Création, restauration, gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Vidéo - Création, restauration, gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2021 : la fédération départementale des chasseurs de la Loire pour la création, la restauration et la gestion de marre en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité.

octobre 2021

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Fédération départementale des chasseurs de la Loire pour la Création, restauration et gestion de mares en faveur du sonneur à ventre jaune et de la biodiversité

Voix-off : Ce crapaud sonneur à ventre jaune, une espèce protégée en France, vit dans des eaux peu profondes, au soleil de préférence. Cet amphibien est rare et menacé. Alors, pour le protéger, les chasseurs de la Loire ont décidé de restaurer les mares d’une petite commune, au Sud de Roanne. À Bully, quatre cent vingt habitants, plus de soixante pour cent des terres sont agricoles, élevage et polyculture. Sur ce territoire bocager : 200 mares sont dispersées sur les 2 000 hectares de la commune. Mais faute d’entretien : de nombreux points d’eau se sont bouchés, végétalisés, asséchés.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « Il n'y a aucune libellule, aucun insecte. C'est une mare qui est quasiment envahie par la végétation, quasiment comblée. Il y a une forte odeur de vase, de l'eau qui n'est pas saine, propre pour l’abreuvement du bétail. L'exploitant agricole ne peut pas faire boire cette eau-là à ses vaches. » 

Voix-off : Pour Frédéric, éleveur en bio de 70 vaches pour la viande, impossible effectivement de laisser son troupeau s’abreuver dans une mare non restaurée.

Frédéric SIMON, Agriculteur bio – Bully (42) : « L'eau qui est souillée n'est pas bonne. Donc, il y a des risques pour la qualité sanitaire des animaux. Il y a des risques d'avortement sur les animaux. Ce n'est vraiment pas bon. On a connu plusieurs périodes estivales très sèches. On n'avait plus d'eau. On était obligé d'abreuver les animaux en pâture, donc souvent avec de l'eau du réseau. » 

Les chantiers

Voix-off : Pour restaurer mares et fossés, la fédération de chasse de la Loire a donc lancé un vaste chantier dans la commune. Sur le terrain, c’est Sylvain, l’expert en environnement et biodiversité de la fédération, qui a mis autour de la table, 12 exploitants agricoles, les élus et les chasseurs. Ensemble : ils ont localisé les mares bouchées, et rédigé une convention de travaux. Ici, en lisière de forêt, un fossé est creusé pour le fameux crapaud sonneur à ventre jaune : dix mètres de long, une pente douce, un habitat idéal pour cette espèce protégée.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « À proximité des boisements où elle vit, ces fossés ne sont volontairement pas très profonds, cinquante à soixante centimètres de hauteur d'eau. Il va y avoir un réchauffement beaucoup plus rapide de l'eau, ce qui joue beaucoup sur la capacité de reproduction de cette espèce. » 

Voix-off : Curage, clôtures, bacs à débordement pour abreuver le bétail : en deux ans, à Bully, cent quarante mares bocagères ont été restaurées.

Sylvain VIGANT, Chargé de mission environnement, Fédération départementale des chasseurs de la Loire : « Le fait d'avoir restauré la mare redonne de l'autonomie en eau à la parcelle pour le bétail et aussi pour l'aspect biodiversité, la faune sauvage. On va retrouver à nouveau un lieu de reproduction de nombreuses espèces : crapauds, grenouilles, libellules et une zone d'alimentation en eau pour de nombreuses espèces de la faune sauvage, chevreuils et autres. » 

Françoise MOREL, Chargée d’intervention, Agence de l’eau Loire-Bretagne : « Ces zones humides sont des endroits précieux à conserver. Ce qui nous a séduits, c'est le caractère assez ambitieux puisqu'il y a de nombreuses mares, c'est d'associer toute la population locale, que tout le monde se sente impliqué dans la restauration et dans le retour de la biodiversité. » 

Voix-off : Les travaux, ont coûté cent mille euros, financés à cinquante pour cent par l'agence de l'eau Loire-Bretagne.

Le bilan

Voix-off : Crapauds, grenouilles, libellules, insectes ont retrouvé des zones de reproduction. Le réseau de mares assure désormais une continuité entre deux réservoirs de biodiversité. Et malgré les pics de chaleur à répétition, l’impact de la sécheresse : la quantité d'eau potable, consommée pour l’alimentation du bétail, a nettement baissé.
Dominique Mayère, Maire de Bully : « Ça permet d'économiser l'eau du réseau. Les bêtes boivent sur les mares et non par l'approvisionnement extérieur. Le patrimoine d'une commune, ce sont les bâtiments communaux et les chemins, mais les mares en font partie. » 

Gérard AUBRET, Président de la fédération des chasseurs de la Loire

« Je suis content qu'une fédération de chasse puisse s'occuper de dossiers environnementaux. À l'heure où on est beaucoup décrié, où la chasse est décriée, il m'a paru important de dire aux citoyens : nous, chasseurs, nous savons nous rendre utiles. Nous sommes les sentinelles de la nature. On est prêt à rendre service aux collectivités qui veulent bien travailler avec nous, citoyens, chasseurs, pêcheurs et à toutes les personnes qui veulent répondre à nos attentes. » 

Les perspectives

Voix-off : L’objectif de la fédération de chasse de la Loire, c’est de poursuivre la restauration de 150 mares dans le département, chaque année. À Bully, en parallèle, des chantiers de plantation de haies ont démarré, en collaboration avec les agriculteurs, les élus, le pépiniériste local, les enseignants, les élèves de l’école primaire et leurs parents.

Françoise MOREL, Chargée d’intervention, Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Maintenir les habitats de biodiversité dans ces secteurs du Piémont du Forez, c'est mission accomplie. Une reconnexion de toute la population sur un projet. »

Dominique Mayère, Maire de Bully : « C'est agréable de voir les gens qui se mobilisent. » 

Gérard AUBRET, Président de la fédération des chasseurs de la Loire : « On a tous intérêt, si on veut que nos enfants et petits-enfants continuent de pouvoir chasser à ce  que l'environnement s'y prête et les animaux trouvent des milieux qui soient adéquates. » 

Voix-off : Et ce vaste projet fait école : de nombreuses sociétés de chasse, des élus, et exploitants agricoles de la Loire vont bientôt se lancer dans des chantiers de restauration de mares, sur leurs territoires.