Une gestion économe et équilibrée de la ressource en eau pour s'adapter au changement climatique

Vidéo - Une gestion économe et équilibrée de la ressource en eau pour s'adapter au changement climatique

février 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Une gestion économe et équilibrée de la ressource en eau pour s’adapter au changement climatique

Voix-off :
À l'est d'Angers, le bassin versant de l’Authion, un affluent de la Loire : c'est une zone de 1 500 kilomètres carrés.
Ce territoire agricole spécialisé dans les semences est traversé par le Lathan, 62 kilomètres canalisés dans les années 80.
Un chantier de restauration a démarré en 2017. Sur 1,8 km, deux clapets régulateurs ont été supprimés, les berges écrasées et les banquettes végétalisées.

Ralph Clarke, coordinateur Pôle Milieux Aquatiques & Technicien rivières - Syndicat mixte du Bassin de l’Authion et de ses affluents
« Les deux clapets ont été abaissés un an avant, donc justement pour que la rivière se redessine. Et après, on a aménagé treize radiers sur le site qui permettent de remonter la ligne d'eau. Toutes les berges ont été retalutées. On le voit, les banquettes aujourd'hui, elles sont végétalisées, on se retrouve avec des petites zones humides. »

Voix off :
120 000 € ont été investis. 80 % des travaux ont été financés par l'agence de l'eau Loire-Bretagne.

Pascal Boniou, chargé du suivi de contrats territoriaux et biodiversité - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Ce qui est transversal, c'est qu'on va s'intéresser aux milieux aquatiques, à la morphologie du cours d'eau, à sa continuité écologique, mais aussi à la qualité de l'eau, à la quantité de l'eau.
Et puis la biodiversité qui va aller avec, qui va être le marqueur de la bonne fonctionnalité du cours d'eau.»

Voix-off :
Ici, de nouveaux chantiers sont à l'étude avec un objectif : poursuivre le rétablissement de la continuité écologique et retrouver des zones naturelles d'expansion de crues.

La concertation

Voix-off :
Agriculteurs, forestiers, riverains, élus ont été associés à ce projet, parce que la restauration des cours d'eau, l'aménagement de bassins passe forcément par la concertation.

Fabienne KERVAREC, sociologue
« Le partage des connaissances, le partage des visions et des regards est fondamental. Et la concertation, c'est ce que ça apporte en fait. Ça concourt à une dynamique de territoire, à une démarche partenariale.»

Voix-off :
Concertation, co-construction, c’est l’enjeu du PTGE, le projet de territoire pour la gestion de l’eau  Allier Aval. Des dizaines de réunions comme celle-ci, sont organisées, même si le bassin n’est pas en tension. Sur chaque territoire, il faut mettre en place des outils de concertation et de gestion.

Maïwenn Rochard, Chargée de mission PTGE - Bassin Allier Aval, Établissement Public Loire
« Le PTGE, c'est une démarche territoriale qui engage l'ensemble des acteurs du territoire à co-construire un programme d'actions qui vise à atteindre l'équilibre entre besoins et ressources en eau. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau de l'eau Loire-Bretagne
« Pour faire en sorte que le partage de l'eau soit le plus juste possible entre les acteurs, sans oublier au final les milieux aquatiques. »

Benoît Rossignol, Directeur Ressource en eau, Établissement Public Loire
« Et pour que les acteurs choisissent ensemble ce qu'ils veulent faire sur leurs territoires en utilisant une ressource en eau en général limitée.
En adéquation avec les besoins, on étudie ces quatre volets hydrologie, milieux, usages, climat. Combien on a d'eau ? De quoi on a besoin pour les usages ? De quoi on a besoin pour les milieux, et comment ça évolue avec le climat. Ensuite on croise ces enjeux et on établit un diagnostic du territoire qui permet de choisir ensuite des orientations pour le territoire et d'établir un programme d'action. »

Maïwenn Rochard, Chargée de mission PTGE - Bassin Allier Aval, Établissement Public Loire
« L'intérêt, c'est de rassembler un territoire autour d'une problématique commune, construire une vision politique commune du territoire, sur cette question de la gestion quantitative. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau de l'eau Loire-Bretagne
« L'objectif du PTG, c'est d'anticiper et de mettre en place des actions pour justement économiser l'eau, assurer une certaine sobriété des usages, faire en sorte que la ressource soit quand même partagée.»

Voix-off :
Le bassin du Lay, à moins de dix kilomètres de l'océan, c’est une terre de polyculture et d’élevage. Maïs, blé : dans les années 80, avec le boom de l'irrigation, le niveau des nappes a chuté.
Alors, en période de basses eaux, la loi a imposé une baisse des prélèvements de 50 %.

Jannick Rabillé, Président du Syndicat mixte du bassin du Lay (Vendée)
« Deux efforts ont été faits : une diminution des volumes qui étaient attribués à l'exploitant et ensuite une création de réserves pour compenser ce volume qui était diminué et garder de l'irrigation. »

Voix-off :
Entre 2014 et 2018, cinq retenues ont donc été construites pour stocker 2,5 millions de mètres cubes d'eau. Et les pratiques agricoles ont évolué. La production de maïs a baissé, et ici, depuis la limitation de l’irrigation, 30 % des cultures sont diversifiées.

Florian RABILLÉ , Agriculteur, Saint-Vincent-sur-Graon (Vendée)
« On a moins besoin d'irriguer la luzerne. C'est une plante qui demande moins d'eau. On essaie de travailler en semis directs. On ne travaille plus le sol, donc il y a toute une vie qui se recrée au niveau du sol. Le fait de ne plus travailler le sol, quand il y a des gros abats d’eau, toute la terre reste dans le champ. Ça fait un système de tampon.»

Voix-off :
Montant total du programme d'action : 14,5 millions d’euros. C'est le budget pour créer les cinq retenues et accompagner les agriculteurs dans leurs changements de pratiques.

Jean-Claude Dubos, chargé d'intervention - Agence de l’eau de l'eau Loire-Bretagne
« L'agence a financé la réalisation de ces réserves à hauteur de 70% des investissements des volumes stockés. Et elle a accompagné aussi les agriculteurs dans les économies
d'eau qu'ils ont dû réaliser pour moins consommer d'eau. »

Pascal Mege, Directeur du Syndicat mixte du bassin du Lay (Vendée)
« Depuis la mise en place de ces premières réserves, en été, le niveau des nappes dans le sol remonte de 50 cm, parce que le pompage ne se fait plus intégralement dans la nappe, mais avec une partie sur les réserves. »

Jannick Rabillé, Président du Syndicat mixte du bassin du Lay (Vendée)
« Les cinq retenues ont permis le maintien d'une agriculture, même s'il y a eu une diminution des volumes. Et surtout, on a respecté les engagements qui avaient été pris vis-à-vis du Sdage, de maintenir les niveaux d'eau dans le marais. »

Les perspectives

Voix-off :
Financements, études, expertises : l’agence de l’eau Loire-Bretagne est plus que jamais mobilisée pour que chaque territoire ait les moyens de s’adapter à l’évolution climatique, pour gérer la qualité, et surtout désormais, la quantité de l’eau.

Émeline Choumert, Cheffe du service agriculture et milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Le 11ème programme, c’est une enveloppe de 2 milliards 330 millions d’euros, sur six ans.
Les 1ères actions qu’on finance, ce sont toutes les actions qui vont permettre au milieu d’être plus résilient, donc améliorer la fonctionnalité des milieux aquatiques, restaurer les zones humides, mieux gérer les eaux pluviales pour que l’eau s’infiltre mieux, améliorer les pratiques en agriculture. »

Martin GUTTON, Directeur général de l’agence de l’eau Loire-Bretagne
« Les solutions fondées sur la nature qu'on prône peuvent avoir un effet vertueux à la fois sur la quantité et sur la qualité de l'eau. C'est véritablement notre orientation. Et donc, plus que jamais, l'agence de l'eau met en œuvre tous ses moyens pour accompagner les acteurs de terrain qui porteront des actions sur le sujet. »