Développement d'une filière chanvre sur l'aire d'alimentation de captage de la Varenne

Vidéo - Développement d'une filière chanvre sur l'aire d'alimentation de captage de la Varenne

novembre 2025

© Une image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Structuration et développement d’une filière chanvre sur l’aire d’alimentation du captage de la Varenne - Grands Poitiers communauté urbaine (Vienne)

Céline Lelard – Responsable Pôle production eau potable – Grand Poitiers communauté urbaine :

« C'est ici, au cœur de l'aire d'alimentation du captage de la Varenne, que Grand Poitiers a initié le développement d'une filière chanvre pour amener de la valeur ajoutée aux agriculteurs et reconquérir la qualité de l'eau. »

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Le chanvre, pour lutter contre les pollutions, c’est un pari innovant lancé ici, à 25 km, au Sud-Ouest de Poitiers. Polyculture, élevage : 1 700 agriculteurs font vivre ce territoire de 115 communes, et 2 065 km²,
la surface de l’aire d’alimentation du captage de la Varenne.

Céline Lelard – Responsable Pôle production eau potable – Grand Poitiers communauté urbaine :

« La goutte d'eau qui va tomber à l'intérieur de ce territoire va rejoindre le captage. Et aujourd'hui, on constate que la qualité de l'eau, elle est dégradée par les pesticides, par les nitrates. »

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Pour améliorer la qualité de l’eau, certains agriculteurs se sont donc investis dans ce projet chanvre, comme Jean-Frédéric, en bio depuis 2018, 250 chèvres, 95 hectares de terres dont 5 de chanvre.

Jean-Frédéric Granger – Agriculteur Bio - Celle-Lévescault (Vienne) :

« C'est une culture qui ne demande aucun intrant, donc pas de désherbant, pas d'engrais. C'est une plante très peu gourmande en eau. Ça a un effet désherbant. Le chanvre fait partie des plantes qui dépolluent les sols et permet d'éviter le ruissellement des nitrates. Économiquement, c'est intéressant. »

Xavier Pillet – Paysan Bio – Vice-président – Association Chanvre Nouvelle Aquitaine :

« Avec un itinéraire cultural sans pesticides, sans engrais chimiques, c'est une culture qui est faite pour des zones de captage ou des zones où on veut respecter l’enjeu eau. C'est préserver la quantité et améliorer la qualité. »

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Grand Poitiers a lancé cette filière innovante en 2021. 3 chantiers ont été menés en parallèle : la formation des agriculteurs, le positionnement du chanvre comme matériau-clé du bâtiment durable et la promotion de la plante pour la restauration.

Nathalie Delavault – Responsable adjointe – Cuisine autonome Jean-Mermoz :

« La farine, essentiellement, elle peut servir à faire des cakes, des broyés comme aujourd'hui. Et les graines, dans le pain, sur les gâteaux. »

Sébastien Coindeau – Responsable Pôle Restauration collective Grand Poitiers communauté urbaine :

« Le chanvre est une protéine riche en fibres, en acides gras, en acides aminés. L'objectif, c'est vraiment de développer l'utilisation du chanvre dans notre restauration. »

Manon Baqué – Conductrice d’opérations – Grand Poitiers communauté urbaine :

« On a choisi sur ce chantier l'emploi du chanvre dans l'extension, donc dans le neuf. On s'en sert pour isoler les murs à ossature bois qui constituent les façades du nouveau bâtiment, ainsi que certains murs de cloisonnement intérieur. C'est le matériau écologique par excellence. »

Didier Merzeau – Gérant – Entreprise Art de Bâtir – Coulombiers (86) :

« L'utilisation du chanvre sert à la fois de remplissage de la structure porteuse et donc d'isolation thermique et phonique. C'est un matériau naturel, sain. Aujourd'hui, on en parle beaucoup plus
et il y a des volontés publiques qui permettent de faire avancer les projets. »

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La structuration, le développement de cette filière, c’est le résultat d’un travail collaboratif : une initiative de la Région Nouvelle Aquitaine, via son programme Re-Sources, le pilotage terrain de Grand Poitiers communauté urbaine et l’accompagnement technique et financier de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Cindy Roller – Chargée de mission protection de la ressource en eau Animatrice du programme Re-Sources – Région Nouvelle Aquitaine :

« On anime un réseau régional d'animateurs et de collectivités qui s'engagent dans ces actions de protection. Et puis le programme Re-Sources, c'est aussi l'ensemble de l'accompagnement financier, technique à ces collectivités et à ces partenaires qui mettent en place des actions. »

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Coût du projet, sur 4 ans : 240 000 euros, financé à 50 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Gilles Morisseau – Vice-Président – Chargé de l’eau et de l’assainissement Grand Poitiers communauté urbaine :

« Sur tous les programmes d'amélioration de la qualité de l'eau, l'agence de l'eau Loire-Bretagne est toujours notre partenaire financeur numéro un, bien sûr. »

Frédy Poirier – Vice-Président – Chargé de l’agriculture et de l’alimentation Grand Poitiers communauté urbaine :

« Sans l'agence de l'eau et sans le cadre des contrats Re-Sources, on n’engage pas ce genre de travail-là. Ça veut dire qu'aujourd'hui, c'est un élément-clé pour prendre ce risque-là. »

Séverine Farineau – Chargée d’interventions spécialisée – Agence de l’eau Loire Bretagne :

« On a déjà accompagné toute la partie développement, donc plutôt des études. Ce qui est important et très intéressant dans le projet de Grand Poitiers, c'est toute la partie aval de la filière et donc on a aujourd'hui des débouchés. C'est ce qui permettra à cette filière, demain, d'être viable et pérenne. »

Céline Lelard – Responsable Pôle production eau potable – Grand Poitiers communauté urbaine

« La nouvelle étape, c'est la création d'une unité de défibrage qui va permettre de transformer cette paille de chanvre pour qu'elle soit utilisable dans le bâtiment.»

Séverine Farineau – Chargée d’interventions spécialisée – Agence de l’eau Loire Bretagne :

« Ça fait partie des modalités de notre 12ᵉ programme, de pouvoir accompagner aussi l'investissement dans cet outil de production. On va travailler avec Grand Poitiers, effectivement, à cette seconde étape.»

Frédy Poirier – Vice-Président – Chargé de l’agriculture et de l’alimentation Grand Poitiers communauté urbaine :

« On donne du sens à la collectivité en termes de politique publique, en tant que producteur d'eau potable et on est apporteur de solutions pour l'agriculture. Plus on aura de surfaces sans pesticides, moins on aura de difficultés à traiter l'eau potable, en termes de coût évidemment.»

Gilles Morisseau – Vice-Président – Chargé de l’eau et de l’assainissement Grand Poitiers communauté urbaine :

« Aujourd'hui, on est passé de 20 à 40 hectares. La demande qu'on a perçue,  notamment dans le bâtiment, viendrait à tripler, quadrupler très rapidement cette surface et deviendrait pertinente pour avoir un effet sur l'usage de l'eau. »