France Galva : débarrasser les eaux pluviales des micropolluants pour reconquérir le milieu naturel
Vidéo - France Galva : débarrasser les eaux pluviales des micropolluants pour reconquérir le milieu naturel
Transcription textuelle de la vidéo
novembre 2020
© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part
Voix-Off : Du zinc en fusion, un immense bain à 450 degrés pour un produit haut de gamme. Voilà l’étape finale et spectaculaire de la galvanisation.
Mais avant cette dernière immersion, l’acier subit une série de traitements. Le procédé remonte au 18eme siècle. Ces pièces métalliques de grande taille sont trempées dans des bacs géants. Objectif : les préparer à la galvanisation à chaud.
Frédéric Mercier, Responsable commercial / France Galva – Carquefou (44)
« On vient, au travers de différents processus chimiques et différents bains, créer une liaison entre le zinc et le fer donc ce n’est pas comme un revêtement que l’on vient juste déposer, il y a une fusion qui se fait à cœur et le zinc vient s’user à la place de l’acier, d’où sa protection anti-corrosion. »
Voix-Off : France Galva, c’est 10 usines sur le territoire national, dont ce site de fabrication, en Loire Atlantique depuis 1923. 80 salariés ici, à Carquefou, et 25 000 tonnes d’acier galvanisés par an, charpente métallique, chaudronnerie, serrurerie, et du matériel routier ou agricole. Sur cette chaîne, 600 mètres cube d’eau sont utilisées chaque année.
Olivier Faucheux, Responsable Technique et Méthodes / France Galva – Carquefou (44)
« C’est un process complet qui va du bain dégraissant en passant par les bains d’acides, de rinçage et de flux. Si vous n’avez des bons bains en amont, vous n’aurez pas une belle galvanisation. Nous n’avons pas de pollution aux alentours des bains et à la gestion des bains de process. »
Voix-Off : Le process n’est donc pas polluant : l’eau de tous les bassins est traitée et régénérée.
En fait, la pollution des eaux est à l’extérieur, sur le parc de stockage. Sur une surface bétonnée, jusqu’à 1 000 tonnes de produits finis sont entreposés. Et la pluie entraîne une fraction du zinc des pièces galvanisées.
Olivier Faucheux
« La pluie qui vient lécher le stock de produits finis nous emmenait les micro-pollutions en zinc et on les rejetait dans les eaux pluviales. »
Pierre-Yves Allard, Ingénieur d’intervention – Dossiers industriels / Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Le ruisseau qui recevait les eaux pluviales était d’une qualité médiocre en ce qui concerne les micro-polluants spécifiques de l’état écologique, le zinc en particulier. »
Voix-Off : En 2018, les analyses sont sans appel : chaque année, 2 tonnes de zinc finissent dans le ruisseau. Pour répondre aux prescriptions de son arrêté préfectoral, France Galva décide d’investir pour limiter ses rejets de pollution. La concentration en zinc au rejet alors de 80 mg par litre doit passer à 2 mg par litre. Études, dossiers de financements : France Galva et l’agence de l’eau planchent alors sur les solutions techniques.
Pour traiter la micro pollution, 2 chantiers sont lancés : d’abord la création d’un bassin tampon enterré, récepteur des eaux pluviales chargées en zinc. Dans le même temps, une station d’épuration physico-chimique est construite, l’installation traite 15 m³ d’effluents par heure.
Olivier Faucheux
« L’ensemble des eaux pluviales sont amenées à cette station. Le rôle de cette station, avec un ensemble de produits chimiques, de pompes, de technologies, est chargé de séparer, d’emprisonner les polluants, de rejeter l’eau dans les eaux pluviales en respectant la convention et d’emmener tous les déchets dans des big bag qui sont acheminés dans des lieux de déchets. Nous avons réduit de 90 % nos émissions de zinc en milieu naturel, ce qui est très important pour l’écologie. »
Pierre-Yves Allard
« C’est très spectaculaire effectivement, les traitements physico-chimiques permettent de faire une séparation très nette, très visible et d’avoir un effluent d’une limpidité exceptionnelle.»
Voix-Off : Coût total de l’opération: 1 million 150 000 euros, 40 % financés par l’agence de l’eau, 60 % par France Galva.
Olivier Faucheux
« Ça a été simple, efficace et rapide avec l’aide, évidemment, de l’agence de l’eau, l’aide de la DREAL, j’encourage vraiment les industriels à passer ce cap qui nous permet de continuer à bien travailler avec le respect de l’écologie et, notamment, du milieu naturel où se trouve l’eau. »
Voix-Off : Justement, désormais, en contre bas de la zone industrielle, sur les bords de l’Aubinière, un affluent de la Loire, les rejets de zinc – jusqu’à 2 tonnes chaque année avant travaux – ne dépassent plus 280 grammes par jour.
Pierre-Yves Allard
« Les eaux pluviales que nous voyons sont celles qui proviennent de l’établissement, donc on voit que la qualité est bonne. L’objectif global c’est d’atteindre le bon état pour que tous les organismes aquatiques puissent y avoir une vie équilibrée. »
Voix-Off : Quant au spécialiste française de la galvanisation à chaud, il a déjà d’autres projets verts.
Interview Olivier Faucheux
« Il y a une envie du respect de l’écologie, on a un projet de réutiliser, en fait, l’eau qu’on rejette dans les eaux pluviales dans notre process. Dans le futur ce sera primordial, pour les industriels, de se pencher sur le côté écologique pour perdurer dans le temps. »