© Jean-Louis Aubert

La biodiversité des eaux marines et côtières est indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes marins et soutient un grand nombre de services vitaux. Sa reconquête constitue un grand défi. La dégradation des habitats marins par des pressions physiques (artificialisation, destruction ou fragmentation) est l’un des principaux facteurs expliquant l’érosion de la biodiversité marine. Ces pressions résultent notamment d’opérations anciennes et actuelles d’aménagements côtiers (mouillages, ouvrages maritimes, dragages des sédiments portuaires, etc.) et de l’extraction de ressources marines.  

Quelles actions privilégier pour préserver ces milieux naturels littoraux et marins et sa biodiversité associée ?

Protéger les zones humides côtières

Les zones humides littorales comme les marais salés, les mangroves et les herbiers marins jouent un rôle vital. Elles filtrent les eaux, protègent des inondations et abritent une riche biodiversité. Préserver ces écosystèmes fragiles est primordial.

Réduire les sources de pollution

Il faut limiter l'utilisation de produits chimiques toxiques (pesticides, engrais) à proximité des côtes, ainsi que les rejets de déchets plastiques en mer. Ces polluants dégradent gravement les milieux marins.

Restaurer les habitats dégradés  

Dans les zones côtières abîmées, on peut réhabiliter les habitats naturels en replantant des espèces végétales indigènes, en restaurant les dunes et en nettoyant les plages.

Suivre et étudier les écosystèmes

Il faut investir dans la surveillance de la qualité des eaux, la recherche sur la biodiversité marine et la compréhension du fonctionnement des milieux côtiers. Ces connaissances guideront les actions de conservation.

Promouvoir des activités durables

Les secteurs de la pêche, du tourisme et de l'urbanisme doivent adopter des pratiques écoresponsables sur le littoral. Sensibiliser les populations locales à la préservation de leur environnement est essentiel.

Protéger les écosystèmes côtiers face aux dégradations et au dérèglement climatique

L’agence de l’eau accompagne la réalisation de travaux qui vise à préserver ou restaurer des conditions favorables au maintien des espèces marines et des habitats naturels marins fonctionnels :

• des actions pour éviter ou réduire les dégradations physiques, notamment des aménagements ou opérations contribuant à éviter la dégradation des habitats sensibles ou le dérangement et la prédation des espèces vulnérables – par exemple l’organisation du mouillage pour éviter l’ancrage dans les habitats sensibles, installation de mouillage ou de balisage écologiques si les habitats sensibles ne peuvent être éviter, l’effacement/retrait d’ouvrage maritime obsolète, la maîtrise de la fréquentation sur les hauts de plage.
• des actions de restauration des fonctionnalités des habitats naturels marins et littoraux – par exemple la réintroduction d’espèces ingénieures (huîtres plates, laminaires, zostères) ou pionnières lorsque les pressions responsables des dégradations sont maîtrisées. Une forte attention sera portée à la non-artificialisation des milieux naturels par les travaux mis en œuvre.

Par ailleurs, le dérèglement climatique est l’une des causes importantes de l’érosion de la biodiversité marine car il engendre des changements majeurs auxquels toutes les espèces ne peuvent s’adapter. L’enjeu est d’anticiper les changements inévitables et d’atténuer leurs impacts par des actions favorisant des milieux marins et littoraux fonctionnels et résilients.

L’agence de l’eau accompagne, dans le cadre d’appel à initiatives, l’émergence d’actions exemplaires de gestion souple de la bande côtière par la restauration d’habitats naturels concourant à l’atténuation des impacts du dérèglement climatique. Afin de garantir une efficacité sur le long terme, les opérations devront être portées par les acteurs du territoire et dimensionnées pour s’adapter à des évolutions sur le long terme.