Prix Solutions fondées sur la Nature 2024 : l'EPTB Sèvre nantaise lauréat

Neuf projets exemplaires sont récompensés. Dans le bassin Loire-Bretagne, l'établissement public territorial du bassin de la Sèvre nantaise est lauréat pour son action sur l'Ouin. Ce prix vise à distinguer des projets exemplaires de solutions fondées sur la nature et à encourager leur déploiement dans tous les territoires dans un contexte de dérèglement climatique.

Ce prix Solutions fondées sur la nature 2024 est organisé par le ministère dans le cadre du Plan eau. Les projets lauréats ont été annoncés le 24 mai par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité.

Parmi une présélection de 37 projets réalisée par les agences de l’eau et l’OFB, le jury national (composé de 22 membres) a retenu neuf projets : six sur le territoire métropolitain et trois en outre-mer. Ces projets bénéficient de cofinancement des agences de l’eau pour l’Hexagone, et de l’OFB dans les outre-mer (fonds de solidarité inter-bassins). Ainsi, la participation de l’État pour les lauréats 2024 s’élève à 9,6 millions d’euros.

Neuf projets emblématiques lauréats

Les projets sélectionnés concernent tous les environnements (urbain et rural) et répondent aux problèmes concrets des acteurs du territoire qui dans l’exercice de leur compétence sont confrontés au risque inondation, à la dégradation des écosystèmes ou aux effets du changement climatique. Les lauréats sont :

  • Le reméandrage de la Hem, porté par l’agence de l’eau Artois-Picardie et de nombreux autres partenaires
  • La restauration du Gier, porté par Saint-Étienne Métropole
  • La restauration et valorisation de l’Ouin et de ses zones humides, porté par l’EPTB Sèvre nantaise
  • Nouvelle-Calédonie : ré-ensauvager la rivière de Farino, porté par l’association X graines
  • La régulation des eaux en zone forestière et restauration de lagunes forestières, portée par le Syndicat intercommunal d’aménagement des eaux du bassin versant et étangs du littoral girondin
  • Saint-Martin : atténuation des pressions anthropiques sur les écosystèmes côtiers, portée par l’Association de gestion de la réserve naturelle de Saint-Martin
  • Basse Saâne 2050, portée par le syndicat mixte des bassins versants Saâne Vienne Scie
  • Martinique : sauvons plus vite la mangrove, porté par la commune du Lamentin
  • Restauration du ruisseau des Aulnes, porté le conservatoire des espaces naturels de Lorraine

L'établissement public territorial du bassin de la Sèvre nantaise félicité pour son action sur l'Ouin

Sur la commune de la Petite-Boissière dans les Deux-Sèvres, l’EPTB Sèvre nantaise a engagé des travaux sur le cours d’eau de l’Ouin pour restaurer les zones humides et retrouver sa biodiversité. Cette opération est lauréate des Trophées de l’eau 2023 avec la mention spéciale « Changement climatique » organisée par l'agence de l'eau Loire-Bretagne.

Restauration de l'Ouin et de ses zones humides à la Petite-Boissière

Vidéo - Restauration de l'Ouin et de ses zones humides à la Petite-Boissière

octobre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise pour la restauration et la valorisation de l’Ouin et de ses zones humides - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres) - Mention spéciale « Changement climatiques »

[Musique]

Voix-off :
Au Nord-Ouest des Deux-Sèvres, la Petite-Boissière est une zone de polyculture et d'élevage baignée de cours d'eau, au cœur de prairies humides. Dans les années 80, sur le bassin versant de l'Ouin, le plus petit affluent de la Sèvre Nantaise, 34 kilomètres, les cours d'eau ont été rectifiés, recalibrés notamment pour le drainage agricole.

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise
« Les connexions, notamment entre le cours d'eau et les milieux humides, étaient très dégradées, ça impacte la biodiversité. Et ça peut également participer à une forme d'assèchement des terrains autour. »

Voix-off :
Alors, en 2021, un chantier a été lancé sur plus de douze hectares pour restaurer l’Ouin et les zones humides.

Avec quelles actions ?

Voix-off :
Premier chantier, réduire et rehausser le lit de l’Ouin sur 500 mètres, avec un objectif, restaurer des habitats aquatiques et humides.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Avant ça mesurait 3 mètres et maintenant 1 mètre 50, il y a une banquette qui a été créée, qui part de là-bas où on voit les premiers branchages, les limons viennent se piéger dedans. »

Nathalie Fricaud, Chargée d'interventions milieux aquatiques et biodiversité - Agence de l’eau Loire Bretagne
« Redimensionner le cours d'eau comme ça, permet une meilleure oxygénation. Ça va aider à une meilleure qualité physico-chimique. On va réalimenter les zones humides attenantes. »

Voix-off :
Sur les zones humides, un gros travail de terrassement, a été effectué avant la création d'un boisement spécifique.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Donc ici, on était sur une zone humide à joncs diffus, monospécifique. Et nous, on a diversifié la zone humide pour qu'elle joue pleinement son rôle de zone humide tampon, d'éponge qui va retenir l'eau et épurer l’eau. »

Voix-off :
Enfin, quatre mares ont été créés ou restaurées sur cette zone désormais ceinturée par plus d'un kilomètre de nouvelles clôtures et de haies bocagères.

La concertation

Voix-off :
Ce chantier, porté par l’EPTB Sèvre Nantaise, a été bâti avec les collectivités, les habitants et les agriculteurs. Antoine Pasquier est éleveur de bovins viande en bio, propriétaire exploitant, gestionnaire de ces nouvelles zones humides. Sur 100 hectares, 80 sont en prairies naturelles pour son troupeau de blondes d'Aquitaine.

Antoine Pasquier, Exploitant agricole - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres)
« L'objectif du projet, c'est de garder l'eau sur le territoire et forcément, ça génère un microclimat qui est favorable pour la pousse de l'herbe. Ce sont des aménagements qui fonctionnent, il y a une grosse diversité, biodiversité qui se développent. Cette plus-value environnementale-là, je la retrouve dans la communication que je fais auprès des clients qui achètent ma viande en vente directe. »

Voix-off :
Après trois ans d'études, conception et concertation, les travaux ont duré quatre mois. Coût total du chantier : 132 000 €, co-financé à 50 % par l'agence de l'eau Loire-Bretagne, 20 % par l’EPTB Sèvre Nantaise, 20 % par la région Nouvelle-Aquitaine et 10 % par le conseil départemental des Deux-Sèvres.

Le bilan

Voix-off :
Deux ans après la fin du chantier, les zones humides sont alimentées. De nombreuses espèces ont réinvesti ruisseaux, mares et zones humides. Le campagnol amphibie, la loutre, 25 espèces de libellules et 130 espèces végétales ont été recensées.

Muriel Ribeyrolles, Technicienne - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Il y a de la transparence. On voit les pierres, les herbiers aquatiques qui se sont développés. Les banquettes se sont bien végétalisées. »

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« On a des débordements qui se sont accentués sur la période hivernale. On a observé une restitution des zones humides vers le cours d'eau. Ce sont des choses intéressantes. »

Antoine Pasquier, Exploitant agricole - La Petite-Boissière (Deux-Sèvres)
« C'est encourageant. Et puis ça montre que l’on peut aussi avoir une agriculture qui développe la biodiversité. »
 
Nathalie Fricaud, Chargée d'interventions milieux aquatiques et biodiversité - Agence de l’eau Loire Bretagne
« Là, on peut montrer qu'il y a une conciliation facile et aisée entre la restauration des milieux et puis le maintien et le développement d'une activité économique. On s'est rendu compte que travailler sur les grands cours d'eau ne suffirait pas. La qualité et la quantité de l'eau se fait sur les petits cours d'eau, les chevelus. Donc maintenant, c'est un enjeu d'aller sur ces territoires de petits cours d'eau.
On est sur des Solutions Fondées sur la Nature et c'est ce vers quoi on doit tendre pour agir face au changement climatique. Donc ce type d'opération est à reproduire et à développer. »

Anthony Thomas, Ingénieur - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« Il faut nourrir de l'ambition par rapport à tout ça. Gardons l'eau sur nos territoires avec ce type d'aménagement naturel. »

Les perspectives

Voix-off :
En 2024, d'autres travaux de restauration de l’Ouin et de son bassin versant, en aval, vont être lancés. Une sensibilisation à l'environnement sera menée en parallèle sur le site, auprès des élus, des agriculteurs et des scolaires.

Jean-Paul Bregeon, Président - Établissement public territorial du bassin de la Sèvre Nantaise
« On ne va pas s'arrêter là. Ça sert d'exemple et ça va encore être reproduit un peu plus loin. Quand on fait de la qualité, on influe immédiatement sur la gestion quantitative aussi. On sait que ce qu'on fait est bon, on a la preuve qu'on réussit. Maintenant, ce qu'on souhaite, c'est pouvoir le reproduire à une échelle beaucoup plus vaste. »

Qu’est-ce qu’une solution fondée sur la nature ? C'est un ensemble d'actions qui vise à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité.

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