11e programme de l’agence de l’eau Loire-Bretagne : interview de Martin Gutton
Vidéo - 11e programme de l’agence de l’eau Loire-Bretagne : interview de Martin Gutton
Cap sur le 11e programme de l’agence de l’eau : interview de Martin Gutton, directeur général de l'agence de l’eau Loire-Bretagne pour la 19ème édition du carrefour des gestions locales de l’eau.
Description longue de la vidéo
décembre 2017
© IDEAL Connaissances
Interview de Martin Gutton, directeur de l’agence de l’eau Loire-Bretagne pour la 19ème édition du carrefour des gestions locales de l’eau.
En quoi consiste votre programme d’intervention ?
Les programmes d’intervention des agences sont les outils financiers de l’agence, avec un volet recettes, les redevances ; et un volet dépense, les interventions des collectivités, des associations, des acteurs économiques, industries, agriculteurs, qui investissent pour la reconquête de la qualité de l’eau. Nos programmes d’intervention durent 6 ans, nous sommes en train d’achever le 10e programme, et préparer le 11e programme qui démarrera le 1er janvier 2019, sur la base des instructions du ministre en charge de l’écologie qui va nous tracer la feuille de route, pour que nos instances puissent à partir de cette feuille de route, sur la base du diagnostic de l’ensemble du bassin Loire-Bretagne, déterminer la répartition des moyens sur les grandes priorités du bassin Loire-Bretagne.
Bientôt la fin du 10e programme… quels résultats a-t-il donné ?
Première observation, nous sommes sur des milieux qui réagissent lentement. Donc les résultats qu’on mesure aujourd’hui sont des résultats de l’ensemble des actions menées déjà depuis plusieurs années, donc pas forcément immédiatement des résultats du 10e programme d’intervention. C’est le propre de nos milieux, on sait que nos nappes phréatiques mettent quelquefois 5, 10, 15 ans pour réagir au travail qui a pu être fait par le monde agricole. Quand on travaille sur une rivière, les suppressions de seuils, les arasements, les aménagements de seuil mettent aussi un certain temps à donner des résultats dans la vie biologique du cours d’eau. Les résultats d’aujourd’hui on peut en montrer, et d’ailleurs l’agence de l’eau a fait l’année dernière toute une série de conférences dont une sur le carrefour des gestions locales de l’eau pour l’ouest de la France où on a pu montrer toute une série d’exemples très concrets, très pratiques, qui montrent l’effet des politiques d’intervention de l’agence de l’eau aux côtés des acteurs que je citais tout à l’heure, tous ces acteurs des territoires qui investissent pour la reconquête de la qualité de l’eau.
La baisse des dépenses publiques : quelles conséquences pour les agences de l’eau ?
On sait que dans la période à venir les moyens d’intervention des agences de l’eau devraient être en baisse puisqu’il a été acté par le gouvernement que les agences de l’eau financeraient d’autres opérateurs du ministère de la transition écologique et solidaire, et notamment les acteurs en charge de la biodiversité. Il y a également une volonté de baisser la pression le comité de bassin de l’agence, le conseil d’administration, est en train d’étudier où faire baisser les redevances, nous aurons des moyens en baisse, il nous faudra être plus sélectifs sur les actions que nous financerons, et que nous nous concentrions sur les investissements qui auront le plus d’impact sur la qualité de l’eau et des milieux aquatiques, c’est le défi qui est lancé à l’ensemble des acteurs du bassin Loire-Bretagne, ce travail il est engagé, il est difficile parce que faire un choix c’est souvent renoncer, mais je ne doute pas de la capacité des acteurs du bassin Loire-Bretagne pour le relever.
Quels défis devra relever le 11e programme ?
Alors les défis sont nombreux, beaucoup a été fait dans le domaine de l’eau, notamment sur le petit cycle de l’eau, assainissement, eau potable. Il reste des défis importants sur tout ce qui est milieux aquatiques, la gestion intégrée sur les bassins hydrographiques, ce qu’on appelle le grand cycle de l’eau, la préservation des zones humides, et d’ailleurs même leur reconquête parce que c’est aussi ça l’enjeu des programmes d’action et d’intervention des agences de l’eau. La priorité c’est d’atteindre les objectifs qui nous sont fixés par la directive cadre européenne sur l’eau, par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, et puis évidemment les objectifs de notre schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux, c’est la grande priorité. Le ministre en charge de l’environnement souhaite également que nous investissions dans l’adaptation au changement climatique, ça c’est un élément majeur. Je ne dis pas qu’il est nouveau car c’est un sujet ancien, mais qui va marquer profondément les 11e programmes d’intervention. Et puis tout ce qui touche évidement autour de la préservation de la ressource, de la gestion quantitative de l’eau, c’est également un élément qui va être de plus en plus fort. La biodiversité, je l’ai déjà citée, va être aussi à élargir sans doute aux côtés de la biodiversité aquatique sur laquelle les agences dont déjà très présentes, et puis sur les milieux littoral et marin puisque les agences de l’eau ont aujourd’hui une compétence élargie également au milieu marin.