30 juin : de Changé à Laval

Le Tour de France arrive dans les Pays de la Loire pour sa 5e étape. Dotés d’un patrimoine naturel exceptionnel, ce territoire figure parmi les plus mobilisés pour préserver et la valoriser la biodiversité. Il est aussi engagée dans la reconquête de la qualité de l’eau. En Mayenne (53), près de Changé, découvrons le programme régional d'actions en faveur des tourbières.

Près de Changé, la tourbière du Vieil Hêtre à l'honneur

Vous connaissez les tourbières ? La formation de ce milieu humide remarquable résulte de l’accumulation de matière organique (principalement des végétaux morts) dans un sol gorgé d’eau. Et c’est très beau et très riche en espèces animales et végétales.

Sur le site pilote du Vieil Hêtre à La Baconnière en Mayenne, le conservatoire d’espaces naturels des Pays de la Loire a mis en place un programme régional d’actions en faveur des tourbières. Objectif : améliorer et mutualiser les connaissances de ces milieux et impulser des dynamiques locales pour les sauvegarder.

Les tourbières sont des écosystèmes complexes. Leur formation résulte de l’accumulation de matière organique (principalement des végétaux morts) dans un sol gorgé d’eau. Ainsi privée d’oxygène, la matière ne se décompose pas et se transforme en tourbe. Source: programme régional d'actions en faveur des tourbières Pays de la Loire.

Valoriser l’eau de pluie en ville pour le bien-être de tous

Changé crée l'écoquartier de la Barberie

image d'illustration

© Vincent D'AGOSTINO

A Changé en Mayenne (53), la commune avec un organisme HLM crée un lotissement économe en énergie et respectueux de la ressource en eau, « l’écoquartier de la Barberie ». Mixité sociale, performance énergétique, déplacements doux, préservation de l’eau et de la biodiversité, qualité paysagère sont les maîtres mots qui ont présidé à sa réalisation.

L’infiltration de l’eau de pluie et sa récupération pour l’arrosage des espaces verts sont privilégiés. Des toitures sont végétalisées. Les eaux pluviales sont recueillies dans des noues (fossés larges et peu profonds) et des prairies inondables entretenues en écopâturage. Les sols sont peu imperméabilisés avec une voirie réduite et des parkings enherbés.

Des aménagements mettent en valeur l’eau pour le bien-être de ses habitants :

  • liaisons douces en bord de ruisseau,
  • aire de jeux mettant en scène l’eau de pluie,
  • jardins familiaux.

Au final, 60 % de la surface est dédiée aux espaces partagés.

Laval réutilise les eaux pluviales ou les infiltre directement dans le sol

La ville de Laval projette de réutiliser les eaux de pluie pour arroser le stade Le Basser et de « désimperméabiliser » totalement une cours d'école pour laisser s’infiltrer l’eau là où elle tombe. Ces actions s’inscrivent dans un programme plus vaste pour déconnecter les eaux de pluie des réseaux d’eaux usées avec dix-sept sites déjà identifiés. Les premières opérations démarrent dès 2021. Au total 1,3 million d’euros sera consacré à tous ces travaux.

Améliorer la gestion des eaux de pluie est une volonté forte de la ville de Laval. Elle amènera à renforcer la place du végétal en ville et la biodiversité. Des actions utiles pour contribuer au bien-être des habitants et s’adapter au changement climatique avec plus de fraicheur lors des canicules et moins de débordement des réseaux d’eau lors des fortes pluies.

Élus, techniciens des services des espaces verts, de la voierie et de l’assainissement sont fortement investis. L’État, la région des Pays de la Loire et l’agence de l’eau Loire-Bretagne accompagne financièrement la ville. L’implication de tous est une garantie pour la pleine réussite de cette intéressante démarche !

Du côté de Laval, une intercommunalité œuvre pour rétablir la qualité de l’eau distribuée

    

image d'illustration

Dans la commune d’Hambers, la communauté de communes des Coëvrons remplace 780 mètres de canalisations d’eau potable qui relargue du chlorure de vinyle monomère (CVM) entre les lieudits l’Augouyère et Dilautière. Cette action fait suite à la campagne de recherche de ce gaz néfaste pour la santé réalisée par l’agence régionale de santé (ARS). Au hameau La Dilautière, les analyses ont fait état d’un dépassement de la limite de qualité fixée à 0.5µg/l. Ce projet estimé à 78 000 euros bénéficie d’une aide de 39 000 euros dans le cadre du plan France Relance, pour améliorer la qualité de l’eau du robinet.

En Mayenne, des mares à amphibiens pour préserver la biodiversité

Pelobate brun

Pelobate brun

© E. SANSAULT - ANEPE Caudalis - CC BY NC SA

En Mayenne, une terre historique de bocages et riche d’amphibiens (grenouilles, crapauds…), le centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE) Mayenne - Bas-Maine mobilise les propriétaires privés (particuliers, agriculteurs) ou publics (communes) pour créer et restaurer des mares.

Cet habitat indispensable à la reproduction des amphibiens a diminué progressivement ces dernières décennies en raison de l’évolution de l’agriculture (plus de cultures, aménagement d’abreuvoirs). Et certaines espèces sont menacées.

De 2014 à 2019, cinquante-quatre mares sont créées et/ou restaurées sur l'ensemble du département. Les propriétaires volontaires s'engagent à gérer durablement leur mare (sans produits phytosanitaires, sans introduire de poissons...). Près de 145 000 euros sont investis pour protéger et conserver les amphibiens en Mayenne.

Les  résultats sont là : 80 % des mares sont colonisés dès le printemps suivant les travaux. Une belle dynamique est enclenchée ! Elle s'élargie déjà sur la restauration des cours d'eau, zones humides, et autres milieux aquatiques.

Partager cette page sur :

En savoir plus

Ensemble construisons la stratégie nationale pour la biodiversité 2021-2030

Une solution, la gestion intégrée des eaux pluviales