Virginie Mistretta, Instructrice redevances - Les pros de l'eau, épisode 2

Vidéo - Virginie Mistretta, Instructrice redevances - Les pros de l'eau, épisode 2

mars 2023

© Les agences de l'eau - En immersion

Les pros de l’eau avec Jérôme Pitorin

Jérôme Pitorin : « Bonjour à tous, je me trouve aujourd'hui à Orléans-la-Source à deux pas de la Loire dans la région Centre Val de Loire. »
[Musique]
« Et j'ai rendez-vous avec Virginie Mistretta qui va me parler et nous parler de son métier. Bonjour Virginie ! Alors toi, tu es instructrice redevances. Ça c'est ton métier, est-ce que tu peux m'expliquer déjà ce qu'est la redevance ? »

Virginie Mistretta - Instructrice redevances, Agence de l’eau Loire-Bretagne : « Bonjour Jérôme. Alors les agences de l’eau ont pour mission de protéger l’eau et les milieux aquatiques en surveillant leur état de santé et en finançant les projets visant à protéger la ressource. Mais pour mener toutes ces actions les agences ont la particularité de se financer elles-mêmes. »

Jérôme Pitorin : « D'accord, donc cet argent vient d'où ? Ce sont des taxes, des impôts ? »

Virginie Mistretta : « Oui, c’est ça, c'est des impôts, c'est le principe en fait, chaque usager de la ressource que ce soient des particuliers, des agriculteurs, des entreprises contribuent à sa protection. C’est ce qu'on appelle le principe pollueur-payeur. »

Jérôme Pitorin : « Oui, parce que si on fait même notre maximum pour impacter le moins possible les milieux, finalement on est malgré tout par défaut des pollueurs. »

Virginie Mistretta : « Oui tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Alors, instructrice redevance… Qu'est-ce que ça veut dire concrètement ? Quelles sont les différentes facettes de ton métier ? »

Virginie Mistretta : « En fait, je calcule les montants à payer, mais j'ai aussi un rôle de conseils et d'accompagnement auprès des redevables pour qu'ils paient un montant juste. Plus précisément, moi je m'occupe des collectivités qui collectent les redevances sur les factures d'eau et d'assainissement des abonnés. »

Jérôme Pitorin : « D’accord donc les particuliers comme moi ? »

Virginie Mistretta : « Tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Alors comment tu les conseilles ? Par exemple les collectivités. »

Virginie Mistretta : « Améliorer son réseau, limiter les fuites, éviter les pertes qu’il peut y avoir dans les réseaux de façon à moins consommer. Elles ont des réseaux parfois qui sont fuyards parce que des réseaux vieillissants et ce qui fait qu'on peut avoir jusqu'à 30% de perte d'eau entre le volume prélevé à la source et puis le volume consommé.

Jérôme Pitorin : « 30%, mais c'est énorme ! »

Virginie Mistretta : « Mon conseil c'est d'inciter les collectivités à prendre en charge leurs réseaux, à apporter des modifications. »

Jérôme Pitorin : « À réparer ou à changer ? »

Virginie Mistretta : « C’est ca »

Jérôme Pitorin : « Donc ça, c'est pour les collectivités, pour par exemple le milieu agricole ? »

Virginie Mistretta : « Alors les agriculteurs, ils sont concernés par deux redevances, une redevance qui peut être sur l'élevage, et là on va les inciter à changer un peu leurs pratiques dans l'usage qui est fait pour abreuver les animaux. »

Jérôme Pitorin : « En prenant des eaux, par exemple de pluie ? »

Virginie Mistretta : « Oui, après ils peuvent être concernés par une redevance irrigation pour les cultures et là pareil on va essayer de les inciter à changer un peu leurs pratiques. »

Jérôme Pitorin : « Pour optimiser en fonction des saisons. »

Virginie Mistretta : « Oui, c’est ça tout à fait. »

Jérôme Pitorin : « Et enfin, tu parlais des entreprises aussi.

Virginie Mistretta : « On peut prendre par exemple le cas des laiteries qui prélèvent beaucoup d'eau pour le lavage des cuves. »

Jérôme Pitorin : « Sinon ils sont taxés en conséquence en fait. »

Virginie Mistretta : « C’est ça en fait, plus l’eau rejetée est polluée, plus la redevance est importante. »

Jérôme Pitorin : « Grande pédagogie dans ton travail aussi. »

Virginie Mistretta : « C’est effectivement calculer une redevance, mais pas uniquement. C’est vraiment accompagné et sensibiliser tous les usagers à préserver cette ressource qui devient rare. »

Jérôme Pitorin : « Virginie, je ne te cache pas que c'est la première fois que je suis dans une station d'épuration, est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu m’as demandé de venir ici ? »

Virginie Mistretta : « Alors on est dans la station d'épuration qui traite les eaux usées des habitants et qui permet d'éliminer plus de 90% de pollution organique. La mise aux normes de ces stations est financée par les agences de l'eau et donc par les redevances que j'instruis. »

Jérôme Pitorin : « Merci Virginie pour ces explications. J’ai appris plein de choses et bravo pour ta mission et ton métier, ce que tu fais, c'est précieux. »

[Musique]