Rendre la ville perméable : une priorité du 12e programme
Le 12e programme d’intervention met un accent particulier sur des actions concrètes et ambitieuses pour une gestion durable de l’eau. Parmi ces actions, la gestion des eaux pluviales urbaines se distingue comme une priorité majeure. L’objectif est de réduire leur impact polluant en favorisant leur infiltration au plus près de leur point de chute, à travers des solutions fondées sur la nature (SFN).
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Une priorité stratégique pour réduire l’impact des eaux pluviales
Les eaux pluviales représentent un défi pour la qualité des milieux aquatiques, non résolu par les solutions classiques de l’assainissement. Lorsqu'elles sont collectées par les réseaux d’assainissement, elles peuvent entraîner des pollutions et des inondations en cas de débordement des stations de traitement. Les variations importantes de précipitations, liées notamment au dérèglement climatique renforcent cette problématique. L’agence de l’eau met donc l’accent sur des stratégies visant à gérer les eaux pluviales là où elles tombent, en limitant leur impact grâce à des solutions peu couteuses et durables.

© Roannaise de l'eau
« La volonté de nos élus c’est plus de nature en ville. Pour cela, il faut remettre l’eau en surface, c’est un changement de paradigme »
Céline LAREURE, Responsable Gestion durable de l’eau à la Roannaise de l’Eau (42)
Les solutions fondées sur la nature (SFN) : la clé de la gestion des eaux pluviales en ville
Pour réduire l’impact des eaux pluviales, l’agence de l'eau mise prioritairement sur des solutions fondées sur la nature (SFN), qui visent à réintégrer l'eau pluviale dans le cycle naturel. Ces solutions permettent d'infiltrer les eaux pluviales là où elles tombent, au moyen de dispositifs tels que les :
- Espaces verts inondables, jardins de pluie, noues …: Aménagements paysagers légèrement en creux qui permettent à l'eau de s'infiltrer en quelques heures dans le sol après une pluie trop intense.
- Toitures végétalisées : en plus de leur capacité à évaporer et stocker l'eau, elles doivent être raccordées à un dispositif infiltrant, limitant ainsi l’écoulement des eaux pluviales en cas d’excès d’eau.
Lorsque l’espace est trop contraint pour la végétalisation, ces solutions naturelles peuvent être compléter par des aménagements enterrés :
- Massifs infiltrants : tranchée drainante ou puit d’infiltration remplis de matériaux avec fort indice de vide permettant de stocker l’eau le temps de leur infiltration dans le sol.
- Trottoirs et chaussées stockants éventuellement perméables : modification de structure de voierie qui favorisent l’infiltration de l'eau directement sous voierie, réduisant ainsi le volume des eaux de ruissellement.
Ces solutions sont de plus en plus privilégiées par les aménageurs car elles ont de nombreux avantages, tant pour la gestion des eaux pluviales que pour l'amélioration du cadre de vie urbain.
Aménagements végétalisés en pleine terre : une solution efficace et durable
Le 12e programme met particulièrement l’accent sur les aménagements végétalisés en pleine terre, jugés à la fois plus économiques et plus efficaces. Ces solutions permettent de bénéficier de multiples co-bénéfices de la nature en ville, tels que la régulation thermique, l’amélioration de la qualité de l’air et le développement de la biodiversité.
Priorité aux projets ambitieux
Pour bénéficier d’un accompagnement de l’agence de l’eau, les projets doivent répondre à des critères spécifiques. Les aménagements, capables de gérer d’importantes quantités d’eau, notamment lors de fortes pluies, sont les seules éligibles.
Par ailleurs, avant toute mise en œuvre, il est nécessaire de réaliser une étude hydraulique pour s'assurer que les solutions choisies sont adaptées aux caractéristiques du site.
L’agence de l’eau souhaite soutenir des projets très ambitieux en termes de niveau de pluie gérée et infiltrée et utilisant majoritairement des aménagements de pleine terre. Elle prévoit de consacrer jusqu’à 100 millions d’euros sur cet objectif au cours des 6 prochaines années pour déconnecter des réseaux 4 000 000 de mètres carrés.

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« Le 12e programme d’intervention met particulièrement l’accent sur les aménagements végétalisés en pleine terre, à la fois plus économiques, plus durable et plus efficaces. De plus, seuls les aménagements capables de gérer d’importantes quantités d’eau, notamment lors de fortes pluies sont éligibles »
Vincent Nalin, Chargé de mission à l’agence de l’eau Loire-Bretagne