Collectivités : quelles actions pour la sobriété ?
Pour les collectivités, connaître et gérer son réseau, y diminuer les fuites, gérer les eaux pluviales, sont des leviers essentiels pour s’engager vers la sobriété.
© Les agences de l'eau - O'tempora
© SOeS et Les agences de l'eau
Diminuer les fuites d'eau sur les réseaux
Diviser un réseau d'eau potable en plusieurs secteurs, mettre en place des équipements de comptage et de télégestion permet un meilleur suivi des volumes d'eau et la localisation plus rapide des fuites sur le réseau.
Des compteurs d'eau par secteur pour trouver les fuites
La pose de compteurs d'eau, par secteur du réseau de distribution d'eau potable, permet de faire des mesures locales de débits, et ainsi :
- d'identifier le secteur du réseau où est localisée la fuite,
- d'intervenir plus rapidement pour réparer les canalisations.
La sectorisation permet d'économiser l'eau en diminuant les volumes perdus sur le réseau d'eau potable. Elle réduit ainsi les prélèvements d'eau dans les milieux aquatiques. En plus de l'intérêt environnemental, l'intérêt économique est là avec des coûts de traitement de l'eau potable et d'acheminement réduits.
Des bénéfices intéressants à un coût supportable
La sectorisation des réseaux d'eau potable est bénéfique pour la collectivité au regard de son coût :
- un investissement supportable au vu de son coût net relativement faible pour le matériel (chambres de comptage, compteurs, systèmes de télégestion, outils de pré-localisation) qui peut être réduit par une aide de l'agence de l'eau Loire-Bretagne, et avec des coûts de fonctionnement peu élevés des outils de télégestion.
- les bénéfices sont intéressants avec des coûts de traitement de l'eau et d'achat d'eau potable moindre pour les syndicats en raison de la baisse des volumes produits ou achetés, et avec en plus des dégâts des eaux et des demandes d'indemnisation minimisés.
Connaître le patrimoine des réseaux d'eau
Une bonne connaissance de ce patrimoine et un atout pour mieux gérer l'eau, la préserver et lutter contre les fuites d'eau.
Connaître pour mieux gérer et préserver l'eau
Si les ouvrages de production d'eau potable et de traitement des eaux usées sont facilement visibles et par conséquent gérables, il n'en est pas de même pour les réseaux d'eaux dont le tracé, la longueur, le diamètre et l'âge du tuyau n'ont pas toujours été retranscrits par écrit ou sur des documents épars.
L'insertion et la cartographie de toutes ces données dans des systèmes d'information géographique facilitent la gestion « patrimoniale » des réseaux d'eau. Ces informations sont précieuses pour identifier les risques de rupture des canalisations mais aussi les risques pour la santé : par exemple, les canalisations en PVC posées avant 1980 doivent faire l'objet d'une surveillance particulière car elles peuvent relarguer du chlorure de vinyle monomère néfaste pour la santé.
Cette connaissance du patrimoine est aussi une aide à la décision, pour anticiper et programmer les renouvellements des réseaux.
Connaître les réseaux, un préalable pour lutter contre les fuites d'eau
Une bonne connaissance de l'emplacement et de l'état des réseaux d'eau facilite la localisation des fuites sur les canalisations. Elle permet d'identifier toutes les ramifications du réseau d'eau et de définir des secteurs qui seront surveillés grâce à la pose d'équipements comme les compteurs d'eau. Bénéfices : des délais d'intervention réduits et des volumes d'eau perdus en moins.
L'agence de l'eau Loire-Bretagne accompagne les collectivités pour réaliser des études « patrimoniales » pour mieux connaître leurs réseaux. Elle peut leur apporter une aide pour l'installation d'équipements pour détecter plus rapidement les fuites d'eau.
Valoriser les eaux pluviales dans l’aménagement urbain
Ne plus évacuer les eaux de pluie par des réseaux mais les valoriser dans l’aménagement des villes : jardins de pluie, plans d’eau, toitures végétalisées stockantes, chaussées perméables… C'est ce qu'on appelle la gestion intégrée des eaux pluviales, une des solutions pour s'adapter au changement climatique par le développement de la nature en ville, d'îlots de fraicheur, la réalimentation des nappes phréatiques et, par un moindre débordement des réseaux d'eau lors des fortes pluies.
Le principe est de modifier le moins possible le cycle de l’eau en infiltrant l’eau au plus près de son point de chute. Il s'agit de limiter l'imperméabilisation (chaussées perméables...) et le transport de l'eau (toitures stockantes...). Pour les surfaces imperméables, plusieurs techniques peuvent être utilisées pour gérer l'eau au plus près et sans tuyau : création d'espace de stockage temporaire en pleine terre en cas de fortes pluies : noues, espaces verts creux... Des toits végétalisés permettent aussi de valoriser l'eau là où elle tombe.