Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

Vidéo - Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

janvier 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Les solutions fondées sur la nature pour s'adapter aux défis climatiques - Loches et Roanne

[Musique]

Voix-off :
À Loches, dans le sud Touraine, prairies et roselières ont retrouvé leur aspect naturel au cœur de cette zone humide traversée par l'Indre.
En Auvergne Rhône-Alpes, l'agglomération de Roanne, plus de 100 000 habitants, est baignée par la Loire et un vaste chantier a été lancé pour ramener la nature en ville. Deux régions, deux projets pour un même objectif : trouver des solutions durables pour s'adapter au défi climatique.

Les prairies du Roy - Création d’un espace naturel sensible - Loches (Indre-et-Loire)

Voix-off :
Au cœur de l'agglomération lochoise, les prairies cernées de haies et de roselières ont remplacé de vastes peupleraies. Un réseau de mares a été créé et, en dix ans, le milieu a été restauré sur les 250 hectares de la vallée.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine (37)
« Avant l'intervention de la collectivité, il faut s’imaginer qu'on ne voyait pas du tout le patrimoine bâti qu'on avait derrière, on ne voyait pas le donjon, ni rien. Donc ça a vraiment ouvert le paysage et donc ouvert le milieu en règle générale.
Là, on se situe en plein cœur d'une roselière. Il y a encore trois ans, on était en plein cœur d'une peupleraie.
Donc on est venu abattre les peupliers qui ont été valorisés en bois d'œuvre ou en bois énergie, broyer les souches. Et on se retrouve avec une végétation typique d'une roselière. »

Voix-off :
La zone humide des prairies du Roy, une zone d'expansion de crues, joue désormais un rôle d'éponge, de régulation des débits des cours d'eau.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine  
« C'est à dire qu'elle absorbe l'excès d'eau en période de crues et la relargue en période d'étiage. »

Amélie GARNIER, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« Il y a eu un rôle épuratoire du milieu. Il y a eu aussi un rôle tampon du milieu. On constate aussi des effets positifs sur la résilience du territoire face à la sécheresse et une augmentation de la biodiversité du fait d’un milieu ouvert. »

Voix-off :
L'aménagement et la restauration de cet espace naturel sensible ont coûté 160 000 € par an pendant dix ans à la communauté de communes Loches Sud Touraine.

Étienne Arnould, responsable des espaces naturels sensibles - Communauté de communes de Loches Sud Touraine, maire de Chemillé-sur-Indrois (Indre-et-Loire)
« On est tout à fait dans le cadre actuel de la volonté politique de l'état de redynamiser ces entités et leur redonner leur première fonction et de préserver la nature. »

Voix-off :
L'agence de l'eau Loire-Bretagne co-financeur du projet avec la région Centre-Val de Loire et le département d'Indre-et-Loire, a investi 580 000 € pour la création de cet espace naturel sensible.

[Musique]

Gestion intégrée des eaux pluviales - Roanne (Loire)

Voix-off :
Depuis 2009, le syndicat qui gère l'eau de 42 communes autour de Roanne, a misé sur la gestion intégrée des eaux pluviales. Une solution innovante qui permet à l'eau de s'infiltrer là où elle tombe : jardins de pluie, toitures végétalisées, massifs infiltrants, noues enherbées et fleuries, la nature réinvestit la ville.

Céline Lareure, chargée de sensibilisation à la Roannaise de l’eau (Loire)
« Alors là, on se retrouve sur le parvis d'une école maternelle. Avant, c'était que du goudron et donc il y avait vraiment cette volonté de créer des espaces enherbés, végétalisés, des espèces qui soient résistantes par temps sec et par temps de pluie. Et en fait, la volonté des élus de notre territoire, c'est vraiment de rapporter de la nature en ville et de la biodiversité.

On est en milieu résidentiel, donc avant, on était sur une largeur totalement goudronnée, imperméabilisée, avec des grilles et des avaloirs.
Et maintenant, on est sur une noue plantée, enherbée et même avec des arbres. La pente de la voirie a été modifiée pour que les eaux ruissellent dans l'ouvrage. En fait, l'eau du coup, est stockée et s'infiltre tout doucement dans le sol.

On voit derrière nous toute une série de bassins d'infiltration, de grands espaces verts qui récupèrent les eaux de toiture de la salle des fêtes et de la salle de sport, et qui récupèrent aussi les eaux de ruissellement du parvis et une partie de la voirie. »

Charlette Brun, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« L'eau de pluie va rentrer directement dans la nappe phréatique qui va alimenter les débits des cours d'eau. Et ça permet d'assurer une qualité et une quantité suffisante de la ressource. Ça apporte à la fois de la biodiversité en ville, mais aussi en termes de coût, ça va être intéressant puisque on n'a pas tout cet aspect énergétique, génie civil, etc...»

Amandine Mesland, cheffe de projet, aide à la décision économique et sociologique, agence de l’eau Loire-Bretagne
« Une SFN, c'est rentable, ça ne coûte pas cher en investissement, en fonctionnement, surtout si on compare avec du génie civil pur et dur. Et ça rapporte beaucoup en matière de biodiversité. Partout, elle est renforcée grâce aux SFN en matière de stockage de carbone.
Si on multiplie ces actions, on a tout bon par rapport à la résilience face au changement climatique. »

Le bilan

[Musique]

Voix-off :
À Roanne désormais, la gestion innovante des eaux pluviales est intégrée dans tous les projets.

Céline Lareure, chargée de sensibilisation à la Roannaise de l’eau (Loire)
« On demande aux élus et même aux habitants de retrouver l'eau en surface. C'est un changement de paradigme, un changement de culture, c'est un peu novateur et du coup, il y a beaucoup de travail à faire, de sensibilisation et de communication. Il faut se lancer en fait, et ne pas avoir peur. La nature est là. Il faut apprendre à vivre avec elle, à s'adapter. »

Voix-off :

Dans les prairies du Roy à Loches, les agriculteurs assurent l'exploitation durable des prairies reconverties. Cet espace naturel sensible est devenu un site écotouristique ouvert au public. Et le Cuivré des marais, une espèce rare et protégée, a réintégré les espaces ouverts.

Floriane Sommier, technicienne de rivières et d’espaces naturels sensibles Les Prairies du Roy - Communauté de communes de Loches Sud Touraine  
« On a une espèce phare qui est le Cuivré des marais et on a vu se multiplier la population et s’étendre la population sur l’ensemble du site. On peut dire qu'il y a eu un regain d'espèces typiques des prairies humides. »

Étienne Arnould, responsable des espaces naturels sensibles - Communauté de communes de Loches Sud Touraine, maire de Chemillé-sur-Indrois (Indre-et-Loire)
« L'objectif a été atteint. On a réalisé un poumon vert. »

Amélie GARNIER, chargée d’intervention de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« On aide d'ailleurs d'autres projets, d'autres collectivités à travailler en fait sur les solutions de restauration des zones humides qui permettent de préserver la ressource en eau, d'un point de vue quantité, mais également d'un point de vue qualité. »

Voix-off :
Loches et Roanne, à la ville et à la campagne.
Deux aménagements efficaces, duplicables, une équation parfaite pour préserver la ressource en eau.

[Musique]