Suppression de deux seuils sur la rivière la Gorre

Vidéo - Suppression de deux seuils sur la rivière la Gorre

Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne pour la suppression de deux seuils sur la rivière Gorre

novembre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Le Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (87) pour la suppression de deux seuils de moulins sur la rivière Gorre

Voix-off : La Gorre, un affluent de la Vienne. 40 kilomètres, au cœur du parc naturel régional Périgord Limousin, en Haute-Vienne, et 28 seuils construits au 19ème siècle. En 2013. 12 seuils sont identifiés, ils sont infranchissables pour les poissons. Ils doivent être effacés, ou remis en état. L’enjeu, c’est la restauration de la continuité écologique.

Philippe BARRY – Président - Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (SABV) : Effacer un seuil, ce n'est absolument pas mettre en péril la rivière et la quantité d'eau. C'est au contraire travailler pour assurer une vraie qualité de la ressource.

Les chantiers

Voix-off : Premier chantier : juste en aval de Saint-Laurent-sur-Gorre, chez un particulier, au pied d’un moulin. Le seuil de Limont, du béton et des pierres, a été abîmé par les crues de 2016, il est supprimé.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : On avait un seuil, là, qui faisait deux mètres de hauteur, un ouvrage qui était complètement plein de sable, 4 à 500 mètres en amont de l'ouvrage, on avait en effet un plan d'eau.

Voix-off : 2e chantier, à 15 kilomètres en aval. Le seuil, sur la Gorre, à Rochechouart, qui appartient à la mairie, est détruit sur 20 mètres, la largeur du lit historique de la rivière. De gros blocs issus de la démolition, sont utilisés pour protéger la berge.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : Avant les travaux, là, il faut s'imaginer qu'on est dans le lit de la rivière, juste en amont d'un seuil qui fait 2,10 mètres de hauteur. Il a une longueur de plus de 60 mètres en travers de la rivière. On a ouvert une brèche pour rétablir l'écoulement de la rivière correspondant à son gabarit naturel et on a stabilisé la berge en rive gauche.

La concertation

Voix-off : 2 sites, 2 chantiers, et une concertation indispensable. Réunions publiques, information : les habitants, les élus, les pêcheurs évidemment ont été associés aux projets.

Jean-Pierre MATHIEU - Président de la Gaule Saint-Laurentaise : On était à peu près certain que ça allait détruire la rivière parce que manque d'eau. On a dit ça y est, la rivière est morte. Et puis, en définitive, c'est mieux qu'avant.

Pierre VARACHAUD - Maire de Saint-Laurent-sur-Gorre - Membre de l’ancien syndicat mixte Vienne-Gorre : La première des choses, ça a été de convaincre principalement les pêcheurs. Ils étaient les premiers intéressés. Ensuite, après les propriétaires, on les a amenés sur des sites qui avaient été réaménagés. Et ça, ça a été très bénéfique. On a réussi à faire cet effacement.

Le bilan

Voix-off : Avec l’effacement des 2 seuils, le niveau d’eau a baissé de 4 mètres, 7 kms de cours d’eau sont rouverts pour les truites, la circulation piscicole est rétablie sur 6 affluents de la Gorre.

Pierre POMMERET - Directeur - Fédération de la Haute-Vienne pour la pêche et la protection du milieu aquatique : Pour le moment, la rivière, est encore en cours de cicatrisation. Elle est en train de retrouver son profil d'équilibre et c'est pour ça que derrière nous, on peut voir des zones qui sont érodées. On peut voir des zones de dépôts. Les poissons sont toujours là, mais le peuplement va changer. On est en attente d'avoir des truites et toutes les espèces accompagnatrices : vairons, goujons, vandoise. C'est ce genre d'espèces qui risque de revenir en force sur ce tronçon de cours d'eau.

Marie ADALBERT - Technicienne Rivières - Syndicat d’Aménagement du Bassin de la Vienne : Sur ces gros blocs, la loutre a bien réinvesti les lieux parce qu'on a une épreinte de loutre qui est déposée juste derrière nous. C'est signe que tout le monde reprend un petit peu ses marques, finalement, sur cette rivière qui est plus vivante qu'avant.

Samuel ANDRÉ - Chargé d’interventions spécialisé sur les milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne : On montre par-là que c'est possible d'effacer d'anciennes chaussées de moulins sans usage et ça permet d'améliorer le milieu et de satisfaire tous les usagers. Les propriétaires sont satisfaits forcément, les pêcheurs sont satisfaits parce que ça redynamise le cours d'eau. Les partenaires institutionnels sont aussi satisfaits puisque ça permet de tendre vers le bon état écologique des cours d'eau.

Voix-off : Les travaux ont duré 4 mois. Leur coût total : 100 533 euros, financés à 80 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 20 % par les fonds FEDER, via la Région Nouvelle Aquitaine.

Les perspectives

Voix-off : Élus, habitants, pêcheurs attendent désormais la 2e étape du projet : l’aménagement de l’ancienne zone de remous, un projet de diversification des écoulements.

Pierre POMMERET - Directeur - Fédération de la Haute-Vienne pour la pêche et la protection du milieu aquatique : La rivière reste un lieu d'échange intergénérationnel au travers de la pratique de la pêche. Les gens prennent du plaisir à se balader au bord des cours d'eau. Et ce que l'on souhaite, en tant que fédération, c’est que les pêcheurs puissent être les vecteurs de la politique de l'eau.

Samuel ANDRÉ - Chargé d’interventions - Spécialisé sur les milieux aquatiques - Agence de l’eau Loire-Bretagne : C'est vraiment ce type de travaux qu'on veut faciliter, pousser et mettre en avant. S'il y a des travaux complémentaires à faire et s'il y a d'autres travaux qui sont reconnus prioritaires, nous, on continuera à les accompagner auprès du syndicat.

Philippe BARRY – Président - Syndicat d’aménagement du bassin de la Vienne (SABV) : Il faut travailler à la continuité écologique et sédimentaire. C'est complètement indispensable. Et qui plus est, aujourd'hui, la direction que prend l'évolution climatique, surtout, il ne faut pas perdre de vue que l'eau, c'est un bien, un patrimoine commun. Et je crois qu'il faut que l'on base toutes nos actions sur ce postulat.

Voix-off : Ces 2 chantiers d’effacements de seuil, c’est la 1e étape de la restauration de la continuité écologique de la Gorre, au cœur de ce parc naturel régional.