Dossier du mois : 12e programme : Quels enjeux prioritaires pour 2025-2030

Enjeu 6 : Les solidarités

La solidarité entre les territoires et à l'international : Les agences de l'eau assurent une mission de solidarité avec les territoires ruraux dans le cadre de la solidarité urbain rurale. Par ailleurs, la loi « Oudin-Santini » permet aux agences de l'eau de mener des actions de coopération internationale. L'agence de l'eau soutient les associations et les collectivités du bassin qui œuvrent en matière de solidarité internationale.

Sur les territoires

Jean-Pierre Morvan

© Jean-Louis Aubert

Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier-Loire amont

« L’agence de l’eau soutient les territoires les plus fragiles en renforçant leur capacité d’investissement pour la gestion de l’eau.

Elle accompagne toutes les collectivités du bassin Loire-Bretagne vers un service public de l’eau plus durable, organisé et performant, et renforce la gouvernance de l’eau locale en développant la connaissance, en sensibilisant et en informant, en mettant en œuvre des stratégies territoriales ambitieuses par la contractualisation. »

À l'international

En parallèle, l’agence de l’eau s’engage aussi en faveur de projets de développement à l’international, depuis plus de 15 ans.

Hervé Gilliard

© Jean-Louis Aubert

Hervé Gilliard, chef de projet relations internationales

« Les aides financières accordées dans le cadre du 12e programme, correspondront à 1 % du montant des recettes, soit près de 4,40 millions d’euros en fin de programme. L’objectif est de contribuer plus fortement à l’accès à l’eau et à l’assainissement, et au développement d’une gestion durable des ressources en eau à l’échelle internationale.

Un soutien financier sera apporté à des collectivités territoriales, associations ou organisations non gouvernementales du bassin Loire-Bretagne, qui mettent en œuvre des opérations de solidarité internationale en matière d’accès à l’eau potable, d’assainissement, d’hygiène, d’actions pédagogiques ou de sensibilisation des populations locales sur la préservation et la protection de la ressource en eau. »

Comment répondre à cet enjeu ?

Sur les territoires

  • Engager les collectivités vers un service public organise et performant
  • Renforcer la capacite d’investissement des territoires défavorises

À l'international

  • Accompagner les projets de développement à l’international pour garantir l’accès à l’eau et l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau  

Et concrètement, notre ambition c’est :

  • Porter le niveau de dotation à un montant correspondant à 1 % du montant des recettes
  • Favoriser l’accès à l’eau potable et à l’assainissement à 350 000 bénéficiaires par an

Exemple d'initiative

Raccordement à l'eau potable du village de pêcheurs de Tsifota-Ankasy - Madagascar

Vidéo - Raccordement à l'eau potable du village de pêcheurs de Tsifota-Ankasy - Madagascar

novembre 2023

© Une Image à part - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Transmission Madagascar Développement pour le projet de raccordement à l’eau potable du village de pêcheurs de Tsifota-Ankasy - Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique)

Voix-off :
Dans le sud-ouest de Madagascar, une région aride et enclavée, la détresse hydrique et l'insécurité alimentaire sont chroniques. 15 % seulement des habitants ont accès à l'eau potable. Alors, depuis 1997, Trans-Mad’Développement, l'association implantée dans l'estuaire de la Loire, près de Saint-Nazaire, bâtit des projets sur la Grande île avec une expertise, l'accès à l'eau potable, à l'hygiène, à l'assainissement.

Mario Andriatoavina, 25 ans Malgache – Animateur ECSI (Éducation citoyenneté solidarité internationale) en service civique international en réciprocité - Trans-Mad’Développement
« Depuis que la crise écologique, en fait s'intensifie, ça génère pas mal de maladies, ça a gravement impacté la vie de la population dans le Sud. »

Frédéric Macquet, Directeur Trans-Mad’Développement
« L'eau, ce n'est pas simplement un besoin essentiel pour la vie, mais c'est aussi un levier de développement des communautés, développement sanitaire mais aussi développement économique. »

Voix-off :
« Apporteurs d'eau », c'est un chantier de raccordement, la construction d'un réseau d'eau potable pour les habitants de Tsifota, un village de pêcheurs sur le littoral Sud-Ouest du pays, à une centaine de kilomètres au nord de Tuléar.

Les actions

Voix-off :
Concrètement, l'eau est pompée directement en mer, elle transite d'abord par une station de désalinisation solaire qui produit 20 mètres cubes d'eau douce par jour, puis est stockée dans un château d'eau avant d'alimenter un réseau de distribution de 10,4 kilomètres.
Grâce à 10 kiosques collectifs et 40 branchements privés, 4 500 habitants de Tsifota ont aujourd'hui un accès direct à l'eau potable.

Frédéric Macquet,
« On a ces 4 500 villageois qui profitent de cet accès à une eau potable, mais dans toute la région, à 30 ou 40 kilomètres, les gens viennent à Tsifota pour acheter de l'eau potable à des prix très, très intéressants. »

La concertation

Voix-off :
Pour bâtir le projet, « Apporteurs d'eau à Tsifota », la concertation avec les habitants, les élus, les partenaires institutionnels a été déterminante. Aujourd'hui, c'est même une société locale qui gère l'eau et les infrastructures.
 
Yohann Dorner, Président de Trans-Mad’Développement - Adjoint au maire - Lavau-sur-Loire (Loire-Atlantique)
« Arriver dans un pays où ce ne sont pas les mêmes codes, il a fallu s'approprier en fait cette culture et ces codes-là pour pouvoir, entre guillemets, échanger avec eux et rentrer en confiance. Et le fait de garantir des projets de qualité nous permet, de garantir une confiance de la population envers nos projets et en même temps de poursuivre les actions. »

Voix-off :
Études, travaux, sensibilisation, formation, pour cette stratégie globale, Trans-Mad’Développement a offert ses services clés en main aux autorités locales. Le projet a coûté 257 000 €, financés à 50 % par l'agence de l'eau Loire-Bretagne.

Frédéric Macquet,
« C'est le financement levier. Sans lui, on ne mobilise pas les autres. C'est l'agence de l'eau, effectivement, qui est notre bailleur structurant sur ces projets. »

Hervé Gilliard, Chef de projet Relations internationales - Agence de l’eau Loire-Bretagne
« Ça répond parfaitement aux priorités de l'agence de l'eau Loire-Bretagne. On est sûr de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement sur un territoire où le taux d'accès, justement des populations est faible. Et aussi, Madagascar est une des priorités importantes de l'agence de l'eau. »

Voix-off :
Entre Madagascar et la France, sur les terres de l'association, une dynamique est également enclenchée. Mario, le jeune malgache en service civique, co-anime des ateliers de sensibilisation dans les écoles.

Mario Andriatoavina,
« Le premier message que l’on va véhiculer aux jeunes collégiens, c'est que, d’abord il faut qu’on fasse très attention à l'eau, et ensuite c'est de les initier à l'action de la solidarité internationale. »

Les perspectives

Frédéric Macquet,
« On est arrivé au bout de 4 projets avec l'agence de l'eau à avoir près de 70 000 usagers bénéficiaires des actions. On nous demande de monter en puissance, de monter en charge.

Mario Andriatoavina,
« La venue de Trans-Mad sur notre territoire, c'est bénéfique pour la population dans le Sud, parce qu’ils arrivent à satisfaire leurs besoins et en même temps, ils arrivent à générer une activité telle que l'agriculture.

Frédéric Macquet,
« Il y a certainement des recettes d'adaptation au Sud dont on peut s'inspirer au Nord, notamment sur ces questions de stress hydrique, de production et de distribution d'eau.  
 
Yohann Dorner,
« Ramener les problématiques sur notre territoire, c’est également sensibiliser nos habitants, c'est ouvrir des débats et une batterie d'actions pour pouvoir, en fait, être au cœur de la protection de la ressource en eau. »

Voix-off :
Depuis12 ans, l'implantation durable de Trans-Mad’Développement dans le Sud-Ouest de Madagascar a permis d'équiper cinq gros villages et d'améliorer les conditions de vie sanitaires, sociales, économiques de milliers d'habitants sur 300 kilomètres de littoral.

Images Madagascar – François Prud’homme pour Trans-Mad’Développement

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