Rétablir la continuité écologique de la rivière Indre : effacement d'un seuil à Saint-Genou (36)

Vidéo - Rétablir la continuité écologique de la rivière Indre : effacement d'un seuil à Saint-Genou (36)

janvier 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Rétablissement de la continuité écologique - Effacement d’un ouvrage sur l’Indre - Saint-Genou (36)

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L’Indre, 280 kilomètres, un affluent de la Loire, traverse 59 communes, dans 3 départements : le Cher, l’Indre-et-Loire et l’Indre.
Saint-Genou, à moins de 10 kilomètres du parc naturel de la Brenne, est une commune rurale, un millier d’habitants, une terre de polyculture, baignée par l’Indre.

Les constats

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Au cœur de la commune, le seuil des Chaintres, une retenue de roches et béton, a été construite à la fin des années 80. En amont de l’ouvrage, sur 600 mètres, un plan d’eau destiné à la pêche, a été créé.
30 ans plus tard, cette retenue mesure plus de 50 mètres de large, pour parfois, moins de 20 centimètres de profondeur à l’étiage.
Complètement ensablée, elle empêche les sédiments de transiter.

Henry ZINCK, chef de projet rivière et milieu aquatique - Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« Une fois que le seuil a été installé, le sable a commencé par s'accumuler et donc on se retrouve dans cette situation aujourd'hui, qui entraîne une prolifération d'algues sur toute la surface. »

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L’ouvrage, en aval, a créé une chute d’eau qui perturbe le franchissement des différentes espèces de poissons migrateurs, et a donc des conséquences sur le milieu et les usages.

Rémy LIONNAIS, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Avec un seuil, on a une retenue, une retenue qui va du coup forcément se réchauffer beaucoup plus vite qu'un cours d'eau qui coule. »

Le chantier

Voix-off
Septembre 2020, le chantier est lancé, 2 semaines de travaux pour la suppression du seuil, sur 32 mètres de large. L’ouvrage est arasé, et 300 mètres cubes de blocs sont extraits.

Henry ZINCK
« On a d'abord commencé par créer une échancrure pour vider la retenue progressivement. L'idée, c'est de pouvoir travailler à sec le plus possible afin de ne pas impacter le milieu.
Il y a beaucoup d'éléments de béton de récupération qui avaient été utilisés des poteaux électriques, des bordures de trottoir. Pour le reste, des blocs de calcaire naturel, on a choisi, pour une raison de coût, de les réutiliser pour réaménager le site, resserrer le lit de la rivière. Ce qui a changé, c'est un abaissement du niveau d'eau d'environ 1,10m, 1,20m. »

Le bilan

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1 an après l’effacement du seuil, et la suppression d’une hauteur de chute de 1,15m, le transit sédimentaire et la continuité piscicole sont rétablis.

Rémy LIONNAIS
« Il y a des graviers qui sont présents pour tout l'aspect piscicole, qui sont vraiment des habitats potentiels par la suite. Donc c'est un véritable bond en avant sur ce secteur-là. »

Henry ZINCK
« La rivière est complètement transparente. On peut avoir des échanges entre la faune aquatique, que ce soit les poissons, les insectes, l'anguille qui est un grand migrateur.
Des petits migrateurs comme le brochet, la vandoise doivent parcourir des grandes distances pour accomplir leur cycle de vie. L'effacement du seuil, ici sur Saint-Genou, va permettre d'améliorer le fonctionnement global de l'écosystème. »

Rémy LIONNAIS
« Quand il n'y a plus le seuil, on se retrouve avec des écoulements libres, de l'oxygénation qui permet aussi au cours d'eau d'avoir une capacité épuratoire beaucoup plus importante. »

Voix-off
Sur ce bassin versant, dans le département, c’est le premier chantier d’effacement sur l’Indre.
Le coût des travaux : 25 000 euros, a été financé à 80 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 20 % par la région Centre-Val de Loire.

Rémy LIONNAIS
« Donc on est vraiment sur des niveaux de financement qui sont extrêmement forts parce que ça répond beaucoup mieux et beaucoup plus vite à des objectifs de qualité. »

Voix-off
Initié par la Communauté de communes Val de l'Indre-Brenne, le projet a été piloté par le Syndicat d’aménagement du bassin de l’Indre.
Le SABI 36, regroupe aujourd’hui 9 communautés de communes, 77 communes, et travaille sur la gestion de 1 600 kilomètres de cours d’eau.

Rémy LIONNAIS
« On a travaillé avec la communauté de communes, les élus du territoire, les riverains aussi qui étaient présents dans les différents Copil. »

Christophe VANDAELE, président du Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« C’est le financement idéal. On a mis en place des moyens humains. Tout ce travail de réflexion et de concertation. Donc, si en plus on arrive à dire aux gens : on va avoir une réalisation qui a du sens, on va restaurer la qualité environnementale d'un milieu sensible et ça ne coûte pas sous, tout le monde adhère. »

Henry ZINCK, chef de projet rivière et milieu aquatique - Syndicat d'aménagement du bassin de l'Indre (36)
« Ce qu'on a voulu montrer surtout, c'est qu’un effacement de seuil, c’est tout à fait acceptable pour l'ensemble des usages, que ce soit pour la pêche, que ce soit pour l'abreuvement des troupeaux, pour l'activité canoë. D'un point de vue paysager, ça a son intérêt également, d'un point de vue diversité biologique. On a de la végétation là où il n'y en avait pas avant. »

Rémy LIONNAIS, chargé d'interventions spécialisé - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« C'est le meilleur outil, la continuité pour répondre à des exigences de qualité d'eau. Aujourd'hui, au niveau de la région Centre-Val de Loire, on doit être à 25 % des masses d'eau qui sont en bon état. L'objectif qui est fixé, c'est plus de 60 %. Donc effectivement, il faut continuer à aller dans cette direction. »

Voix-off
Le rétablissement de la continuité écologique va donc permettre d’améliorer le fonctionnement global de l‘écosystème sur 15 kilomètres de cours d’eau, en attendant de prochains chantiers sur l’Indre.