Pour une bonne gestion agricole des zones humides en Bretagne – Chambre d’agriculture de Bretagne (35)

Vidéo - Pour une bonne gestion agricole des zones humides en Bretagne – Chambre d’agriculture de Bretagne (35)

Les chambres d’agriculture de Bretagne ont mis en place un réseau de fermes de référence. Objectif : produire des références techniques régionales pour faire cohabiter activités agricoles et protection des zones humides dans une relation « gagnant/gagnant ». Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne

 

Voix off : « Comment faire cohabiter exploitations agricoles, activités économiques et protection des zones humides ? Entre tourbières, marais et prairies, la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne a réalisé un inventaire des pratiques et des types de zones humides dans vingt fermes bretonnes. Objectifs : mieux connaitre les savoir-faire locaux et promouvoir les échanges entre agriculteurs. »

 

Gwénaël CORBEL, représentant du groupe régional environnement des chambres d’agriculture de Bretagne : « Il y a un enjeu majeur, c’est qu’aujourd’hui 60 % des zones humides inventoriées sont exploitées ou entretenues par les agriculteurs. C’est une zone où il y a une flore particulière où il y a la présence d’eau une certaine partie de l’année, où il y a de l’oxydation dans le sol. Il y a beaucoup de richesses faunistiques, floristiques. On veut montrer l’intérêt d’avoir de l’agriculture dans ces zones humides. C’est aussi d’aller amener des idées, des idées neuves, des petites solutions à des agriculteurs pour qu’ils continuent de concilier leur exploitation avec la préservation de ces zones. Depuis quatre ans, les techniciens de la Chambre d’agriculture sont venus travailler sur les exploitations pour savoir comment ils gèrent ce genre de milieux. »

 

Benoit POSSEME, ingénieur chargé d’études à la Chambre d’agriculture de Bretagne : « Le choix des agriculteurs c’était déjà d’avoir des agriculteurs motivés pour communiquer autour de leurs zones humides. La première observation c’est que la quasi majorité de ces parcelles était conduite en conduite mixte fauche et pâturage, la majorité de ces parcelles était en prairie. Ce qui était fauché était collecté. Dans l’ensemble, nous étions sur des valeurs alimentaires qui correspondaient à des animaux de besoins moyens à modérés. La finalité c’est bien de diffuser auprès des agriculteurs des conduites qui leur permettent d’avoir le meilleur équilibre entre l’économique, d’un côté, et puis aussi la valeur environnementale des prairies humides qu’on peut avoir. »

 

François JAFFRENNOU, agriculteur dans le Morbihan : « Sur une zone humide comme ici, moi je fais de l’élevage ; j’ai des animaux qui pâturent régulièrement, puis je fais mes stocks de foin essentiellement. Pour moi, c’est des zones qui sont très intéressantes et il faut les conserver, surtout que c’est des endroits où l’on n’a pas besoin d’apporter ni engrais ni quoi que ce soit. Ça pousse tout seul, il y a toujours de l’herbe. En cas de sécheresse, ici, j’ai de l’eau qui coule quasiment toute l’année. Elle a son effet de rétention d’eau en hiver, quand il y a des grosses pluviométries, donc les conserver, je pense que c’est bien.

 

Gaétan MASSON, chargé d’étude au Conservatoire botanique national de Brest : « Dans ce type de prairies, on peut trouver différentes espèces qui sont adaptées à des milieux plutôt pauvres en matières organiques, par exemple ici la scorsonère humble, l’orchis tachetée, le jonc acutiflore, le carvi verticillé est également une espèce caractéristique de ce genre de milieux, c’est-à-dire des prairies humides sur sol acide et oligotrophe, donc c’est-à-dire peu enrichi en matière organique. Ce partenariat c’était vraiment l’occasion de mettre en lien à la fois les enjeux floristiques, les espèces et les milieux qui s’y développent, et les enjeux en termes de gestion. »

 

Marie-Hélène PHILIPPE, chargée de mission biodiversité et milieux aquatiques à la Chambre d’agriculture de Bretagne : « Il fallait chercher une solution pour que ces zones puissent rester dans le patrimoine de l’exploitation, être valorisées si possible avec une rentabilité économique, et éventuellement montrer qu’elles avaient un rôle important sur l’environnement, qualité de l’eau mais également biodiversité. On a mis en place des piézomètres dans différentes typologies de zones humides et on s’est rendu compte que de l’amont à l’aval de la zone humide, il y avait un pouvoir dénitrificateur important. Et je crois aussi que les agriculteurs ont été super contents de rencontrer sur leur terrain des botanistes, des gens spécialistes des invertébrés, mais également des économistes. Je pense que c’est aussi leur montrer demain que leur territoire a une valeur importante et que c’est eux les garants de cette valeur. »