Enjeu 7 : Mobiliser les acteurs locaux

Mobiliser les acteurs locaux dans les territoires et favoriser la gouvernance locale : La politique de l’eau est une politique décentralisée. Au-delà des aides pour la réalisation des travaux, l’agence de l’eau accompagne la mise en place d’une gouvernance locale de l’eau structurée et organisée pour porter des programmes d’actions ambitieux, concertés et adaptés aux réalités territoriales.

Morgan Priol

© Jean-Louis Aubert

Morgan Priol, directrice de la délégation Maine Loire Océan

« La réussite des projets engagés repose sur la mobilisation et l’engagement de l’ensemble des acteurs locaux. Dans son 12e programme, l’agence entend renforcer ces dynamiques territoriales au bénéfice d’une gestion de l’eau sobre et durable. Elle utilisera plusieurs leviers d’actions dans la continuité des actions menées lors du 11e programme, au cœur d’une stratégie globale et transversale »

Et concrètement, notre ambition c’est :

  • 100 % des Sage ont élaboré ou révisé leur feuille de route fin 2025
  • 100 % des Sage ont réalisé la cartographie croisant les enjeux et les gouvernances sur leur territoire fin 2027
  • 12 ans, durée moyenne depuis la dernière révision du Sage

Comment répondre à cet enjeu ?

  • Développer la connaissance pour éclairer les choix : Assurer un suivi réglementaire de l’évolution de la qualité des masses d’eaux complété par des suivis locaux - Soutenir les études de connaissance, la recherche et l’innovation, pour agir de façon efficiente sur les territoires
  • Sensibiliser, informer pour mieux mobiliser : Soutenir les stratégies territoriales qui favorisent l’atteinte des objectifs du Sdage  - Renforcer l’appropriation des notions fondamentales liées aux enjeux de l’eau pour mieux mobiliser
  • Accompagner les gouvernances locales et structurer la maitrise d’ouvrage : Développer des schémas de gouvernance facilitant la mise en œuvre des stratégies de territoires - Accompagner des commissions locales de l’eau, dynamiques et motrices sur leurs territoires - Soutenir la structuration de la maîtrise d’ouvrage
  • Mettre en œuvre les stratégies de territoires par la contractualisation
  • Construire des partenariats, relais efficaces de la gestion de l’eau : Favoriser la cohérence des politiques publiques dans le cadre de partenariats avec les grandes collectivités - Consolider les compétences des gouvernances locales dans le cadre de partenariats techniques

Exemples d'initiative

Formation des élus aux enjeux de la gestion de l’eau

Vidéo - Formation des élus aux enjeux de la gestion de l’eau

novembre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE)
pour la formation des élus aux enjeux de la gestion de l’eau
Logne et Grand-Lieu (Loire-Atlantique)

Voix-off :
C’est un bassin versant miniature, une maquette géante pour comprendre le cycle de l’eau, un terrain de jeu expérimental.

Ici, à Corcoué-sur-Logne en Loire-Atlantique, sur le site pédagogique du Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, le CPIE : 4 000 enfants, un millier d’adultes et des élus sont accueillis chaque année.
Objectif : les sensibiliser à la gestion durable de l’eau sur les territoires.

Les actions

Antoine Orcil, Chargé de missions CPIE Logne et Grand-Lieu :
« Je vais vous proposer de vivre une activité, qui va être un jeu de rôle sur la gestion de l'eau à l'échelle d'un bassin versant. »

Voix-off :
Depuis 2022, un programme permet donc d’accompagner les élus des commissions locales de l'eau et des conseils syndicaux, dans leurs projets environnementaux.
La formation est théorique et pratique, pédagogique, ludique, participative.

Tiphaine Hinault, Directrice CPIE Logne et Grand-Lieu :
« C'est vraiment mettre les élus en situation de décisionnaires de l'eau, ça tombe bien puisque c'est ce qu'ils sont dans la vraie vie. À l'échelle de leur village, il va falloir qu'ils prennent des décisions techniques rapidement pendant le jeu de rôle et ils doivent gérer leurs eaux usées, alimenter leur village en eau potable et coopérer. »

Astrid Passemard-Gadet, Directrice EPTB Sèvre Nantaise :
« On a pensé le cycle de formation en 3 temps. Premier temps, ici pour revenir sur des notions de base autour du bassin versant, de la solidarité de bassin. Un deuxième temps, pour parler du rôle des élus, clairement, autour de la gestion de l'eau. Et le troisième temps, vraiment, autour de points très spécifiques, de points techniques. »

Youenn Pierre, Animateur Syndicat du bassin versant de Grand-Lieu :
« On a un renouvellement des élus qui s'opère régulièrement et donc il faut leur apporter cette connaissance sur les questions de l'eau. »

Voix-off :
Exemple d’ateliers spécifiques et techniques, ici en Vendée.
Le thème du jour : le changement climatique et la gestion quantitative de l'eau.

Jean Tessier, Vice-Président Commission locale de l’eau Vie Jaunay :
« On met en commun nos visions. Ça approfondit nos connaissances. C'est formateur, c'est précurseur et puis ça nous enrichit pour avoir une vision complète du sujet, pour ne pas rester sur nos acquis. »

Claude Naud, Maire de Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique), Président du Syndicat du bassin versant de Logne et Grand-Lieu :
« On va échanger sur des points d'information qui nous interrogent dans nos pratiques et dans nos réflexions. Les actualisations de l'information participent à notre bagage culturel, politique et nous aident à prendre des décisions. »

Voix-off :
Ces formations, ont été bâties par le CPIE, l’agence de l’eau Loire-Bretagne, et les 3 syndicats de bassin versant, Grand-Lieu, Vie et Jaunay et le bassin versant de la Sèvre nantaise.

Anne Papin, Animatrice Syndicat mixte des marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay :
« On a des bassins différents, entre un bassin côtier et un bassin plus continental. Mais les enjeux se croisent. Et puis du coup, on a tout intérêt à travailler ensemble. Le rôle de l'agence de l'eau est déterminant dans cet aspect de mutualisation. Prendre un peu aussi de la hauteur par rapport à nos enjeux de territoire. »

Jean-Claude Dubos, Chargé d’interventions spécialisé projets de territoire, Agence de l’eau Loire Bretagne :
« On est surtout là pour animer le processus, aider à la co-construction et faire en sorte que tous les élus viennent et participent sereinement aux débats qui ont lieu. »

Le bilan

Voix-off :
Depuis 2022 : déjà 150 élus et membres de commissions locales de l’eau ont participé à 8 cycles de formation.

Youenn Pierre, Animateur Syndicat du bassin versant de Grand-Lieu :
« Partage d'expériences, partage de connaissances, la montée en compétence, la convivialité. »

Anne Papin, Animatrice Syndicat Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay :
« Le fait de rencontrer leurs homologues, de voir qu'ils avaient les mêmes questionnements, et ça permet, je pense, de les motiver à continuer à agir. »

Jean-Claude Dubos, Chargé d’interventions spécialisé projets de territoire, Agence de l’eau Loire Bretagne :
« On a besoin de mobiliser les élus, non seulement parce que jusqu'à aujourd'hui, on a traité les problèmes d'eau sur les aspects qualité, mais aujourd'hui, avec les changements climatiques, on s'aperçoit aussi qu'on peut être contraint par des aspects quantitatifs. »

Les perspectives

Astrid Passemard-Gadet, Directrice EPTB Sèvre Nantaise :
« Ce cycle de formation doit s'inscrire dans la continuité en fonction de l'actualité de nos territoires. Et ce travail en commun qui a été initié ne demande qu'à se poursuivre. »

Tiphaine Hinault, Directrice CPIE Logne et Grand-Lieu :
« Le souhait, c'est que le partenariat continue, voire qu’il s'étoffe peut-être avec d'autres syndicats de bassin versant du territoire qui pourraient nous rejoindre sur des prochains temps. »

Anne Papin, Animatrice Syndicat Mixte des Marais de la Vie, du Ligneron et du Jaunay :
« Forcément, la prise de conscience est accélérée, notamment du fait des événements climatiques. Et donc il y a une urgence à agir et à travailler ensemble. »

Youenn Pierre, Animateur Syndicat du bassin versant de Grand-Lieu :
« On va travailler sur la gestion intégrée des eaux pluviales avec des visites de terrain, et là ce sont des attentes qui ont été remontées des participants eux-mêmes. »

Jean-Claude Dubos, Chargé d’interventions spécialisé projets de territoire, Agence de l’eau Loire Bretagne :
« L'intérêt des élus comme l'intérêt de l'agence de l'eau, c'est de permettre une co-construction d'une politique de l'eau qui soit partagée. Mais le consensus ne pourra se faire que si tous les acteurs de l'eau discutent ensemble et construisent ensemble autour de sujets éminemment complexes. »

LigérO : la boîte à outils d'indicateurs de suivi et d'évaluation des milieux humides

Vidéo - LigérO : la boîte à outils d'indicateurs de suivi et d'évaluation des milieux humides

Le Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire et le Forum des Marais Atlantiques ont élaboré une boîte à outils permettant aux gestionnaires de milieux humides du bassin Loire-Bretagne de mieux connaître leur état et de suivre l’impact des travaux sur ces milieux particuliers. Pour préserver ces milieux menacés, c’est un outil indispensable pour améliorer la connaissance de leur fonctionnement, pour décider des travaux de restauration à réaliser et en évaluer l’efficacité.

septembre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Voix-off :
Prairies, marais, tourbières, les zones humides et leur biodiversité exceptionnelle sont des éponges, de véritables filtres, essentiels pour réguler la quantité et la qualité de l’eau. Et pourtant, en France, près de 70 % de ces zones ont été détruites au 20e siècle, et la moitié en seulement 30 ans, entre 1960 et 1990. Alors, pour mieux les préserver, les restaurer, des techniciens, des ingénieurs, des chercheurs ont inventé une boîte à outils pour scruter, décrypter l’évolution de ces zones humides si précieuses.

Partie « Les constats »

Voix-off :
Cette boite, ce sont 7 outils de mesure pour établir un diagnostic.
Exemple : en Loire Atlantique, au cœur du marais de Brière. Le travail de Mathilde, c’est de suivre au quotidien, la qualité des eaux du bassin versant, et notamment des 20 000 hectares de marais. À moins de 10 kilomètres de l’océan, l’indicateur trophique va permettre de faire une batterie d’analyses.

Mathilde GOALABRÉ, Animatrice, Syndicat du bassin versant du Brivet
« On va relever la conductivité, la salinité, la température de l’air et de l’eau, et on va regarder si on a une forte oxygénation, ou non. »

Olivier PHILIPPINE, Ingénieur d’études, Union des Marais de la Charente-Maritime
« On décrit vraiment les premiers maillons de la chaîne alimentaire. On va travailler sur de toutes petites algues, et les consommateurs de ces algues. Notre indicateur trophique est un outil qui permet de comprendre comment améliorer éventuellement la situation de notre masse d’eau.»

François-Xavier ROBIN, Responsable Eau-Environnement, Union des Marais de la Charente-Maritime
«C’est un des nombreux paramètres qui permet de caractériser le fonctionnement de ces zones humides, et donc mieux les connaître, mieux les protéger, mieux les gérer.»

Mathilde GOALABRÉ, Animatrice, Syndicat du bassin versant du Brivet
« Par exemple, le niveau des eaux, et les envois qu’on fait depuis l’estuaire : c’est vraiment de pouvoir mesurer l’impact de ces envois d’eau salée sur un milieu doux. Ce sont des éléments très importants pour nos élus, pour prendre des décisions adéquates.»

Voix-off :
L’indicateur trophique, est l’un des 7 outils de mesure de Ligér’O, cette boîte à outils, imaginée en 2008. Elle a été déployée, puis testée par les experts du Forum des Marais Atlantiques, et du Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire en 2014, à la demande et avec le soutien financier de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Audrey DURIEZ, Chargée de mission « indicateurs de suivis zones humides », Forum des Marais Atlantiques
« Il y avait une réelle demande des opérateurs de terrain, et de l’Agence de l’eau, pour avoir à disposition cet outil d’évaluation des zones humides. Et dans ce contexte de changement climatique, il est important de disposer d’outils qui rendent compte de cet état.»

Laurent VIENNE, Chargé de mission, Agence de l’eau Loire-Bretagne
« L’agence de l’eau, sur son bassin Loire-Bretagne, a environ 700 000 hectares de zones humides. La préservation de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques est une des priorités affichée dans ce programme d’intervention.»

Partie « La boîte à outils Ligér’O : mode d’emploi »

Voix-off :
Avec Ligér’O, les scientifiques, les techniciens disposent d’outils adaptables, à tous les terrains.
Au Sud de Tours, cette zone humide de 21 hectares, le long de l’Indre, a fait l'objet de travaux de restauration. Depuis la fin du chantier en 2020, des outils de la boîte sont utilisés pour tester l’efficacité des travaux.

Brigitte RUAUX, Chargée de mission zones humides, Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire
« Là, le tube en PVC descend dans le sol. Il nous permet de suivre le niveau de la nappe. Le but de ce suivi piézométrique, c’est de voir si la zone humide reste fonctionnelle, ou pas. Pour les fleurs, on a mis en place des carrés, des quadras. Sur ces carrés, on relève l’ensemble de la végétation avec le recouvrement. Le protocole libellule, on marche sur vingt-cinq mètres, mais très lentement, en relevant l’ensemble des espèces de libellules et d’odonates qu’on observe. Donc là, on commence à voir un éclaircissement, ça devient gris. La terre est partie, ça veut dire qu’on est dans une zone humide en tout cas, ça c’est sûr… »

Voix-off :
Pour suivre l’état de la flore, la présence de libellules et de crapauds, la profondeur des traces d’eau dans le sol : les protocoles sont donc bordés, normalisés.

Partie « La boîte à outils Ligér’O : la formation »

Voix-off :
L’objectif, c’est évidemment le déploiement des outils, le partage de données et d’informations sur tout le bassin Loire-Bretagne. Dans le Puy-de-Dôme, ce jour-là, la formation commence par la théorie, la découverte des protocoles standardisés et des fiches d'aide à l'analyse. Autour de la table : 10 représentants de syndicats d’eau, de parcs naturels et d’associations. Pour tester les outils grandeur nature, direction le lac tourbière de Bourdouze, à deux pas du Puy de Sancy : une zone humide de 25 hectares, 1150 mètres d’altitude et des fonds de 4 mètres.

Aurélien MATHEVON, Technicien Rivières, Syndicat mixte des vallées de la Veyre et de l'Auzon
« J’avais besoin de connaître le protocole mis en place sur le terrain, pour définir les cahiers des charges et pour missionner des bureaux d’études.»

Brigitte RUAUX, Chargée de mission Zones humides, Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire
« Donc, ils viennent à ces journées pour voir, combien ça coûte, et comment il faut faire. L’accompagnement à la carte : les gens qui en ont vraiment besoin, on va sur leur terrain, la zone humide qui leur pose problème, pour dire : tel protocole est plus intéressant dans le cadre de votre question.»

Voix-off :
C’est le conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne qui gère ce site test du programme Ligér’O, depuis 2016. Relevés de végétation, suivi de la nappe d’eau, comptage des amphibiens, des libellules : tous les indicateurs ont été  testés pour évaluer la restauration de cette zone humide.

Lucie LE CORGUILLÉ, Chargée de projets Département du Puy-de-Dôme, Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne
« Les indicateurs ne sont pas forcément un objectif de préservation, par contre ça nous donne des outils pour évaluer la gestion et la restauration qu’on mène sur des sites. Ça fait partie de nos outils de travail et notre travail, c’est de préserver les zones humides, donc c’est important. »

Partie « Perspectives »

Voix-off :
Les résultats et l’analyse des données ont donc un intérêt majeur : fournir des éléments aux gestionnaires de territoire, pour fixer des orientations, définir des stratégies.

Serge GRESSETTE, Responsable scientifique et technique, Conservatoire d’espaces naturels Centre-Val de Loire
« La première ambition, c’est de déployer Ligér’O au maximum, sur le territoire de l’agence de l’eau Loire-Bretagne. C’est aussi de travailler avec d’autres bassins pour que ces protocoles soient diffusés largement à travers la France, qu’ils soient utilisés et permettent de rapporter l’état de nos zones humides au niveau national, mais aussi remonter ces éléments au niveau européen et mondial.»

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