Menace verdoyante sur nos plages

Dès les beaux jours, on peut observer des algues vertes qui envahissent certaines plages. C’est le résultat du phénomène d’eutrophisation. Des apports excessifs de nutriments azotés favorisent la croissance des algues et du phytoplancton et vient déséquilibrer le milieu naturel. Au-delà des impacts environnementaux, ce phénomène a également des conséquences sur la santé publique, sur les activités économiques du littoral. Comment l'agence intervient-elle pour accompagner les décideurs locaux ?

L’ensemble du littoral du bassin Loire-Bretagne est soumis à des phénomènes d’eutrophisation : macro-algues sur plages, sur vasières et sur platier, blooms phytoplanctoniques. L’eutrophisation est caractérisée par une surproduction végétale aquatique.

Lorsque les algues vertes se décomposent au soleil, elles produisent des gaz dangereux, notamment du sulfure d’hydrogène (H₂S). Ces gaz peuvent être nocifs pour l’homme et les animaux, en particulier lorsque les algues s’accumulent en grande quantité sur les plages. Les algues vertes sont essentielles à l’écosystème marin, mais leur prolifération excessive entraîne des problèmes environnementaux. L’eutrophisation a des conséquences néfastes sur le tourisme (fermetures de plages, altération de l’image du territoire) et sur la production conchylicole et la pêche. Une prolifération d’algues peut réduire la diversité animale et végétale en asphyxiant le milieu et en diminuant l’oxygène disponible dans l’eau.

Collectivités, industriels, activité agricole, tous les acteurs sont concernés. Cet effort de réduction doit particulièrement porter sur la diminution des apports de nitrates issus de l'activité agricole, principale activité contributrice aux flux d'azote rejoignant la mer. Cela implique une évolution des systèmes et des pratiques mises en œuvre dans la majorité des exploitations agricoles des bassins concernés.

Eutrophisation des côtes : l'agence de l’eau prend les devants

L'agence de l’eau agit à la source en réduisant les apports terrestres de nutriments, tout en améliorant les systèmes d'assainissement et en sensibilisant les usagers, afin de lutter efficacement contre l'eutrophisation menaçant les écosystèmes marins côtiers.

Réduire les rejets à la source

Une des priorités est de tarir les sources de nutriments à l'origine des proliférations d'algues. L'agence subventionne ainsi l'installation d'équipements de traitement du phosphore dans les exploitations agricoles et industries agroalimentaires. Elle encourage également une fertilisation plus raisonnée des cultures pour limiter les excédents d'azote et de phosphore lessivés vers le littoral.

Moderniser les infrastructures

Un vaste plan de rénovation des systèmes d'assainissement est mis en œuvre pour réduire les rejets d'eaux usées riches en nutriments. Des travaux sont financés pour améliorer les stations d'épuration et limiter la pollution en aval.

Fixer un cap et sensibiliser

Dans le cadre du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, sdage, l'agence fixe des objectifs contraignants de réduction des apports en nutriments pour les masses d'eau côtières eutrophisées. En parallèle, des actions de sensibilisation ciblent les acteurs économiques et les citoyens sur l'importance de préserver la qualité de l'eau pour la biodiversité marine.

Grâce à cette stratégie intégrée alliant actions préventives, curatives et pédagogiques, l'agence de l’eau a pour ambition de contribuer à la régression de la prolifération des algues vertes, véritable fléau pour les écosystèmes marins côtiers.

 

Plage avec une bande d'algues vertes

Plan de lutte gouvernemental contre la prolifération des algues vertes

Le plan de lutte contre la prolifération des algues vertes (PLAV), prolongé de 2022 à 2027, s’organise autour d’un renforcement réglementaire et d’un certain nombre de dispositifs spécifiques d’accompagnement des exploitations agricoles.

Les contrats territoriaux algues vertes représentent l’outil contractuel permettant aux collectivités de participer à l’animation des actions volontaires, identifiées dans les arrêtés de zones soumises à contraintes environnementales (ZSCE).

En parallèle de ce renforcement du volet préventif du plan, un nouveau volet sanitaire, intégrant le déploiement de capteurs de dégagement d’hydrogène sulfuré, est mis en place en partenariat avec l’ARS, pour répondre aux enjeux liés à la protection des populations susceptibles d’être exposées aux émanations d’hydrogène sulfuré.

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