La restauration des scirpaies de l'estuaire de la Loire, une première
Le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire a défini, à travers son plan de gestion, des actions de protection et de restauration de milieux, les roselières, dans l’estuaire de la Loire sur le secteur de Donges Est en Loire-Atlantique (44). Elles sont l’habitat d’un oiseau, le Phragmite aquatique, passereau remarquable et menacé de disparition. Ces actions, retenues dans le cadre d’un appel à initiatives pour la biodiversité, bénéficieront d’une aide financière de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.
Un site Natura 2000 à préserver
Scirpaie aquatique
© Claire Cavalié • ACROLA
Les scirpaies, sont des roselières principalement constituées de jonc, une plante de milieux humides qui ne supporte pas des assèchements trop prolongés. Dans l’estuaire de la Loire, elles constituent une halte migratoire d'importance internationale pour les passereaux dits paludicoles car ils vivent dans les marais. Ils y constituent leurs réserves graisseuses avant de poursuivre leur migration.
Phragmite aquatique
© David Lédan • ACROLA
C’est le cas du Phragmite aquatique, un oiseau menacé de disparition, qui fait l'objet d’un plan national d’action pour sa conservation.
Les scirpaies régressent au profit de la phragmitaie, une roselière constituée par le roseau commun qui supporte mieux les assèchements.
Des travaux seront réalisés pour réhabiliter les scirpaies. Ils permettront de restaurer un habitat fondamental pour les phragmites aquatiques.
Recréer un espace naturel favorable au maintien des scirpaies
L’association pour la connaissance et la recherche ornithologique Loire et Atlantique (ACROLA), co-gestionnaire de la zone humide, a mené une première phase de travaux, entre 2012 et 2015, afin de tester différentes méthodes de restauration des scirpaies. Grâce aux suivis écologiques et aux analyses de résultats, il est aujourd’hui proposé une méthode favorable de restauration des scirpaies.
Les conditions naturelles de ces milieux vont être recréées. Il s’agit de décaisser suffisamment les terrains pour retrouver les côtes de la scirpaie primaire. Ces zones devront être connectées à un réseau hydraulique suffisant. Elles respecteront une certaine pente pour permettre une évacuation de l’eau complète entre chaque immersion.
Une partie de ces zones pourra être destinée à un pâturage contrôlé pour son entretien, afin d’évaluer son effet et celui du piétinement des animaux.
Un suivi encadré pour une première restauration
Ces travaux constitueront une première en terme de restauration de scirpaies et se feront en partenariat avec des scientifiques de l’université de Bretagne occidentale. Un suivi écologique sera mis en place sur une période de deux ans.
Vue aérienne du site de Donges
© Conseil départemental de Loire-Atlantique
Le Département de Loire-Atlantique, en qualité d’animateur du site Natura 2000 « Estuaire de la Loire », a activement participé à la définition du projet et est un partenaire majeur sur la durée du projet.
Le coût prévisionnel des opérations s’élèvent à 110 000 euros. L’agence de l’eau Loire-Bretagne les accompagnent à hauteur de 88 000 euros.