villeneuve-les-Salines, eh bien on va remblayer à l'occasion de ce chantier une partie du marais, et donc en le remblayant on va complètement le dénaturer. Il va perdre ses fonctions essentielles. Et d'un point de vue politique on veut rendre toute la place de la nature dans notre cité et à cette occasion eh bien on s'est dit qu'il fallait que le marais retrouve ces fonctions initiales. Un lien avec la mer pour une part et puis de permettre à l'eau d'être vivante et d'animer tout cet espace d'une petite rivière qui s'appelle la Moulinette qui irrigue toute cette zone-là. Donc on a d'abord des apports d'eau qui viennent et de la mer et d'une rivière, donc on a des mélanges d’eau douce et d'eau salée. C'est toute cette gestion qu’il a fallu reconstruire. C’est un projet très urbain, parce que ce marais il donne pratiquement sur la gare de La Rochelle et on est en proximité immédiate de la mer. »
 [Musique]
« Ce projet de réaménagement, d'un point de vue plus technique, c’est dix hectares de zones humides recréées. On va recréer la zone humide et ça s'inscrit pour nous dans un grand programme c’est La Rochelle territoire zéro carbone. Il faut à la fois moins émettre de carbone dans l'atmosphère. Ce sont toutes les politiques que nous menons de mobilité douce de pistes cyclables de véhicules électriques d'isolation du patrimoine bâti, mais il faut aussi capter ce carbone. Et là on est dans du carbone bleu donc avoir des marais vivants des marais qui remplissent toutes leurs fonctions originales et donc qui vont pouvoir être des capteurs de co2 sur notre territoire. Il nous faut renaturer le cours de la Moulinette sur deux kilomètres et demi c'est considérable comme travail. Et puis ensuite il faut faire les ouvrages hydrauliques qui vont permettre toute cette gestion des eaux dans le marais. Il faut aussi permettre des cheminements, cheminement piéton pour l'essentiel, donc des passerelles qui vont décoller les circulations du marais, pratiquement 15 passerelles, dix kilomètres de cheminement. Donc c'est un programme de très grande ampleur parce qu'on a vraiment voulu aller au bout des choses. Il ne s'agissait pas simplement de retirer quelques remblais mais de reconstruire à la fois ce marais et de permettre sa découverte essentiellement par des cheminements de marche à pied. Voilà un peu l'essentiel de l'action qui a été mené. Beaucoup de plantations à la fois des arbres et des arbustes mais je dirais que si on veut insister c'est surtout sur les plantes aquatiques qui vont faire vivre ce marais, 64 mille plantes aquatiques qui vont être replantés. C'est toute une znieff qui est renaturée ainsi. Vous voyez c'est un programme de grande ampleur. Les gens découvrent souvent le contour mais on va les inciter à pénétrer dans ce marais tout en étant très précautionneux. »
 [Musique]
« L’agence de l’eau avait un grand nombre de programmes qui collaient bien avec les ambitions que nous avions. L’agence de l'eau avait des thématiques autour de la renaturation des espaces périurbains, de la restauration et de la création de zones humides, de réaménagement de cours d'eau. Donc les axes forts de l'agence de l'eau collait bien à notre programme et donc ça s'est traduit par un accompagnement financier important ainsi par le conseil technique puisque l'agence de l'eau a une grande expertise dans ce domaine-là, mais aussi un programme de financement de 1 million neuf cent mille euros donc c'est très important dans un programme très ambitieux, parce qu’il avoisine les cinq millions d'euros au global. Donc sans l'agence de l'eau, je le dis très directement, ce programme n'aurait pas pu sortir. La ville de La Rochelle avait besoin de partenaires majeurs et l’agence de l'eau a été ce partenaire majeur pour qu'on puisse réaliser ce programme. Il était ambitieux mais c'était une condition essentielle de pouvoir le réaliser que d'avoir ce partenariat très fort de l'agence de l'eau. »
 [Musique] 

Création, restauration, gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Vidéo - Création, restauration, gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : la fédération départementale des chasseurs de la Loire pour la création, la restauration et la gestion de marre en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité.

octobre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Fédération départementale des chasseurs de la Loire pour la Création, restauration et gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Voix-off : Ce crapaud sonneur à ventre jaune, une espèce protégée en France, vit dans des eaux peu profondes, au soleil de préférence. Cet amphibien est rare et menacé. Alors, pour le protéger, les chasseurs de la Loire ont décidé de restaurer les mares d’une petite commune, au Sud de Roanne. À Bully, quatre cent vingt habitants, plus de soixante pour cent des terres sont agricoles, élevage et polyculture. Sur ce territoire bocager : 200 mares sont dispersées sur les 2 000 hectares de la commune. Mais faute d’entretien : de nombreux points d’eau se sont bouchés, végétalisés, asséchés.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « Il n'y a aucune libellule, aucun insecte. C'est une mare qui est quasiment envahie par la végétation, quasiment comblée. Il y a une forte odeur de vase, de l'eau qui n'est pas saine, propre pour l’abreuvement du bétail. L'exploitant agricole ne peut pas faire boire cette eau-là à ses vaches. » 

Voix-off : Pour Frédéric, éleveur en bio de 70 vaches pour la viande, impossible effectivement de laisser son troupeau s’abreuver dans une mare non restaurée.

Frédéric SIMON, Agriculteur bio – Bully (42) : « L'eau qui est souillée n'est pas bonne. Donc, il y a des risques pour la qualité sanitaire des animaux. Il y a des risques d'avortement sur les animaux. Ce n'est vraiment pas bon. On a connu plusieurs périodes estivales très sèches. On n'avait plus d'eau. On était obligé d'abreuver les animaux en pâture, donc souvent avec de l'eau du réseau. » 

Les chantiers

Voix-off : Pour restaurer mares et fossés, la fédération de chasse de la Loire a donc lancé un vaste chantier dans la commune. Sur le terrain, c’est Sylvain, l’expert en environnement et biodiversité de la fédération, qui a mis autour de la table, 12 exploitants agricoles, les élus et les chasseurs. Ensemble : ils ont localisé les mares bouchées, et rédigé une convention de travaux. Ici, en lisière de forêt, un fossé est creusé pour le fameux crapaud sonneur à ventre jaune : dix mètres de long, une pente douce, un habitat idéal pour cette espèce protégée.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « À proximité des boisements où elle vit, ces fossés ne sont volontairement pas très profonds, cinquante à soixante centimètres de hauteur d'eau. Il va y avoir un réchauffement beaucoup plus rapide de l'eau, ce qui joue beaucoup sur la capacité de reproduction de cette espèce. » 

Voix-off : Curage, clôtures, bacs à débordement pour abreuver le bétail : en deux ans, à Bully, cent quarante mares bocagères ont été restaurées.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « Le fait d'avoir restauré la mare redonne de l'autonomie en eau à la parcelle pour le bétail et aussi pour l'aspect biodiversité, la faune sauvage. On va retrouver à nouveau un lieu de reproduction de nombreuses espèces : crapauds, grenouilles, libellules et une zone d'alimentation en eau pour de nombreuses espèces de la faune sauvage, chevreuils et autres. » 

Françoise MOREL, Chargée d’intervention, Agence de l’eau Loire-Bretagne : « Ces zones humides sont des endroits précieux à conserver. Ce qui nous a séduits, c'est le caractère assez ambitieux puisqu'il y a de nombreuses mares, c'est d'associer toute la population locale, que tout le monde se sente impliqué dans la restauration et dans le retour de la biodiversité. » 

Voix-off : Les travaux, ont coûté cent mille euros, financés à cinquante pour cent par l'agence de l'eau Loire-Bretagne.

Le bilan

Voix-off : Crapauds, grenouilles, libellules, insectes ont retrouvé des zones de reproduction. Le réseau de mares assure désormais une continuité entre deux réservoirs de biodiversité. Et malgré les pics de chaleur à répétition, l’impact de la sécheresse : la quantité d'eau potable, consommée pour l’alimentation du bétail, a nettement baissé.
Dominique Mayère, Maire de Bully : « Ça permet d'économiser l'eau du réseau. Les bêtes boivent sur les mares et non par l'approvisionnement extérieur. Le patrimoine d'une commune, ce sont les bâtiments communaux et les chemins, mais les mares en font partie. » 

Gérard AUBRET, Président de la fédération des chasseurs de la Loire

« Je suis content qu'une fédération de chasse puisse s'occuper de dossiers environnementaux. À l'heure où on est beaucoup décrié, où la chasse est décriée, il m'a paru important de dire aux citoyens : nous, chasseurs, nous savons nous rendre utiles. Nous sommes les sentinelles de la nature. On est prêt à rendre service aux collectivités qui veulent bien travailler avec nous, citoyens, chasseurs, pêcheurs et à toutes les personnes qui veulent répondre à nos attentes. » 

Les perspectives

Voix-off : L’objectif de la fédération de chasse de la Loire, c’est de poursuivre la restauration de 150 mares dans le département, chaque année. À Bully, en parallèle, des chantiers de plantation de haies ont démarré, en collaboration avec les agriculteurs, les élus, le pépiniériste local, les enseignants, les élèves de l’école primaire et leurs parents.

Françoise MOREL, Chargée d’intervention, Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Maintenir les habitats de biodiversité dans ces secteurs du Piémont du Forez, c'est mission accomplie. Une reconnexion de toute la population sur un projet. »

Dominique Mayère, Maire de Bully : « C'est agréable de voir les gens qui se mobilisent. » 

Gérard AUBRET, Président de la fédération des chasseurs de la Loire : « On a tous intérêt, si on veut que nos enfants et petits-enfants continuent de pouvoir chasser à ce  que l'environnement s'y prête et les animaux trouvent des milieux qui soient adéquates. » 

Voix-off : Et ce vaste projet fait école : de nombreuses sociétés de chasse, des élus, et exploitants agricoles de la Loire vont bientôt se lancer dans des chantiers de restauration de mares, sur leurs territoires.

Favoriser la biodiversité et limiter l'ampleur des crues

Vidéo - Favoriser la biodiversité et limiter l'ampleur des crues

juin 2022

© Morgane Production - Les agences de l'eau

Retrouver à la source avec les agences de l’eau. Pour protéger l’eau chaque geste compte.

La nature peut-elle nous faire réaliser des économies ?

Lény Boulay* et le service environnement du département d’Indre-et-Loire, ont créé une zone humide pour favoriser la biodiversité et limiter l’ampleur des crues.

À Saint-Cyr-sur-Loire, un bassin a été aménagé pour que la rivière Choisille puisse déborder. Mais il était souvent à sec, sans intérêt écologique.

Alors, Pascal Hubert a eu l’idée de creuser un peu plus le bassin, pour le transformer en une véritable zone humide.

C’est aujourd’hui le marais de Palluau.

En plus de retenir les crues, comme celle de 2016, cet espace est désormais classé comme Espace Naturel Sensible.

Le marais accueille désormais 51 espèces d’oiseaux et 27 de libellules, signe que l’eau est de qualité.

Car un marais est une station d’épuration naturelle, qui filtre les eaux de pluie.

C’était à la Source avec les agences de l’eau pour protéger l’eau chaque geste compte.

www.lesagencesdeleau.fr

*Chef du service transition écologique au département d’Indre-et-Loire.

 

Restauration de l'Ouin et de ses zones humides à la Petite-Boissière

Vidéo - Restauration de l'Ouin et de ses zones humides à la Petite-Boissière

octobre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise pour la restauration et la valorisation de l’Ouin et de ses zones humides - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres) - Mention spéciale « Changement climatiques »

[Musique]

Voix-off :
Au Nord-Ouest des Deux-Sèvres, la Petite-Boissière est une zone de polyculture et d'élevage baignée de cours d'eau, au cœur de prairies humides. Dans les années 80, sur le bassin versant de l'Ouin, le plus petit affluent de la Sèvre Nantaise, 34 kilomètres, les cours d'eau ont été rectifiés, recalibrés notamment pour le drainage agricole.

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise
« Les connexions, notamment entre le cours d'eau et les milieux humides, étaient très dégradées, ça impacte la biodiversité. Et ça peut également participer à une forme d'assèchement des terrains autour. »

Voix-off :
Alors, en 2021, un chantier a été lancé sur plus de douze hectares pour restaurer l’Ouin et les zones humides.

Avec quelles actions ?

Voix-off :
Premier chantier, réduire et rehausser le lit de l’Ouin sur 500 mètres, avec un objectif, restaurer des habitats aquatiques et humides.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Avant ça mesurait 3 mètres et maintenant 1 mètre 50, il y a une banquette qui a été créée, qui part de là-bas où on voit les premiers branchages, les limons viennent se piéger dedans. »

Nathalie Fricaud, Chargée d'interventions milieux aquatiques et biodiversité - Agence de l’eau Loire Bretagne
« Redimensionner le cours d'eau comme ça, permet une meilleure oxygénation. Ça va aider à une meilleure qualité physico-chimique. On va réalimenter les zones humides attenantes. »

Voix-off :
Sur les zones humides, un gros travail de terrassement, a été effectué avant la création d'un boisement spécifique.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Donc ici, on était sur une zone humide à joncs diffus, monospécifique. Et nous, on a diversifié la zone humide pour qu'elle joue pleinement son rôle de zone humide tampon, d'éponge qui va retenir l'eau et épurer l’eau. »

Voix-off :
Enfin, quatre mares ont été créés ou restaurées sur cette zone désormais ceinturée par plus d'un kilomètre de nouvelles clôtures et de haies bocagères.

La concertation

Voix-off :
Ce chantier, porté par l’EPTB Sèvre Nantaise, a été bâti avec les collectivités, les habitants et les agriculteurs. Antoine Pasquier est éleveur de bovins viande en bio, propriétaire exploitant, gestionnaire de ces nouvelles zones humides. Sur 100 hectares, 80 sont en prairies naturelles pour son troupeau de blondes d'Aquitaine.

Antoine Pasquier, Exploitant agricole - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres)
« L'objectif du projet, c'est de garder l'eau sur le territoire et forcément, ça génère un microclimat qui est favorable pour la pousse de l'herbe. Ce sont des aménagements qui fonctionnent, il y a une grosse diversité, biodiversité qui se développent. Cette plus-value environnementale-là, je la retrouve dans la communication que je fais auprès des clients qui achètent ma viande en vente directe. »

Voix-off :
Après trois ans d'études, conception et concertation, les travaux ont duré quatre mois. Coût total du chantier : 132 000 €, co-financé à 50 % par l'agence de l'eau Loire-Bretagne, 20 % par l’EPTB Sèvre Nantaise, 20 % par la région Nouvelle-Aquitaine et 10 % par le conseil départemental des Deux-Sèvres.

Le bilan

Voix-off :
Deux ans après la fin du chantier, les zones humides sont alimentées. De nombreuses espèces ont réinvesti ruisseaux, mares et zones humides. Le campagnol amphibie, la loutre, 25 espèces de libellules et 130 espèces végétales ont été recensées.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Il y a de la transparence. On voit les pierres, les herbiers aquatiques qui se sont développés. Les banquettes se sont bien végétalisées. »

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« On a des débordements qui se sont accentués sur la période hivernale. On a observé une restitution des zones humides vers le cours d'eau. Ce sont des choses intéressantes. »

Antoine Pasquier, Exploitant agricole - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres)
« C'est encourageant. Et puis ça montre que l’on peut aussi avoir une agriculture qui développe la biodiversité. »
 
Nathalie Fricaud, Chargée d'interventions milieux aquatiques et biodiversité - Agence de l’eau Loire Bretagne
« Là, on peut montrer qu'il y a une conciliation facile et aisée entre la restauration des milieux et puis le maintien et le développement d'une activité économique. On s'est rendu compte que travailler sur les grands cours d'eau ne suffirait pas. La qualité et la quantité de l'eau se fait sur les petits cours d'eau, les chevelus. Donc maintenant, c'est un enjeu d'aller sur ces territoires de petits cours d'eau.
On est sur des Solutions Fondées sur la Nature et c'est ce vers quoi on doit tendre pour agir face au changement climatique. Donc ce type d'opération est à reproduire et à développer. »

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Il faut nourrir de l'ambition par rapport à tout ça. Gardons l'eau sur nos territoires avec ce type d'aménagement naturel. »

Les perspectives

Voix-off :
En 2024, d'autres travaux de restauration de l’Ouin et de son bassin versant, en aval, vont être lancés. Une sensibilisation à l'environnement sera menée en parallèle sur le site, auprès des élus, des agriculteurs et des scolaires.

Jean-Paul Bregeon, Président - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« On ne va pas s'arrêter là. Ça sert d'exemple et ça va encore être reproduit un peu plus loin. Quand on fait de la qualité, on influe immédiatement sur la gestion quantitative aussi. On sait que ce qu'on fait est bon, on a la preuve qu'on réussit. Maintenant, ce qu'on souhaite, c'est pouvoir le reproduire à une échelle beaucoup plus vaste. »

Pélobateland : Zones humides, biodiversité et gestion durable, un partenariat gagnant-gagnant

Vidéo - Pélobateland : Zones humides, biodiversité et gestion durable, un partenariat gagnant-gagnant

Un partenariat gagnant-gagnant - Lailly-en-Val (Loiret)

mars 2024

© Une image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

PélobateLand - Zones humides, biodiversité et gestion durable

Un partenariat gagnant-gagnant à Lailly-en-Val (Loiret)

Voix Off :
Ce drôle de coassement, c’est le chant du Pélobate Brun, un amphibien, l’un des plus menacés en France, très difficile à observer, même pour un expert.

Kévin Billard - Chargé d’études - Loiret Nature Environnement :
« C’est un amphibien qui est très discret, il ne s’entend seulement qu’à quelques mètres.
Il chante sous l'eau, en surface, on ne l'entend pas. On les écoute pour savoir où ils se reproduisent. Ici, on peut estimer la population, à peu près, à une centaine d'individus adultes. Ce qui fait quasiment la population la plus dense de France pour cette espèce. »

Voix Off :
Au printemps, l’une des missions de Kévin, c’est donc de réaliser des inventaires naturalistes, observer, enregistrer, et recenser les amphibiens de cette zone humide.

David Brunet - Chargé d’interventions spécialisé, Grand cycle de l’eau et milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« Salut Kevin, comment ça se passe ? »

Kévin Billard :
« Très bien, il y a un pélobate qui chante en ce moment. Tu veux l’écouter ? »

David Brunet :
« Super, incroyable ! Quelle chance de pouvoir écouter le pélobate en période de reproduction.
On est dans un site exceptionnel, des mares historiques, qui abritent des espèces d'amphibiens extrêmement rares. »

Kévin Billard :
« Si le pélobate se reproduit dans une mare, s'il chante dans une mare, ça veut dire que la mare est fonctionnelle. »

David Brunet :
« Voir que la population pélobate semble se maintenir, voire augmenter, démontre globalement que les travaux qui sont faits sont plutôt efficaces. »

Voix Off :
Ici, en Sologne, à 20 kilomètres au sud d’Orléans, le Conservatoire d’Espaces Naturels du Centre-Val de Loire a acheté cette zone humide de 80 hectares, en 2018.
Avec un objectif : restaurer et gérer 23 mares historiques, pour augmenter les habitats, et suivre l’évolution des populations d’amphibiens.

Stéphane Hippolyte - Écologue, expert agro-environnement - Conservatoire d'Espaces Naturels Centre-Val de Loire :
« On avait des mares qui étaient en train de se fermer et de s'assécher et donc qui ne remplissaient plus leur rôle de zone de reproduction pour l’amphibien. L'objectif était donc de recréer un maximum de mares de différentes tailles, de différentes profondeurs, des niches écologiques pour augmenter les zones de reproduction des amphibiens. »

David Brunet :
« L'objectif, c'est de montrer que sur une biodiversité remarquable, on arrive à concilier la préservation, la renaturation des mares, la préservation de la biodiversité, tout en maintenant également des usages économiques. Et donc là, le CEN s'est associé avec un agriculteur bio.»

Voix Off :
Dans le périmètre de cette zone humide, à proximité de la Loire, Jean-Pierre Piganiol, est éleveur de moutons, et producteur de cultures bio sur 110 hectares.
Il assure une gestion durable du site, économiquement viable et respectueuse de la biodiversité

Jean-Pierre Piganiol - Agriculteur Bio :
« Pour éviter que les nitrates partent dans le sol, on met des plantes qui vont absorber ces nitrates et au lieu de venir broyer et détruire les plantes de manière mécanique, on utilise les moutons. Donc ils mangent directement les plantes et en même temps ils laissent un amendement qui va être super pour la culture suivante.

Ce sont des pois. C'est une plante qui prend l'azote de l'air et qui les restitue au sol. Donc pas besoin d'engrais. On a du colza, des lentilles, on a du chanvre, on a du blé, des cultures qui sont moins gourmandes en eau pour mieux s'adapter au changement climatique. »

Stéphane Hippolyte :
« Le partenariat, il est gagnant-gagnant. On a une personne qui comprend les enjeux. On peut avoir une productivité agricole en bio, viable et pérenne, tout en associant une maximalisation de la biodiversité remarquable sur un site. »

Voix Off :
Ce chantier de renaturation des mares, de préservation des espèces a duré 2 ans, co-financé notamment par le Conservatoire d’Espaces Naturels, et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

David Brunet :
« Sur ce projet-là, l'Agence de l'eau a financé à 70 % les acquisitions et on finance toutes les autres actions à 50 %. »

Le bilan

Kévin Billard :
« Le constat qu'on fait, c'est que les amphibiens se reproduisent toujours dans la mare. Il y a de plus en plus d'espèces, de plus en plus d'individus et la présence de têtards et la présence de larves, c'est une preuve de reproduction et c'est la preuve ultime que la restauration a fonctionné. »

David Brunet :
« On arrive à s'inscrire dans quelque chose de durable sans mettre le site sous cloche. Donc ça, c'est extrêmement intéressant. Et donc il faut espérer qu'avec le réchauffement climatique, tous les aménagements qui seront faits rendront le site encore plus résilient dans les années à venir pour préserver cette biodiversité remarquable.»

Jean-Pierre Piganiol :
« Il y a plein de moucherons qui nous tournent autour. On est en bio, il y a des animaux, il y a des moucherons, voilà. »

Les perspectives

Stéphane Hippolyte :
« On a un terrain de jeu d'environ 150 hectares autour du site, avec des mares qui sont connectables avec nos travaux, connectables aussi à pattes d'amphibiens. Sur une quinzaine de mares, on va demander aux propriétaires une convention de gestion pour pouvoir ensuite mettre en œuvre les actions mises en place ici. »

David Brunet :
« Ces zones humides ont un enjeu extrêmement important dans le grand cycle de l'eau, un rôle de régulateur. Ça veut dire qu'elles vont stocker l'eau lorsqu'elle est abondante, la restituer sur des périodes où il y a moins d'eau. Elles ont un rôle d'éponge, diminuent la vulnérabilité aux inondations. Donc ça, c'est extrêmement important de multiplier, sur une entrée quantité d'eau, qualité d'eau et bien sûr biodiversité pour pouvoir mieux s'adapter au réchauffement climatique. »

Voix Off :
En France depuis 70 ans, près de 70 % des zones humides ont disparu.

Stéphane Hippolyte :
« Dit donc, David, c’était une très bonne idée de faire ce petit film sur les zones humides à Pélobate. »

David Brunet :
« Tu sais, Stéphane, les zones humides, c'est un enjeu essentiel pour la qualité de l'eau, donc c'est extrêmement important. Il faut mouiller la chemise sur ces sujets-là.»

Stéphane Hippolyte :
« Et d'ailleurs, est-ce que tu ne penses pas qu'on a mouillé la chemise un petit peu trop sur ce coup-là ? »

David Brunet :
« Effectivement. »