Générale de découpage : allier économie d'eau, développement économique, et milieu naturel protégé
Vidéo - Générale de découpage : allier économie d'eau, développement économique, et milieu naturel protégé
Transcription textuelle de la vidéo
novembre 2020
© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part
Voix-Off : Une usine de 6 500 mètres carrés, plus de 100 robots et machines à commandes numériques : voilà à quoi ressemble la coutellerie d’aujourd’hui. Ce métier artisanal est devenu industriel.
Dans le bassin industriel de Thiers, berceau de la coutellerie française, la société générale de découpage, est spécialisée dans le travail de l’acier, depuis le 17eme siècle. Les 110 salariés du site, produisent 100 000 pièces par jour, des lames techniques, des pièces mécaniques, pour 300 artisans, orfèvres, industriels, et pour la grande distribution.
Stéphane GUILLAUMONT, Co-président Société Générale De Découpage / La Monnerie-Le Montel (63)
« La typologie de produit a beaucoup changé. On est passé à très peu de produits, fabriqués en très grande série à des centaines et des centaines de références aujourd’hui, qui sont produites en séries souvent plus limitées.
Le seul but de cela c’est de coller au plus près aux attentes des clients, qui souhaitent renouveler les produits régulièrement, profiter d’un effet de mode, de matériaux. »
Voix-Off : Ce qui n’a pas changé en revanche depuis des siècles : c’est l’utilisation de l’eau, indispensable à la fabrication de couteaux, au travail de l’acier. Elle est dans tout le process de fabrication aujourd’hui.
Stéphane GUILLAUMONT
« C’est entre 900 et 1 200 m3 d’eau qui sont utilisés dans le process chaque jour, forcément chargés de métaux, d’huile de coupe. Donc c’est absolument impensable de rejeter cette eau de process dans la nature »
Voix-Off : Alors comment consommer moins ? Et comment mieux gérer les déchets générés par la fabrication ?
C’est sur ce dossier qu’on planché l’industriel, l’agence de l’eau, et la chambre de commerce et d’industrie : un partenariat constructif, efficace.
Bruno TEXIER, Chargé d’interventions Délégation Allier –Loire amont / Agence de l’eau Loire Bretagne
« Le problème auquel était confronté l’industriel était majeur et il fallait trouver une solution rapide.
Donc en l’espace de 3 à 4 mois, nous avons effectivement fait le diagnostic, ce qui a permis de suivre les conclusions et d’arriver à la solution. »
Stéphane GUILLAUMONT
« L’implication de l’agence de l’eau a rendu les choses plus faciles, avec un discours très intéressant parce que très simple, très ouvert, concret, proactif. »
Voix-Off : Résultat : la construction de ce drôle de tambour, dans l’atelier de rectification, le meulage. C’est un tamis géant qui filtre les eaux et fluides générés par le traitement de surface des pièces usinés.
Bruno TEXIER
« Lorsque les lames sont usinées sur la machine de rectification, le fluide qui est utilisé et qui contient des huiles, tombe dans un puisard qui est pompé et qui est filtré par ce tambour rotatif, ce qui permet de séparer l’huile d’un côté et l’eau et les résidus métalliques et notamment les matières en suspension. »
Stéphane GUILLAUMONT
« Alors ce n’est pas zéro déchets mais ce sont des rejets qui sont maîtrisés, qui sont gérés, qui partent en recyclage, qui ont une deuxième vie.
On parle d’une économie d’eau équivalent à deux piscines d’un particulier à l’année, donc c’est pas dingue. Par contre, ce que l’on gagne, c’est que cette eau est de bien meilleure qualité et on la réutilise très longtemps. »
Voix-Off : Bilan : avec le recyclage de tous les effluents issus de l'atelier "traitement de surface", les risques de pollution de la rivière toute proche sont écartés.
Bruno TEXIER
« Ça va dans le sens des missions de l’agence puisque ça répond tout à fait à nos objectifs d’aider les industriels à polluer le moins possible dès la source. »
Voix-Off : Cet investissement a coûté : 380 000 euros, 60 % à la charge de l’entreprise, 40 % pour l’agence de l’eau
Stéphane GUILLAUMONT
« Financer des outils qui ne paraissent pas productifs dans un premier temps, on se rend compte que ça a un double impact, et au niveau de l’écologie et de l’environnement et au niveau du process.
L’amélioration des cadences, l’amélioration de la qualité, des conditions de travail pour les salariés qui étaient meilleures. L’ensemble fait que, sur une durée probablement de l’ordre de 10 ans, cet investissement sera financé. Je peux vraiment qualifier l’opération de succès aujourd’hui. »
Voix-Off : Pas de stockage, pas d’évacuation : aujourd’hui, les risques de pollution accidentelle, sur site et lors du transport, sont également écartés.
Dans la vallée industrielle de Thiers, une quarantaine d’usines et ateliers tournent encore à plein régime, et pourtant, à 500 mètres de la société générale de découpage, la qualité de l’eau de la Durolle s’est belle et bien améliorée.
Bruno TEXIER
« Il était important de lancer des programmes d’actions pour restaurer la qualité de l’eau mais aussi protéger les ressources en eau puisqu’elles sont alimentées principalement par les petites sources dont, aujourd’hui, le débit est altéré par les évolutions récentes du climat.
L’agence de l’eau ne pourra le faire qu’avec les acteurs locaux. Les industriels font partie de ces acteurs qui peuvent agir pour la protection de l’environnement tout en inscrivant leur activité de manière durable. »