Rétablissement de la continuité écologique sur l'Arroux et le Ternin - Communauté communes du Grand Autunois Morvan (71)

Vidéo - Rétablissement de la continuité écologique sur l'Arroux et le Ternin - Communauté communes du Grand Autunois Morvan (71)

décembre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Communauté de Communes Le Grand Autunois Morvan (CCGAM)
Rétablissement de la continuité écologique sur l’Arroux et son principal affluent le Ternin
Autun - Saône-et-Loire

Voix-off :
L’Arroux, un affluent de la Loire, 128 kilomètres, serpente en Bourgogne-Franche-Comté, 25 kilomètres en Côte-d'Or, 103 en Saône-et-Loire, en partie dans le Parc Naturel Régional du Morvan.
À Autun, dans ce bassin agricole et forestier, un premier barrage est construit sur le Ternin en 1940 pour créer un lieu de baignade, un deuxième en 1949 sur l’Arroux, pour accompagner l'essor industriel.


Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Une blanchisserie, une fonderie, de l'alimentation en eau, c'était aussi pour diluer les rejets d'effluents de la ville. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« Un barrage, c'est un obstacle, les poissons ont beaucoup de difficultés à franchir l'obstacle. »

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« On est sur des cours d'eau classés. L’Arroux était fréquenté historiquement par les migrateurs, saumons, grandes aloses, l'anguille. Il semblait normal de rétablir la continuité écologique. »

Voix-off :
En 2019 dans la cité gallo-romaine, un grand chantier est donc lancé sur les barrages de l’Arroux et du Ternin, son affluent, distants d'1 kilomètre 300.

Les travaux

Voix-off :
Sur l’Arroux, les clapets, les structures latérales sont supprimées. Le barrage est arasé.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« L'arasement : on maintient juste la dalle de béton qui était au fond de la rivière, et une échancrure au milieu avec beaucoup de roches, qui permet aux petits poissons d'avoir des vitesses de courants différentes et donc de remonter de l'aval vers l'amont en toute liberté.
On a aussi un pont en amont. Pour améliorer les conditions d'écoulement des eaux, 3 arches ont été complètement débouchées et les réseaux ont été déviés : des réseaux de gaz, d'assainissement, d'eau potable et d'électricité. »

Voix-off :
Sur le Ternin, l'ouvrage est totalement supprimé, le lit de la rivière renaturé.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« En supprimant ces deux ouvrages, on ouvrait la porte à la migration des poissons et l'accès aux frayères du Haut-Morvan. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« L'objectif, c’est finalement de redonner une vraie fonctionnalité au milieu aquatique, une bonne dynamique du lit, une diversification des substrats du lit, des berges diversifiées avec des arbres, avec de l'ombrage. »

La concertation

Voix-off :
Le chantier a été piloté par la Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan. Elle regroupe 55 communes plutôt rurales et un peu plus de 38 000 habitants.

Fabrice Voillot, Président du Syndicat mixte des bassins versants de l’Arroux et de la Somme :
« C'est une démarche collective, beaucoup de pédagogie, de concertation, de discussions. »

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« De quelque chose qui n'était pas forcément toujours bien perçu au début, il y a eu un vrai engouement, beaucoup de retours positifs. »

Voix-off :
10 ans ont été nécessaires pour les études, discussions, négociations, 1 an et demi pour les travaux, bouclés en 2020.

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Ça a permis à des salariés locaux d'avoir du travail et par ailleurs, 950 heures ont été dédiées à un public plutôt en insertion qui ont permis à des jeunes de retrouver un emploi. »

Voix-off :
Coût total des deux chantiers : 1 241 000 euros, financé à 62 % par l'agence de l'eau Loire-Bretagne, 15 % par les fonds européens FEDER.

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« S'il n'y avait pas eu les aides de l'agence de l'eau et du FEDER, nous ne serions pas arrivés à convaincre les élus. »

Vincent Chauvet, Maire d’Autun, Vice-président Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Nous avons accompagné le projet de l'intercommunalité par l'aménagement avec à la fois un espace de loisirs, de détente familiale, une continuité sous le pont, des panneaux explicatifs sur la flore, la faune et les enjeux des milieux aquatiques. »

Le bilan

Voix-off :
Les deux rivières ont donc retrouvé leurs cours historiques, les habitats sont diversifiés, 1 kilomètre 300 de berges réhabilitées.

Julien Barnay, Directeur des services techniques, Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« Je vois une rivière redevenue naturelle. On trouve des barbeaux, des goujons, des vairons, donc des espèces qui aiment bien les eaux plus courantes. On facilite également la circulation des mammifères aquatiques tels que la loutre ou le castor. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« On a un potentiel d'accueil des poissons migrateurs avec des eaux beaucoup plus fraîches en amont, donc des zones de reproduction et d'habitat pour ces poissons. »

Les perspectives

Marie-Claude Barnay, Présidente Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan :
« C'est une attractivité économique et touristique supplémentaire. Ce lieu de vie est très fréquenté tant par les habitants que par les touristes. »

Fabrice Voillot, Président du Syndicat mixte des bassins versants de l’Arroux et de la Somme :
« L'eau est un bien commun. À nous de le préserver, de le protéger et de l'entretenir pour nous, mais surtout pour nos générations futures. »

Aymeric Dupont, Chargé de mission Planification, Agence de l’eau Loire-Bretagne :
« Ce type de chantier est idéal pour s'adapter au changement climatique. En fait, ce sont des actions qui sont des Solutions Fondées sur la Nature. Donc, on a des milieux plus résilients qui permettent à la fois à la vie sauvage finalement de s'adapter et également à l'homme d'y trouver son intérêt. »

Voix-off :
Grâce aux travaux, près de 1 000 kilomètres carrés de bassins versants sont désormais connectés à plus de 100 kilomètres de cours d'eau.

Autun, cœur de Bourgogne – Le Grand Autunois Morvan